Dossier d’œuvre architecture IA66003646 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Abbaye de Sainte-Marie de Jau ou de Clariana
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Mosset
  • Lieu-dit Lieu-dit Mounesty
  • Adresse
  • Cadastre 1811 A4 244  ; 2021 0Z 90

Selon l’archiviste Bernard Alard (1824-1880), l’édifice aurait été un ancien poste romain, utilisé pour la surveillance de la voie dite du Razès, qui passait par le Col de Jau pour rejoindre le Pays de Sault. Des pavés de cette voie se trouvent non loin de l’abbaye [DE POUS, Revue Conflent, 1981, p.107]. De plus, cette situation stratégique laisse supposer que l’abbaye possédait également la fonction d’hôpital de montagne [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p.460]. Par ailleurs, le lieu recevait les signaux d’alertes de la tour de Mascardà à l’époque médiévale.

La première mention de Sainte-Marie de Jau ou de Clariana remonte à 1162 (« monasterium Sanctae Maria de Cleriana »), au moment où l’évêque d’Elne, Artaud III, soumet l’abbaye à celle d’Ardorell (diocèse d’Albi), avec le consentement d'Arnaud de Mosset et de ses frères [CAZES, 1977, p.57]. Cette date marque la fondation d’un véritable monastère cistercien, considéré comme étant le plus ancien de la Catalogne du Nord. Ce dernier détenait de nombreuses terres sur le territoire du Conflent, dans les environs de Mosset et dans tout le massif du Canigou. Il a également fondé plusieurs fermes dans le Roussillon, caractéristiques des établissements cisterciens [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p.461].

A partir du 14e siècle, l’abbaye fait face à des difficultés qui l’entraînent vers sa décadence progressive. D’importantes mésententes sont attestées dans la seconde moitié du siècle, notamment entre les moines et l’abbé Bertran qui dirigea le monastère de 1359 à 1373 environ [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p.461]. Le titre d’abbé de Jau fut détenu entre 1706 et 1778 par Josep Xaupí, importante figure de la théologie à Paris. Placée sous le patronat de Saint André en 1706, l’abbaye est ensuite détruite, dont l’état d’abandon est évoqué dans un document daté de 1713. Le dernier abbé, Armand-Ferdinand de Laporte, conservera son titre jusqu’en 1802 [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p.461].

Autres mentions : 1224 : Sancta Maria de Yau / 1264 : Domus Sanctae Marie de Javo / 1281 : Monasterium Sanctae Marie de Jau / 1309, 1312 : Domus Sanctae Marie de Javo / 1347 : Ecclesia Sanctae Marie de Javo / 1395 : Monestir de Jau / 1435 : Abbatia de Javo / 1750 : al monastir [PONSICH, Revue Terra Nostra, Numéro 37, 1980, p.113].

L’édifice est signalé sur le cadastre de 1811, sous la dénomination « Mounesty ».

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle, 14e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1ère moitié 18e siècle , daté par source

L’édifice localisé en bordure de la D14 à 1 km en dessous du Col de Jau et à environ 1160 m d’altitude, est actuellement en état de ruine. Son implantation est stratégique, puisque l’abbaye permettait de surveiller le Col, situé en zone frontière entre le Conflent et le Fenouillèdes.

La partie du monastère qui s’étend vers le Sud, est construite sur des terrasses artificielles. Les murs Sud et Ouest conservés sont bâtis en galets de rivière et moellons (granit et gneiss) liés à un mortier de chaux, dont les assises sont disposées de manière plus ou moins régulières. Actuellement, l’importante végétation sur le site ne permet pas d’observer l’espace intérieur de l’ancien monastère. L'accès à cet espace devait certainement se faire par l'ouverture au Sud, composée de pierre de taille (granit) au niveau du soubassement.

Construite sur un plan rectangulaire de 23,60 m sur 10,30 m, l’église (axe Est-Ouest) jouxte le monastère au Nord. Tout comme ce dernier, elle conserve quelques pans de murs d’environ 2 m d’épaisseur, dont le moyen appareil est composé de blocs de granit. Les pierres d’angle sont traitées en gros appareil et sont équarries. Selon les sources historiques, la porte d’entrée en pierre équarrie, conserverait des petits modillons décoratifs, actuellement dissimulés par la végétation. De plus, la partie méridionale de l’église pourrait être formée d’un petit cloître, en partie intégré dans l’actuelle bergerie ruinée jouxtant le mur Est. Construite sur deux niveaux, cette dernière comprend au rez-de-chaussée une ouverture à arc en plein cintre, dont les claveaux en pierre de taille sont très certainement des réemplois de l’édifice religieux.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • gneiss moellon
  • Plans
    plan massé
  • Couvrements
  • Typologies
  • État de conservation
    vestiges, mauvais état, envahi par la végétation
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Modillons sculptés

  • Précision dimensions

    Église : plan rectangulaire de 23,60 m sur 10,30 m

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, site archéologique
  • Éléments remarquables
    église
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Documents d'archives

  • 1811

Bibliographie

  • 1995
  • 1977

Périodiques

  • 1981
  • 1980
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers