L’église est mentionnée entre 845 et 855, en tant que possession confirmée par le roi Lothaire, à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.15]. Elle apparaît à nouveau parmi les biens du monastère, dans un privilège du pape Agapet II daté de 950 [CAZES, 1977, p.23]. Selon l’abbé Cazes, l’église primitive date du 11e siècle [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47. 1968, p.3]. De plus, la nef a été construite dans la seconde moitié du 12e siècle, tout comme le clocher-tour.
Un certain Raymond Guanter, de Taurinya, évoque dans son testament de 1348 le « lègue (de) 5 sous pour aider à la fabrication d’une cloche pour l’église de Taurinyà » [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.3].
Plusieurs remaniements sont réalisés aux 18e et 19e siècles, notamment l’agrandissement de l’église. Souhaités par le Conseil Municipal de Taurinya en 1839, ces travaux devaient permettre de faire face à l’accroissement de la population locale [A.D.P.O., 4 V47]. Les transformations ont concerné le remplacement de l’abside d’origine, par un chevet plat [CCRP, Taurinya, Église paroissiale Saint-Fructueux, 2005]. La nef est élargie en 1874 par un bas-côté méridional, délimités entre eux par un arceau de brique. Ce bas-côté apparaît sur un plan de l’église paroissiale daté du 9 Mai 1839, réalisé par l’architecte du département nommé Charles de Basterot [A.D.P.O., 4 V47]. Des dépenses ont parallèlement été engagés pour la cloche et l’horloge en 1857 ; la commune décide alors de vendre des châtaigniers, situés au lieu-dit « Les Feixes » [A.D.P.O., 163 AC4]. Afin de réaliser ces travaux, un secours de 1000 francs est octroyé à la commune.
Le collatéral Sud est en symétrie avec le bas-côté Nord d’origine, qui traverse le clocher et comprend l’ancienne sacristie [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.4], abritant actuellement les fonts baptismaux. Certainement voûté en berceau au 12e siècle, le bas-côté Nord constitue un probable vestige de l’église préromane primitive. Cette hypothèse a pu être démontré en 1897, lors de restaurations du mur Nord menées par l’association REMPART, au côté de la Mairie et du Foyer Laïque. Ces travaux ont permis de mettre au jour la couverture d’origine charpentée, ainsi qu’une sépulture placée parallèlement au mur [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, Bernard, 1999, p.19].
Une imposition de 349 francs est votée en Avril 1877, dans le but d’acquérir une nouvelle horloge pour le clocher. Monsieur Largeron qui exerce alors le métier de mécanicien dans la commune de Ria, se chargea de fabriquer l’horloge, pour un montant de 1300 francs [A.D.P.O., 163 AC4]. Cette horloge fut restaurée par la municipalité de Taurinya en 2020. En 1966, le clocher-tour bénéficie de travaux de restaurations, exécutés par l’entreprise Joseph PY à Osseja [A.D.P.O : 116W64 : Taurinya : église – 1965]. Ils ont principalement concerné la maçonnerie, notamment le rejointoiement sur pierre de taille en chaux ou ciment.