Dossier collectif IA66003654 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Ensemble des moulins de la commune de Mosset
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    moulin à farine, moulin à huile, scierie
  • Aires d'études
    Conflent-Canigou
  • Adresse
    • Commune : Mosset
      Lieu-dit : Lieu-dit Le Sill
      Adresse : 2 Carretera de la Carole, Chemin du Moulin
      Cadastre : 1811 H 504 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 487 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 488 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 489 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 490 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 492 Moulin à farine dit « de la Ville »  ; 2021 0H 750 Moulin à farine dit « de la Ville » / Portion du canal de Mosset et Molitg ; 2021 0H 751 Moulin à farine dit « de la Ville » / Canal d'amenée ; 2021 0H 752 Moulin à farine dit « de la Ville » / Canal de fuite  ; 1811 C4 280 Moulin à farine et moulin à scie d’en haut ; 1811 C4 281 Moulin à scie d'en haut ; 1811 C4 282 Moulin à farine d'en haut ; 2021 0H 584 Moulin à farine et moulin à scie d’en haut ; 1811 F2 426 Moulin à farine et à huile d’en bas ; 1811 F2 427 Moulin à farine et à huile d’en bas ; 1811 F2 428 Moulin à farine et à huile d’en bas ; 2021 0U 237 Moulin à farine et à huile d’en bas

Les premières mentions de moulins sur la commune de Mosset remontent au 16e siècle. En effet, cinq édifices sont recensés en 1560 et trois en 1563 [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p.102]. Ceux étudiés dans le cadre de l’inventaire du patrimoine hydraulique, sont attestés depuis le 18e siècle. Avant la Révolution française, le marquis d’Aguilar possédait au moins deux moulins à rente fixe, avec un produit annuel moyen estimé à 600 livres [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p.33]. Plusieurs propriétaires vont ensuite se succéder à partir des années 1790, tel que Isidore Lavila (1758-1825) pour les moulins d’en haut [Histoire de Mosset. ½ - Pierre François Ignace d’Aguilar (1719-1792). [en ligne]].

Les édifices recensés au nombre de trois, sont des moulins qui fonctionnaient grâce à la force hydraulique. Ce sont des moulins à roue horizontale et axe vertical (en dehors du probable moulin à huile, dont les meules devaient être verticales), alimentés à partir d’un canal d’amenée prenant sa source dans la Castellane. Plusieurs aménagements vont ainsi être établis à partir de la rivière et vont se heurter à une consommation excessive de la part des riverains. En effet, par une lettre en date du 21 Août 1881, le Maire de Mosset demande au service hydraulique du département « que les eaux soient réservées pendant 48 heures à Mosset pour permettre de laver le linge et moudre le grain » [A.D. 66 : 14 Sp 140].

Un dernier moulin à farine dit « Saury » du nom de ses propriétaires successifs, se trouvait sur la rive droite de la Castellane, à environ 200 m en aval de la forge dite « basse ». Construit en 1855, il aurait appartenu au meunier Jean Pierre Saury (+ 1866) puis à son fils Batiste Saury (1851-1913). Son activité cessa en 1902 [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]], et l’édifice tomba peu à peu en ruine (actuellement absent du cadastre).

Moulin à farine dit « de la Ville » :

Selon les sources historiques, il s’agirait du premier moulin à farine communal dit « de la Ville », construit par les habitants de Mosset en 1791. L’édifice est mentionné dans le procès-verbal de visite des usines et cours d’eau du 1er septembre 1799, réalisée par l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées. Cette visite est effectuée en présence de Pierre Thomas de Molitg et de Matheu de Mosset, « commissaires nommés par l’administration du Canton » [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]]. La date « 1757 » gravée sur l’encadrement de la porte d’origine, pourrait se rapporter à une construction antérieure ou à un élément de réemploi.

Au 19e siècle et durant les mois d’hiver ou d’Automne, le meunier reste le seul usager du canal, chargé de l’entretenir à ses propres frais [JAUBERT DE PASSA, 1821, p. 121 et p.122 [en ligne].

