Le cadastre napoléonien permet de repérer la forme initiale de l’édifice développé en L, ainsi qu’une cour en partie Sud. Actuellement, le bâti est divisé en plusieurs parcelles, correspondant aux numéros 1 et 2 place de la République, ainsi qu’aux numéros 31 (partie) et 33 rue du Conflent. La cour précédemment citée est toujours présente.
A l’époque moderne, la défense de Codalet était assurée par une garnison armée [Panneau signalétique patrimonial, 2018]. Celle-ci logeait dans la partie Nord de l’édifice, au niveau de l’actuelle Mairie et de la poivrière. La maison-forte servit de résidence principale à Pierre de Bon, marquis d’Aguilar (1719-1792), seigneur de Mosset en 1675 et premier maire de Perpignan élu le 3 janvier 1790. Contraint de démissionner rapidement de sa fonction, il se retire la même année à Codalet. Certainement malade à son arrivée, il décède le 7 avril 1792 et est enterré le jour même dans le tombeau familial du cimetière communal [Site internet de la ville de Mosset].
Les découpages en plusieurs propriétés ont eu lieu au cours des siècles suivant, notamment au 19e siècle avec l’aménagement du presbytère au sein de l’ancienne maison-forte. L’acte de vente du 21 avril 1853 par le marquis d’Aguilar à Monsieur Jean Batlle, mentionne le château de Codalet et ses dépendances. Cet acte est suivi le 1er juillet de la même année par un arrêté du préfet des Pyrénées-Orientales, autorisant la commune de Codalet à acquérir l’immeuble destiné à servir de presbytère pour le prix de 1400 francs [Archives privées].
Des travaux de réparations du presbytère ont été réalisés à la fin du 19e siècle pour un coût initialement porté à 550 francs ; ils ont porté sur la toiture, la réfection des fenêtres et des planchers qui tombaient en ruine. En 1886, la municipalité demande un secours de 300 francs à l’État, par l’intermédiaire du Conseil Général. La commission permanente du Conseil Général qui s’est déroulée le 12 décembre 1891, s’est montrée favorable à l’attribution d’un secours de 295 francs, sur fonds de l’État. De plus, 250 francs de surplus ont pu être obtenus grâce à une souscription volontaire de la part des habitants, comme l’évoque l’extrait du registre des délibérations du conseil municipal, en date du 2 août 1891 [A.D. 66 : 2 OP 970]. Le plan du presbytère daté de la même année, permet de connaître les différentes pièces qui composaient le rez-de-chaussée et le premier étage. Ce dernier comprenait deux chambres dont une chambre de domestique, un cabinet, un salon à manger et une cuisine. La cour qui se trouve actuellement en parcelle AB 96, servait de jardin.
Au cours du 20e siècle, l’édifice devient la propriété de la famille Frère, dont Paul Frère, Maire de Codalet entre 1940 et 1944. L’école communale s’installe dans les locaux de l’ancien presbytère (parcelle AB 96), jusque dans les années 1980. Vers 1981, la partie septentrionale est vendue à la municipalité pour y installer la Mairie, dont le bâtiment d’origine se trouvait à l’extrémité Nord de la place de la République. Celui-ci, qui comprenait également une épicerie, a été détruit vers 1983. La partie Sud est quant à elle toujours la propriété de la famille Frère.