Dossier d’œuvre architecture IA66003637 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Maison-forte, presbytère, école et mairie
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Codalet
  • Adresse 1 Place de la République , 3 Place de la République , 31 Rue du Conflent , 33 Rue du Conflent
  • Cadastre 2021 AB 96  ; 2021 AB 97  ; 2021 AB 99 (p)  ; 2021 AB 100  ; 2021 AB 101  ; 1807 B 62  ; 1807 B 63  ; 1807 B 64

Le cadastre napoléonien permet de repérer la forme initiale de l’édifice développé en L, ainsi qu’une cour en partie Sud. Actuellement, le bâti est divisé en plusieurs parcelles, correspondant aux numéros 1 et 2 place de la République, ainsi qu’aux numéros 31 (partie) et 33 rue du Conflent. La cour précédemment citée est toujours présente.

A l’époque moderne, la défense de Codalet était assurée par une garnison armée [Panneau signalétique patrimonial, 2018]. Celle-ci logeait dans la partie Nord de l’édifice, au niveau de l’actuelle Mairie et de la poivrière. La maison-forte servit de résidence principale à Pierre de Bon, marquis d’Aguilar (1719-1792), seigneur de Mosset en 1675 et premier maire de Perpignan élu le 3 janvier 1790. Contraint de démissionner rapidement de sa fonction, il se retire la même année à Codalet. Certainement malade à son arrivée, il décède le 7 avril 1792 et est enterré le jour même dans le tombeau familial du cimetière communal [Site internet de la ville de Mosset].

Les découpages en plusieurs propriétés ont eu lieu au cours des siècles suivant, notamment au 19e siècle avec l’aménagement du presbytère au sein de l’ancienne maison-forte. L’acte de vente du 21 avril 1853 par le marquis d’Aguilar à Monsieur Jean Batlle, mentionne le château de Codalet et ses dépendances. Cet acte est suivi le 1er juillet de la même année par un arrêté du préfet des Pyrénées-Orientales, autorisant la commune de Codalet à acquérir l’immeuble destiné à servir de presbytère pour le prix de 1400 francs [Archives privées].

Des travaux de réparations du presbytère ont été réalisés à la fin du 19e siècle pour un coût initialement porté à 550 francs ; ils ont porté sur la toiture, la réfection des fenêtres et des planchers qui tombaient en ruine. En 1886, la municipalité demande un secours de 300 francs à l’État, par l’intermédiaire du Conseil Général. La commission permanente du Conseil Général qui s’est déroulée le 12 décembre 1891, s’est montrée favorable à l’attribution d’un secours de 295 francs, sur fonds de l’État. De plus, 250 francs de surplus ont pu être obtenus grâce à une souscription volontaire de la part des habitants, comme l’évoque l’extrait du registre des délibérations du conseil municipal, en date du 2 août 1891 [A.D. 66 : 2 OP 970]. Le plan du presbytère daté de la même année, permet de connaître les différentes pièces qui composaient le rez-de-chaussée et le premier étage. Ce dernier comprenait deux chambres dont une chambre de domestique, un cabinet, un salon à manger et une cuisine. La cour qui se trouve actuellement en parcelle AB 96, servait de jardin.

Au cours du 20e siècle, l’édifice devient la propriété de la famille Frère, dont Paul Frère, Maire de Codalet entre 1940 et 1944. L’école communale s’installe dans les locaux de l’ancien presbytère (parcelle AB 96), jusque dans les années 1980. Vers 1981, la partie septentrionale est vendue à la municipalité pour y installer la Mairie, dont le bâtiment d’origine se trouvait à l’extrémité Nord de la place de la République. Celui-ci, qui comprenait également une épicerie, a été détruit vers 1983. La partie Sud est quant à elle toujours la propriété de la famille Frère.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 19e siècle, 20e siècle , daté par source

L’édifice localisé en angle de rue, présente un ordonnancement marqué sur trois niveaux des façades Nord et Ouest, issu de remaniements effectués au cours du 19e siècle. Sa structure paraît plus ancienne, comme l’atteste la conservation d’éléments pouvant être datés entre la fin du 15e siècle et le 17e siècle.