Dans les archives du 20e siècle, le nom « Gotanègre » qui accompagne la projection du moulin, renvoi à son propriétaire Paul Gotanègre (achat en 1902). [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]]. La farine obtenue dans le moulin au cours du siècle, provient majoritairement du seigle et du froment, cultivées sur le territoire [BOUSQUET, 1999, p.20].

Moulin à farine et moulin à scie d’en haut :

Deux moulins appelés « Laville » du nom du propriétaire apparaissent sur le cadastre de 1811. Les aménagements hydrauliques du moulin à farine sont visibles sur le plan napoléonien, qui permet d’observer le canal d’amenée avec sa prise d’eau en amont dans la Castellane, ainsi que le canal de fuite.

Tout comme le moulin à farine dit « de la Ville », les édifices apparaissent dans le procès-verbal de visite des usines et cours d’eau du 1er septembre 1799, réalisée par l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées. La description faite permet de distinguer la fonction de ces deux bâtiments dits de Dalt (d’en Haut), utilisés en tant que moulin à farine « à deux meules » et moulin à scie, « joignant sur la rive gauche dont la prise d’eau pour les deux usines est à la distance de 186 mètres au moyen d’une digue en poutres et pieux contre butées d’un mètre et demi de hauteur » [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]].

Un certain Isidore Lavila achète le moulin à farine en 1795 pour 825 000 livres, puis le moulin à scie en 1796 [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]]. Plus récent, le moulin à scie est également mentionné dans une pétition (visant sa démolition ?), dont les observations faites le 27 Juin 1799 par l’agent forestier provisoire des Pyrénées-Orientales donnent une description de son environnement. En voici les extraits : « Considérant que le pétitionnaire à construit le moulin à scie dans un temps où les lois qui n’étaient pas révolutionnaires semblaient ne pas être en vigueur.

Considérant qu’il a cru pouvoir jouir des droits imprescriptibles que la nature accorde à tout homme et solennellement reconnues par la Convention, considérant que la rivière sur laquelle est construit ce moulin à scie n’est ni flottable, ni navigable, que cette nouvelle construction est un avantage réel, soit pour les habitants de ce canton, soit pour ceux du département.

Que cette usine est bâtie à une distance assez éloignée des forêts pour qu’il y ait d’autre maraudage que celui que voudraient les gardes forestiers, que depuis la construction de ce moulin à scie il ne conteste pas que le propriétaire ait fait la moindre fraude aux forêts de la République, ni aux bois des particuliers » [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]].

À la lecture de ce texte, le moulin à scie semble présenter des avantages économiques non négligeables pour la population locale.

Enfin, les deux moulins sont cités dans l’acte de partage des biens d’Isidore Lavila en 1825 et vendus à un homme nommé Barthélémy en 1826. Les propriétaires successifs entre les 20e siècles et 21e siècles sont Antoine Suvestyre, Commenge (de Bouleternère), Gérard van Watreloo et Jean-Luc Godet (actuel propriétaire).

Moulin à farine et à huile d’en bas :

L’édifice est identifié en tant que moulin à farine dans le procès-verbal de visite des usines et cours d’eau en date du 1er septembre 1799, réalisée par l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées. Selon les témoignages oraux, l’édifice aurait également servi de moulin à huile. La description faite au 18e siècle indique qu’il s’agit d’un moulin à farine « à deux meules » (…), dont la prise d’eau est à la distance de 104 mètres par une digue placée au tuyau du moulin supérieur en bois et pierres d’un mètre de hauteur, appartenant au citoyen Bruzy dit Picaret habitant de Mosset qui l’a acquis de la République ». Celui-ci l’aurait en effet acheté en 1795 pour 31 000 livres [Histoire de Mosset. Mosset en 1799. [en ligne]].

Sur le cadastre de 1811, le corps de bâtiment est visible tout comme le canal d’amenée prenant sa source à environ 104 m en amont dans la Castellane.

