Dossier d’œuvre architecture IA66003652 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Usine hydroélectrique (ruines)
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Mosset
  • Lieu-dit Lieu-dit Las Eclayranes
  • Adresse
  • Cadastre 2021 0H 127

Au début du 20e siècle, l’industriel en électricité du nom de François Ecoiffier propose à la commune de Mosset de réaliser une étude pour l’électrification [BOUSQUET, 1999, p.48]. Un emprunt pour la construction d’une usine électrique est alors demandé par la municipalité (sous le mandat de Pierre Arrous) en 1910. Les travaux seront réalisés un an plus tard par la S.A. des Ateliers de Construction et Fonderies de Castres.

Son fonctionnement « à la houille blanche » est rendu possible grâce à la force hydraulique de l’écoulement de l’eau, transformée en énergie. À cet effet, un barrage d’une hauteur de 4,5 m et en maçonnerie est construit en 1911 sur le terrain de la forge dite « basse » au niveau de la Castellane, ainsi que d’autres aménagements hydrauliques ; réservoirs, conduite d’amenée d’eau, conduite forcée et une chute d’eau. Cette dernière permettait d’entraîner le mouvement d’une turbine. Le courant ainsi transporté jusqu’au niveau du portal de França, rejoignait un réseau privé pour l’éclairage des habitations et un réseau public pour les rues [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]].

Afin de pouvoir exploiter les terrains nécessaires au fonctionnement de l’usine, plusieurs ventes de terres sont effectuées par les propriétaires, dont Christine Roquefort (1841-1920). Son terrain mis en vente et situé au lieu-dit la Forge, fut vendu à la municipalité pour 140 francs, afin d’établir le barrage et autres aménagements, tels que les ouvrages de prise d’eau [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]]. L’usine est quant à elle implantée sur la propriété de Marie Rousse (1866-1961) localisée au lieu-dit Las Clayranes, achetée par la commune au prix de 575 francs. Par ailleurs, le meunier Batiste Saury accorda pour le prix de 400 francs le droit de détourner les eaux du canal d’amenée de son moulin à farine, afin d’alimenter l’usine de nuit. Il autorisa également l’établissement d’une nouvelle conduite d’amenée sur ses parcelles.

L’usine, mise en service en octobre 1911, permettait d’alimenter 300 lampes de 16 bougies (ancienne unité de mesure), dont 2 lampes à arc pour la place et 48 lampes municipales [BOUSQUET, 1999, p.49]. Elle fonctionnait de nuit et la gestion de l’ouverture/fermeture des vannes était confiée à un certain Sauveur Moné. L’irrigation intensive des mois d’été entraîna des difficultés de fonctionnement de l’usine, conduisant les villageois à s’éclairer régulièrement à la lampe à pétrole. Dans ce sens, la chute d’eau de l’usine est améliorée dans les années 1920 et un moteur diesel pour permettre de faire tourner la turbine en été est acquis en 1928, pour un montant de 24.250 francs [BOUSQUET, 1999, p.79].

L’usine fonctionna jusqu’en 1947, période marquée par la mise en place du réseau EDF à Mosset [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]]. Elle est actuellement en état de ruine et couverte pas la végétation.

En 2017, une usine hydroélectrique privée toutefois reste en activité à Mosset, non loin du Camp de la Sala [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008. [en ligne]].

Il est actuellement possible d’observer sur le terrain les vestiges de l’usine hydroélectrique, dont le corps de bâtiment est quadrangulaire. La toiture disparue, devait être couverte de tuiles canal comme l’atteste leur présence au niveau des rives. L’abondante végétation sur place ne permet pas d’identifier clairement d’éventuels vestiges liés à l’activité industrielle. Cependant, il subsiste en façade Est le dispositif de maintien de la manivelle permettant de tendre la courroie de fonctionnement de la dynamo.

