L’éducation des enfants apparaît comme une priorité au cours de la seconde moitié du 19e siècle, époque marquée par une importante hausse démographique attestée à Taurinya. De plus, à la suite de la promulgation des lois scolaires de 1881 et 1882 adoptées par Jules Ferry, le projet de construire une école se révèle nécessaire. Une première école de garçons est établie à Taurinya dans les années 1882 [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.38]. Le 7 Août de la même année, le Conseil Municipal vote une proposition du Maire, consistant à doter l’école de fusils de bois. Ainsi, les garçons pourront apprendre à manier les armes. En 1888, une école de filles est ouverte par deux religieuses de Taurinya, Marie Albert et Marie-Julie Delcausse, alors âgées de 30 et 36 ans [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.39]. L’enseignement, porte essentiellement sur les tâches courantes de la vie quotidienne. Cette école occupait une maison du village, appartenant au 20e siècle à la famille Déola-Fourquet. Elle ferma ses portes en 1905, à la suite de l’adoption de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État. Les locaux de l’école de garçons se révèlent rapidement trop petits et il est nécessaire de construire un nouveau groupe scolaire. C’est en 1893 que le projet est acté, notamment pour accueillir 50 élèves de chaque sexe. Le 13 Juin 1897, les travaux encore en cours font l’objet d’une visite de conformité, en présence du Maire de Taurinya et de ses conseillers, de l’inspecteur primaire de l’arrondissement de Prades, du délégué du Préfet, ainsi que de l’architecte [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.38]. La réalisation des travaux a été confiée à l’entrepreneur Bonnerie, à partir des plans d’un architecte nommé Baixes.
Comme de nombreux autres villages du Conflent, les instituteurs de Taurinya exerçaient en parallèle le métier de secrétaire de Mairie. Parmi eux se trouvait Alexandrine Vernet, anciennement institutrice à Nohèdes et mutée à Taurinya en 1881. La liaison secrète qu’elle entretenait avec l’abbé Joseph Auriol, curé de la paroisse de Nohèdes, entraîna sa révocation en 1881 par l’Académie. Cette affaire mêlée à celle des probables empoisonnements des sœurs Fonda par l’abbé, défraya la chronique sur tout le Conflent.
Actuellement, l’édifice garde sa fonction d’établissement scolaire (école maternelle et élémentaire) et comprend les locaux de la Mairie.
Noms de maîtres d’école [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.38] : Godefroy (1839) / Joseph Sicart (1842-1865) / Pujol (1889) / Maximilien Durant (1892) / Madame Anglade (1963) / René Roc (1964) / Marie-Louise Villa (1965-1972)