Il s’agit actuellement du gîte dit « du Moli d’Oli », disponible à la location. Les espaces intérieurs ont dans ce sens été réaménagés.

Moulin à farine dit « de la Ville » :

Le moulin est localisé en rive droite du Correc d’en Fabra, qui se jette dans la Castellane. L’ancien tronçon du canal de Mosset et de Molitg situé au Sud du village, permettait d’alimenter en eau le moulin, en complément du ravin d’en Fabra. Il se trouve à environ 662 m de la prise d’eau sur la Castellane.

L’édifice de plan en L et bâti en pente, comprend deux corps de bâtiment accolés construit en moellons de gneiss et granit, liés à un abondant mortier de chaux. À double pente, les toitures sont recouvertes de tuiles canal. La façade Ouest développée sur deux niveaux, conserve la chambre hydraulique semi-enterrée, permettant le passage de l’eau sous trois arches en plein cintre. L’une d’entre elles est encore alimentée par l’eau provenant du canal d’amenée, scindé en trois parties voûtées (cintrées) à l’approche du bâtiment. Elle donne accès à l’intérieur de la chambre hydraulique, qui garde la barre de transmission métallique, utilisée avec l’arbre vertical en bois (disparu) pour transmettre le mouvement aux meules. La roue motrice horizontale n’est quant à elle pas conservée. Le soubassement de l’arche est maçonné en gros blocs de granit, tandis que la partie supérieure comprend des pierres posées de chant liées à du mortier. Les autres arches permettent le passage de l’eau du canal séparé en deux tronçons distincts. Après son passage sous chaque voûtes du moulin formées d’un encadrement cintré en blocs de granit taillés, l’eau est évacuée par un canal de fuite. La façade du moulin correspondant à cette partie est ordonnancée sur deux niveaux et dispose de travées de baies à encadrement en pierre de taille.

Enfin, la façade Sud relative à l’entrée d’origine de la partie habitable, possède en rez-de-chaussée une porte en bois à pentures de même matériau, avec des éléments de quincaillerie des 18e et 19e siècles (heurtoir à anneau en fer, heurtoir Victorien, bouton de porte en fonte). L’encadrement cintré de la porte comprend des claveaux de granit taillé, dont la clé porte la date « 1757 » gravée. La fenêtre latérale à l’entrée ainsi que les deux autres baies de l’étage supérieur, ont des chambranles en bois (18e siècle). Le dernier niveau relatif aux combles, est percé d’une ouverture demi-circulaire à cayrous.

Moulin à farine et moulin à scie d’en haut :

Les deux corps de bâtiment se trouvent à 679 m d’altitude à l’Ouest du centre de Mosset et en rive gauche de la Castellane.

Le plan actuel du moulin à farine formé de deux parties contiguës en retrait l’une de l’autre, apparaît sur le cadastre de 1811. Celle qui conserve le mécanisme de fonctionnement du moulin dispose d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée ainsi que d’un étage supérieur. Si les traces de l’ancien canal d’amenée sont actuellement difficiles à identifier en raison d’une abondante végétation, il est possible de voir en façade Nord deux voûtes semi-enterrées en plein cintre taillées dans un unique bloc de granit, qui permettaient le passage de l’eau dans deux chambres hydrauliques. En façade Sud, deux autres arches également cintrées se trouvent au niveau du canal de fuite. Les chambres hydrauliques conservent la roue motrice horizontale (le rodet), ainsi que pour l’une d’entre elles l’arbre vertical (la cameta) en chêne. La seconde abrite la barre de transmission en fer, initialement rattachée au rodet.

Au rez-de-chaussée accessible par une porte latérale Nord-Est, se trouve la chambre des meules. Celles-ci sont intégrées dans un piédestal en bois mais non accessibles, en raison de l’état d’encombrement. Quelques meules en granit ont été réemployées dans le sol, au côté de tommettes. Par ailleurs, l’une d’entre elles porte la date « 1791 » gravée. Selon les témoignages recueillis sur le terrain, cet espace aurait également servi à la fabrication de l’huile de noix.