Une description technique apportée par Jean Parès (1905-1987) et Georges Parès de Mosset (1926-2007), est retranscrite sur le site internet de la commune de Mosset. La prise d’eau s’effectuait à environ 1 m en-dessous de la crête du barrage, sur la rive droite de la Castellane. « Elle comportait une grille en barreaux de fer destinée à arrêter les branchages et feuilles mortes et une vanne métallique à glissière et crémaillère avec manivelle. (…) Cette vanne obturait la conduite souterraine qui aboutissait, suivant une faible pente, et après un parcours de 200 mètres environ, à un réservoir de délestage - d’une profondeur de 3 mètres environ - équipé d’une deuxième grille et d’une deuxième vanne avec glissière et crémaillère, à l'entrée de la conduite forcée. Un déversoir permettait d’évacuer le trop plein d'eau ».

« La conduite forcée en fonte de 45 cm de diamètre descendait à 45° de pente jusqu'à un pont en poutrelles métalliques au-dessus de la rivière, atteignait la rive gauche, ensuite continuait en souterrain jusqu'à l'usine juste en face de l'ancien captage de l'eau potable des communes de Campôme et Molitg, au lieu-dit La font del Tell. Le dénivelé de la conduite forcée était de 14,5 m ». (…)

« La turbine, de forme cylindrique de 1,20 m de diamètre au moins, était scellée sur le canal de décharge à 3 mètres de profondeur par rapport au sol de l'usine. Un trou d'homme permettait d'y accéder pour assurer l'entretien ». (..) « La maintenance consistait à enlever les feuilles mortes qui, à l'automne, obstruaient les orifices, lesquels étaient plus ou moins occultés par une plaque tournante solidaire d'une crémaillère semi-circulaire. La manœuvre se faisait depuis la salle de l'usine par un système de pignons et vis sans fin et d'arbres de transmission (d'abord vertical puis horizontal et à nouveau verticalement). Il y avait en tout 6 pignons et 2 vis sans fin constituant 3 renvois d'angle. On réglait le débit à l’aide d'un volant en fonte également équipé d'une manivelle ». (…) « La roue à aubes (qui sous le réceptacle recevait l'eau sous pression) était solidaire d'un arbre creux, sorte de tuyau à l'intérieur d'un tube traversant la partie cylindrique du réceptacle. L'arbre tournant ci-dessus était enfilé sur un arbre métallique fixe plein et en acier. Fixé dans du béton au niveau le plus bas de l'ouvrage, c'est-à-dire au niveau du lit de la rivière, cet arbre servait de support à l'arbre tournant dont l'appui se faisait dans une crapaudine à mi-hauteur au-dessus de la turbine. L'ensemble tournait, de tout son poids, et reposait sur une coquille en acier dans une sorte de bol rempli d'huile de lubrification En haut, en bout d'arbre au-dessus du sol, se trouvait le fameux renvoi d'angle constitué d'une roue horizontale en fonte avec des dents en bois entraînant une roue dentée et verticale entièrement métallique et légèrement excentrée. Malheureusement assez fréquemment les dents en bois de la roue étaient décapitées. Ces dents qu'il fallait faire fabriquer à Prades avaient un profil spécial et le bois qui convenait le mieux était le bois de platane ». (…) « La roue dentée verticale était solidaire, sur le même arbre, d'un volant qui, à sa périphérie, contenait la courroie de transmission de 15 cm de large. La dynamo fabriquée chez Jeumont à Belfort débitait 50 A sous une tension continue de 220 V. Elle pouvait se déplacer sur un châssis à glissière ce qui permettait, au moyen d'une manivelle et d'une vis, de tendre la courroie. Avec un rhéostat on réglait l'excitation de la génératrice. Il était placé sous le tableau en marbre qui comportait en plus des coupe-circuits, un voltmètre, un ampèremètre et 3 interrupteurs à couteaux à rupture brusque » [Histoire de Mosset. L’usine hydroélectrique 1911-1947. Janvier 2008 [en ligne]].

  • Murs
    • maçonnerie enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
    • énergie électrique produite sur place
    • roue hydraulique horizontale
    • roue hydraulique verticale
  • Typologies
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, envahi par la végétation, mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Bibliographie

  • 1999

Documents multimédia

  • 2008
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
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