La façade septentrionale, correspondant à l’entrée de la mairie actuelle, est percée au rez-de-chaussée d’une double porte à encadrement en plein cintre. Celle-ci est constituée de claveaux en pierre de taille (marbre blanc). Au-dessus de l’écoinçon se trouve une plaque en marbre, qui pourrait dissimuler un ancien blason. Une troisième porte, actuellement obstruée, se devine à la lecture des pierres d’encadrement encore conservées. Les deux niveaux supérieurs sont ordonnancés sur quatre travées de baies oblongues, dont la plupart possèdent des contrevents en bois, un encadrement à arc surbaissé en ciment et un balconnet en fer forgé. Deux baies ont la particularité de posséder un encadrement chanfreiné en pierre de taille (marbre rose de Villefranche-de-Conflent), terminé par un linteau droit ou sculpté en accolade, caractéristique de la période gothique. L’angle Nord-Ouest conserve une poivrière, qui repose sur un encorbellement à degrés, taillé en quart-de-rond dans du marbre. Cet élément pouvant être daté de la fin du 15e siècle et du 16e siècle, est percé sur chaque côté d’ouvertures cintrées. Il est coiffé d’une toiture conique en lloses, surmonté d’un drapeau en fer forgé. Il s’agit d’un vestige de fortification, dont la construction semble postérieur à la tour située sur la place du Fort. Les ouvertures renvoient en effet à la principale fonction d’une guérite, qui consistait à surveiller les abords.

La façade latérale Ouest comprend neuf travées de baies ordonnancées aux deux étages supérieurs (19e siècle). Elle est prolongée par une porte cochère en bois à caissons, à encadrement en plein cintre (pierre de taille en marbre rose).

Au niveau de cette partie de l'édifice, la maçonnerie est constituée de galets de rivière en rez-de-chaussée et d’un enduit à joints dessinant un faux appareil aux niveaux supérieurs. Outre les encadrements d’ouvertures, la pierre de taille apparaît à l’angle Nord-Ouest, en continuité de la poivrière. L’avant-toit possède une corniche moulurée enduite et la toiture en tuiles canal est à longs pans.

L’accès au corps de bâtiment qui a abrité le presbytère puis l’école communale, s’effectue au n°3 place de la République, à partir d’un portail surmonté d’un porche en plein cintre. Le corps de bâtiment cadastré AB 96, est actuellement la propriété de la Mairie. Le rez-de-chaussée abrite deux salles communales pouvant être louées pour des évènements aux habitants du village et l’étage supérieur l’association Mosaic’Art. Plusieurs remaniements de la façade principale (Sud) ont été réalisés postérieurement à la construction de l’édifice, dont l’ordonnancement sur trois travées de baies. Toutes les ouvertures ont un encadrement en ciment et à crossettes aux angles supérieurs. Au rez-de-chaussée, deux portes latérales en bois accessibles par des marches en marbre rose, viennent encadrer une fenêtre oblongue. L’étage supérieur comprend trois fenêtres à volets bois repliables en tableau, ainsi qu’un garde-corps constitué d’une armature en fer forgé. Cette partie est intégrée dans un ancien pigeonnier royal (parraguere en catalan), reconnaissable par son plan quadrangulaire et les petites ouvertures d’envol conservées. Maçonné en galets et moellons, la toiture en appentis d’origine a été supprimée et abaissée. Seule subsiste une rangée de pierres dressées au niveau des arases, qui peuvent se rapporter à une « corniche de défense ». L’espace ouvert correspond à l’ancien jardin du presbytère et à la cour de l’école. Au Sud de celui-ci se trouve un petit corps de bâtiment rectangulaire couvert, qui servait à l’origine de préau pour l’école.

  • Murs
    • granite galet
    • gneiss galet
    • marbre pierre de taille
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile creuse mécanique
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Énergies
  • Typologies
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée, Maisons d'habitations n°31 rue du Conflent (AB 99), et n°1 place de la République (AB 101)
    propriété de la commune, Mairie (AB 33)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, à étudier
  • Éléments remarquables
    édifice militaire

Documents d'archives

  • 1856-1893

Documents figurés

  • 2018

Documents multimédia

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers