La première mention connue dans les sources historiques est celle de 1134, indiquant la présence d’une « ecclesia Sant Vincentii » [PONSICH, Revue Terra Nostra, Numéro 37, 1980, p.118]. Il s’agit d’un acte dans lequel l’évêque d’Elne, Udalgar, échange l’église contre celle de Sainte-Marie d’Espira-de-l’Agly, avec l’abbé Grégoire de l’abbaye Saint-Michel-de-Cuxa [DE MARCA, 1688, [en ligne]]. L’édifice reste parmi les possessions du monastère jusqu’en 1790.
Selon l’abbé Capeille, l’église aurait toutefois existé avant le 12e siècle, puisqu’elle aurait été acquise par l’évêque d’Elne Bérenger III en 1025, contre celle de Saint-Martin de Vernet [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p. 26]. Son clocher de style lombard est par ailleurs vraisemblablement daté du 11e siècle [POP, Eglise paroissiale Saint-Vincent de Ria, Base Mérimée, 1992]. L’édifice appartenait donc dès cette époque au monastère, qui y tenait à partir de 1253 un synode annuel afin de réunir les ecclésiastiques dépendants du monastère [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p. 22].
L’actuelle église remonte à 1628, construite à l’emplacement de la primitive. Les sacristies successives édifiées à cette époque, n’ont pas eu pour effet d’agrandir l’édifice mais plutôt de la réduire [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p. 26].
Plusieurs restaurations, transformations et réparations de l’édifice ont eu lieues entre les 17e et 19e siècles ; 1631 pour le crépi de la face Nord et 1701 sur le jambage Nord-Ouest du clocher-tour (date qui se retrouve sur une plaque de marbre à l’angle Nord du chevet actuel), 1810 et 1860 pour l’intérieur de l’édifice (prolongation de la nef Nord par des locaux annexes) et 1856 avec l’installation de l’horloge sur le clocher-tour (face Ouest). Celle-ci a été réalisée pour la somme de 900 francs par Jean Baptiste Peyrano, fabriquant d’horloges actif à Perpignan. Deux cloches ont par ailleurs été commandées la même année à Raymond Cribaillé. Des travaux supplémentaires sont réalisés en 1857 sur le plafond et en 1858 au niveau de la tribune. [CCRP, Ria-Sirach, Église paroissiale Saint-Vincent de Ria, 2005]. Au cours des deux années suivantes, deux piliers sont démolis, afin d’agrandir l’église jugée trop étroite pour l’accueil des paroissiens. Suite à la visite pastorale de l’Evêque du Diocèse en 1866, il est décidé de construire une nouvelle sacristie.
Les travaux du 19e siècle sont relativement importants, puisque l’église se trouvait dans un état de délabrement après la période révolutionnaire. Dès 1817, le Conseil de Fabrique de Ria fait par ailleurs procéder à la restauration du mobilier de l’église, dont le maître-autel [CCRP, Ria-Sirach, Église paroissiale Saint-Vincent de Ria, 2005].
Les derniers travaux réalisés à la fin du siècle (vers 1880), ont consisté à réparer les murs et la voûte de la nef, jugés en très mauvais état. Le gros œuvre a pu être réalisé grâce aux habitants de la paroisse, comme ce fut le cas dans les années 1860.