Cet oratoire, qui était autrefois dédié à Saint-Sébastien [Les oratoires du Conflent, 2007, p.27], est certainement existant depuis la seconde moitié du 19e siècle. Plusieurs oratoires existaient à cette époque dans le village, dont trois chapelles dédiées à la Vierge Marie [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.18]. Une délibération du Conseil municipal en date de 1857, évoque la nécessité de réparer ces trois édicules, afin de « ne pas les laisser tomber en ruines ». La proposition étant votée à la majorité absolue, le financement des réparations a été rendu possible grâce à « la récolte des noix de la présente année vendues aux enchères » [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.18].
Saint-Vincent fut très vénéré dans le territoire, puisqu’il est considéré comme étant le patron des paysans. De plus, il était invoqué par les habitants de Taurinya afin de se protéger des maladies, notamment de la peste [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, Bernard, 1999, p.20]. Des processions étaient organisées en son honneur, notamment à partir de Prades entre les 16e et 17e siècles [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.16]. La municipalité a perpétué le culte de Saint-Valentin entre le 20e siècle et le début des années 2000, en organisant une procession le lundi de la Pentecôte. La relique de Saint-Valentin (16e siècle) provenant de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa, était alors portée par quatre prêtres, qui prenaient dans un premier temps la direction de la chapelle éponyme. La procession parcourait ensuite les rues de Taurinya, accompagnée de chants à la gloire de Saint-Valentin [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, Bernard, 1999, p.18].