L’accès au premier étage s’effectue par un escalier droit latéral, dont la porte garde un encadrement en marbre rose de Villefranche-de-Conflent. Cet escalier est intégré dans la seconde partie de l’édifie, qui présente des ouvertures remaniées et une toiture en appentis (tuiles canal). D’autres aménagements postérieurs ont également été réalisés, tel que l’ajout d’une fontaine en mosaïques et galets de rivière (façade Sud). La maçonnerie a dans l’ensemble été reprise, même si la partie ancienne du moulin conserve sa maçonnerie d’origine liée à la chaux.

Enfin, le moulin à scie de plan quadrangulaire et bâti en pente, présente en façade Est un sous-sol composé de deux arches, et deux étages supérieurs percés d’ouvertures remaniées. Ces dernières conservent toutefois leur arc de décharge en moellons, tout comme les deux baies de la façade Sud. L’accès à l’intérieur s’effectue à l’Ouest, par une porte récente encadrée de cayrous. La toiture est en appentis (tuiles canal) et la maçonnerie constituée de moellons à joints beurrés.

Moulin à farine et à huile d’en bas :

Le moulin localisé à 663 m d’altitude, est implanté sur la rive droite de la Castellane. Il se trouve non loin du moulin à farine et du moulin à scie d’en haut. À l’origine, le moulin comprenait un unique corps de bâtiment de plan quadrangulaire (cadastre de 1811). Par la suite, plusieurs remaniements ont été effectués, dont l’ajout d’un second corps en continuité de la façade Sud-Ouest. Il s’agit d’un édifice à rez-de-chaussée et premier étage, terminé par des toitures en appentis couvertes de tuiles canal. Toutes les baies ont été reprises avec l’ajout de portes fenêtres et de fenêtres coulissantes, dont certaines ont des linteaux en bois. En façades Nord et Ouest, les baies conservent leur arc de décharge à moellons de granit et gneiss posés de chant. La maçonnerie du moulin est constituée de moellons de granit, gneiss et schiste, liés à du mortier de chaux.

Trois arches en plein cintre construites sur un soubassement en pierre (façade Sud-Est) et correspondant au canal de fuite, sont encore conservées. En raison de la proximité avec la Castellane, il n’a pas été possible de visiter les intérieurs des arches. Le dispositif hydraulique semble avoir disparu. À l’extérieur du moulin se trouvent des meules horizontales en granit, qui présentent une importante épaisseur. Il pourrait s’agir de meules à moulin à huile, même si les sources historiques ne semblent pas indiquer son existence. De manière générale et essentiellement dès le 19e siècle, le broyage des olives s’effectuait au moyen de deux meules verticales en granit roulant sur une meule gisante ou sur un lit en fonte. Il est actuellement difficile de certifier que les meules présentes soient celles d’un moulin à huile, en raison de l’absence d’éléments liés à son mécanisme. Il subsiste toutefois un bloc de granit taillé creusé en son centre, comprenant une petite cavité sur l'une de ces faces. Cet élément pouvait servir d'ancien support pour meule à bras (anneau broyeur), technique très ancienne exploitée depuis l'Antiquité. Les moulins à huile en Conflent se généralisent surtout dans la seconde moitié du 19e siècle [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p.64]. Celui de Mosset ne devait pas être alimenté en olives par des parcelles avoisinantes, au vu de l’altitude incompatible avec la culture de l’olivier [BOUSQUET, 1999, p.198]. Les olives pouvaient provenir des oliveraies de Catllar, Eus ou de Comes.

  • Typologies
    (16e siècle) ; (17e siècle) ; (18e siècle) ; (19e siècle) ; (20e siècle)
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • gneiss moellon
    • schiste moellon
  • Décompte des œuvres
    • étudiées 3

Documents d'archives

  • 1811
  • 1811
  • 1811
  • An VI – 1937

Bibliographie

  • 1999

Périodiques

  • 1989

Documents multimédia

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    1821
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie