Le caractère fortifié de l’édifice est présent dans les sources historiques dès le 12e siècle, notamment avec la mention d’une « Bastida » en 1165 [PONSICH, Revue Terra Nostra, Numéro 37, 1980, p.112]. Cette forme également utilisée entre les 13e et 14e, est remplacée par la suite avec des déclinaisons du mot « tour ».
Mentions : 1225 : Bastida Mosseti / 1267 : Mascardanum / 1279, 1312, 1330 : Bastida de Maschardano, Mascardano / 1318 : Bastita, Bastida de Mosseto / 1329, 1373 : Bastida Mascarda / 1350 : turris de Mas Carda / 1632 : La Bastida de Mascarda / 1750 : Mas Carda / 19e siècle : Torre de Mascardà [PONSICH, Revue Terra Nostra, Numéro 37, 1980, p.112].
L’acte du 8 Mars 1312, confirme la possession de la Bastida de Mascardà par Ademar de Mosset, qu’il reconnaît tenir de Guillem de Canet [DE POUS, Revue Conflent, 1981, p.102]. Ce dernier donne la moitié des hommes de la Bastida qui y habitent, ainsi que « tous les hommes et femmes, qui par la suite, viendront habiter le château de Mosset ou la Bastida de Mascardà, ou la vallée de Mosset » [DE POUS, Revue Conflent, 1981, p.102]. En 1318, Guillemet de Narbonne fait au roi Sanche l’aveu féodal du château, de la villa de Mosset et de la Bastida de Mosset [DE POUS, Revue Conflent, 1981, p.103]. C’est également à cette époque que la vall de Mosset et la Bastide de Mascardà, sont inféodés en faveur d’Ademar de Mosset » [DE POUS, Revue Conflent, 1981, p.103].
L’édifice compris dans le réseau des tours à signaux construites entre les 11e et 12e siècles, centralisait le signal sur Clariana et le château de Mosset. De celui-ci, l’alerte était donnée au château de Molitg (4 km), puis du castrum de Paracolls (Campôme) jusqu’au château comtal de Sant Esteve (Clara-Villerach) [DE POUS, Revue Conflent, Numéro 106, 1981, p.48]. La tour permettait également de défendre la ville de Mosset, située en zone frontière entre le royaume de France et celui d’Aragon.