Au début du 20e siècle, l’industriel en électricité du nom de François Ecoiffier propose à la commune de Mosset de réaliser une étude pour l’électrification [BOUSQUET, 1999, p.48]. Un emprunt pour la construction d’une usine électrique est alors demandé par la municipalité (sous le mandat de Pierre Arrous) en 1910. Les travaux seront réalisés un an plus tard par la S.A. des Ateliers de Construction et Fonderies de Castres.
Son fonctionnement « à la houille blanche » est rendu possible grâce à la force hydraulique de l’écoulement de l’eau, transformée en énergie. À cet effet, un barrage d’une hauteur de 4,5 m et en maçonnerie est construit en 1911 sur le terrain de la forge dite « basse » au niveau de la Castellane, ainsi que d’autres aménagements hydrauliques ; réservoirs, conduite d’amenée d’eau, conduite forcée et une chute d’eau. Cette dernière permettait d’entraîner le mouvement d’une turbine. Le courant ainsi transporté jusqu’au niveau du portal de França, rejoignait un réseau privé pour l’éclairage des habitations et un réseau public pour les rues [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]].
Afin de pouvoir exploiter les terrains nécessaires au fonctionnement de l’usine, plusieurs ventes de terres sont effectuées par les propriétaires, dont Christine Roquefort (1841-1920). Son terrain mis en vente et situé au lieu-dit la Forge, fut vendu à la municipalité pour 140 francs, afin d’établir le barrage et autres aménagements, tels que les ouvrages de prise d’eau [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]]. L’usine est quant à elle implantée sur la propriété de Marie Rousse (1866-1961) localisée au lieu-dit Las Clayranes, achetée par la commune au prix de 575 francs. Par ailleurs, le meunier Batiste Saury accorda pour le prix de 400 francs le droit de détourner les eaux du canal d’amenée de son moulin à farine, afin d’alimenter l’usine de nuit. Il autorisa également l’établissement d’une nouvelle conduite d’amenée sur ses parcelles.
L’usine, mise en service en octobre 1911, permettait d’alimenter 300 lampes de 16 bougies (ancienne unité de mesure), dont 2 lampes à arc pour la place et 48 lampes municipales [BOUSQUET, 1999, p.49]. Elle fonctionnait de nuit et la gestion de l’ouverture/fermeture des vannes était confiée à un certain Sauveur Moné. L’irrigation intensive des mois d’été entraîna des difficultés de fonctionnement de l’usine, conduisant les villageois à s’éclairer régulièrement à la lampe à pétrole. Dans ce sens, la chute d’eau de l’usine est améliorée dans les années 1920 et un moteur diesel pour permettre de faire tourner la turbine en été est acquis en 1928, pour un montant de 24.250 francs [BOUSQUET, 1999, p.79].
L’usine fonctionna jusqu’en 1947, période marquée par la mise en place du réseau EDF à Mosset [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]]. Elle est actuellement en état de ruine et couverte pas la végétation.
En 2017, une usine hydroélectrique privée toutefois reste en activité à Mosset, non loin du Camp de la Sala [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]].