Principale campagne de construction : 13e siècle / Seconde campagne de construction : 17e siècle
Mentions : 1192 : Béranger de Corbiach / 1264 : Béranger de Curbiacco / 1334, 1347 : Ecclesia Sanctae Mariae de Corbiaco / 1348 : Corbiacum / 1376 : Ecclesia. B. Marie de Corbiacho / 1403 : Ecclesia de Corbiaco [PONSICH, Revue Terra Nostra, Numéro 37, 1980, p.112] / 1578 : Monasterio Beate Marie de Corbiacho / 1605 : Monestir de Corbiach [BASSEDA, Revue Terra Nostra, Numéros 73 à 80, 1990, p.537].
La chapelle a été fondée au 11e siècle par le chevalier Béranger de Corbiac qui résidait à Vinça, dont le nom d’origine gallo-romaine, se rapporte à une ancienne légende faisant référence à un corbeau qui découvrit en ce lieu une statue de la Vierge. Par ailleurs, la figure du corbeau apparaît dans les armes du seigneur de Corbiac, « d’or à un corbeau de sable [BASSEDA, Revue Terra Nostra, Numéros 73 à 80, 1990, p.538].
Plusieurs mentions sont attestées au 14e siècle, notamment dans un acte de donation de 1334 (Ecclesia Sanctae Mariae de Corbiaco). Celui-ci indique le lègue d’un cierge par Bernard Pallol de Villefranche et d’un demi-livre de cire par Saurine Faixina, d’Illa [CAZES, 1969, p.10].
Le monastère fut fondé à la fin du 16e siècle, par l’Ordre des Trinitaires, qui en fit son siège jusqu’en 1608 [POP, Chapelle de Corbiac, Base Mérimée. 2000]. En effet, Don Gérard de Cruïlles et de Santa-Pau, baron de Mosset, céda à l’Ordre la chapelle de Corbiac ainsi que l’ensemble de ses bien (ornements d’autel, vêtements, maisons, etc.) [CAZES, 1969, p.11]. Une donation de 204 ducats d’or est faite au monastère en 1576 par un damoiseau de Mosset du nom de Dominique Gil, afin de le munir « surtout de remparts et de murs, de façon que les religieux y puissent vivre tranquillement et en toute sûreté, étant donné le grave danger des Huguenots qui menace ce monastère peu éloigné du Royaume de France » [CAZES, 1969, p.11]. L’édifice est repris au 17e siècle par les chanoines augustins, mentionnés en 1610 [CAZES, 1969, p.11]. Des fresques conservées à l’intérieur de l’abside illustrées de scènes du Nouveau Testament (l’Annonciation à gauche, la Nativité à droite et l’Adoration des mages au centre), datent vraisemblablement de ce dernier siècle.
La famille de Corbiac qui doit son nom à ce lieu, est une très plus importante du Conflent. Elle comprenait plusieurs terres à Vinça ou encore à Marcevol, dont elle avait le droit de prélever la tasque (taxe du paysan due au seigneur). Par ailleurs, l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou conserve dans le cloître un bas-relief funéraire d’Arnaud de Corbiac, abbé du monastère entre 1303 et 1314 [CAZES, 1969, p.11].