L’église située au Nord de l’église paroissiale de Fillols à environ une centaine de mètres, se trouve au carrefour des anciens chemins de Fillols à Taurinya et à Prades.
Il s’agit d’un édifice à nef unique, terminé par une abside semi-circulaire, percée d’une unique ouverture à double ébrasement. La nef qui devait être à l’origine couverte d’une charpente, est actuellement disparue. Par ailleurs, l’abside ruinée possédait vraisemblablement une toiture en lloses, comme l’atteste une photographie prise entre les années 1960 et 1963 [POP, Base Mémoire, Cliché APHY63_17]. Si le mur gouttereau Nord est également manquant, la façade Sud encore conservée, comprend une porte en plein cintre (entrée d’origine ?), à claveaux en marbre rose des carrières de Villefranche-de-Conflent [MALLET, 2003, p.203]. Les piédroits ont été repris postérieurement, avec l’ajout de cayrous. Cette partie a été construite en moellons de gneiss et granit, tout comme la façade Ouest. Celle-ci possède également une porte axiale en plein cintre, à encadrement constitué de gros claveaux de granit (pierre de taille). La porte est surmontée par une baie cintrée à double ébrasement, également encadrée de granit. Enfin, le chœur couvert d’une voûte en cul-de-four, dispose d’une fenêtre axiale en plein cintre d’époque romane [POP, Base Mérimée, 1992, Notice PA00104027, à encadrement et en pierre de taille. Les murs Sud et Ouest ont été construits en pierres locales utilisées brutes ou cassées, liées à du mortier de chaux. Les galets présentent d’importantes altérations, car ils proviennent d’alluvions très grossières et anciennes [LAUMONIER, 2005, p.492]. Des matériaux issus du massif du Canigou ont été utilisés au niveau du chevet et des encadrements de baies, notamment le leucogranite à muscovite, à grain fin et clair. Sur le parement extérieur de l’abside, ce type de maçonnerie est taillé dans des grands blocs de granit, disposés en assises régulières.
Ainsi, deux campagnes de construction sont très certainement identifiables à la lecture des matériaux employés. La partie orientale peut être datée de la seconde moitié du 12e siècle, tandis que la nef de périodes antérieures ou postérieures [MALLET, 2003, p.204].