Dossier d’œuvre architecture IA66003606 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Église paroissiale Saint-Fructueux
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Taurinya
  • Adresse Rue del Balc
  • Cadastre 2021 0A 272  ; 1810 A5 986

L’église est mentionnée entre 845 et 855, en tant que possession confirmée par le roi Lothaire, à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, 1999, p.15]. Elle apparaît à nouveau parmi les biens du monastère, dans un privilège du pape Agapet II daté de 950 [CAZES, 1977, p.23]. Selon l’abbé Cazes, l’église primitive date du 11e siècle [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47. 1968, p.3]. De plus, la nef a été construite dans la seconde moitié du 12e siècle, tout comme le clocher-tour.

Un certain Raymond Guanter, de Taurinya, évoque dans son testament de 1348 le « lègue (de) 5 sous pour aider à la fabrication d’une cloche pour l’église de Taurinyà » [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.3].

Plusieurs remaniements sont réalisés aux 18e et 19e siècles, notamment l’agrandissement de l’église. Souhaités par le Conseil Municipal de Taurinya en 1839, ces travaux devaient permettre de faire face à l’accroissement de la population locale [A.D.P.O., 4 V47]. Les transformations ont concerné le remplacement de l’abside d’origine, par un chevet plat [CCRP, Taurinya, Église paroissiale Saint-Fructueux, 2005]. La nef est élargie en 1874 par un bas-côté méridional, délimités entre eux par un arceau de brique. Ce bas-côté apparaît sur un plan de l’église paroissiale daté du 9 Mai 1839, réalisé par l’architecte du département nommé Charles de Basterot [A.D.P.O., 4 V47]. Des dépenses ont parallèlement été engagés pour la cloche et l’horloge en 1857 ; la commune décide alors de vendre des châtaigniers, situés au lieu-dit « Les Feixes » [A.D.P.O., 163 AC4]. Afin de réaliser ces travaux, un secours de 1000 francs est octroyé à la commune.

Le collatéral Sud est en symétrie avec le bas-côté Nord d’origine, qui traverse le clocher et comprend l’ancienne sacristie [CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.4], abritant actuellement les fonts baptismaux. Certainement voûté en berceau au 12e siècle, le bas-côté Nord constitue un probable vestige de l’église préromane primitive. Cette hypothèse a pu être démontré en 1897, lors de restaurations du mur Nord menées par l’association REMPART, au côté de la Mairie et du Foyer Laïque. Ces travaux ont permis de mettre au jour la couverture d’origine charpentée, ainsi qu’une sépulture placée parallèlement au mur [CATHALA-PRADAL, CHRISTOFOL, NICOLAU, Bernard, 1999, p.19].

Une imposition de 349 francs est votée en Avril 1877, dans le but d’acquérir une nouvelle horloge pour le clocher. Monsieur Largeron qui exerce alors le métier de mécanicien dans la commune de Ria, se chargea de fabriquer l’horloge, pour un montant de 1300 francs [A.D.P.O., 163 AC4]. Cette horloge fut restaurée par la municipalité de Taurinya en 2020. En 1966, le clocher-tour bénéficie de travaux de restaurations, exécutés par l’entreprise Joseph PY à Osseja [A.D.P.O : 116W64 : Taurinya : église – 1965]. Ils ont principalement concerné la maçonnerie, notamment le rejointoiement sur pierre de taille en chaux ou ciment.

  • Période(s)
    • Principale : 9e siècle, limite 9e siècle 10e siècle, 12e siècle , daté par source
    • Secondaire : 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

Après avoir monté une série de quatre marches, l’accès à l’intérieur de l’église s’effectue par un portail en arc brisé et pierre de taille en marbre (12e siècle ?). Les vantaux du portail sont en bois et comprennent des ferrures cloutées à volutes terminales, ainsi qu’un heurtoir à anneaux, souligné par un décor réalisé au poinçon. Une niche-oratoire décorée d’étoiles peinte en ocre sur un enduit, est située au-dessus du portail. Elle abrite la statue de Saint-Fructueux, surmontée d’une grande baie en plein cintre.

Orientée Ouest-Est, l’église comprend une nef unique séparée du chevet plat par un arc doubleau. La nef est bordée de collatéraux et voûtée en berceau brisé (12e siècle). Un arc en plein cintre qui permet d’établir la communication entre la chapelle latérale Nord et le chœur, se distingue par ses piédroits, ornés de fresques datées du 12e siècle [POP, Eglise Saint-Fructueux, Base Mérimée, 1992]. Le piédroit Est se compose de la représentation d’un personnage nimbé portant une robe de couleur ocre jaune et pourpre. Les attributs que sont la roue et la palme de martyre, renvoient certainement à Sainte-Catherine d’Alexandrie [POP, Peinture monumentale : sainte Catherine d'Alexandrie, Base Palissy, 1992].

Certainement ajoutée au 19e siècle en même temps que le bas-côté méridional, la sacristie actuelle (Sud-Est) est accessible à partir d’une porte en bois à moulures géométriques, datée du 16e siècle [A.D.P.O, 53J322].

Le clocher-tour est de plan carré et s’élève au Nord de la nef. Il dispose de trois niveaux maçonnés en pierre de taille et en moellons de pierres locales, dont une partie est en leucogranite [LAUMONIER, 2005, p.494]. Les ouvertures uniques du premier niveau sont en plein cintre, à double ébrasement et ornées d’une torsade. Des fenêtres géminées caractéristiques de l’art roman, sont situées aux deuxièmes et troisièmes étages. Celles-ci sont reliées par une colonnette octogonale, terminée par des chapiteaux coniques, lisses ou décorés à large imposte, réalisés à partir d’une roche granitique de type leucogranite à muscovite [LAUMONIER, 2005, p.491]. L’un de ces chapiteaux est orné de motifs végétaux à volutes et d’une tête de taureau sculptés (face Ouest). Au troisième niveau, la face Ouest comprend une fenêtre en plein cintre et la face Sud une meurtrière. Les autres faces ont des fenêtres géminées aux dimensions plus réduites que les précédentes, qui reposent sur des colonnettes cylindriques à chapiteaux lisses. La partie supérieure du clocher appareillée en moellons, comprend en face Ouest un cadran d’horloge, surmonté d’un clocher arcade quadrangulaire. Ce dernier abrite deux cloches en fonte. La plus grande portant l’inscription latine « Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum », pourrait correspondre à celle évoquée dans le testament de Raymond Guanter, en date de 1348 [ CAZES, Revue Conflent, Numéro 47, 1968, p.3]. Celle de taille plus réduite et datée de 1804, a été fondue par Cribailler.

La maçonnerie de l’église est constituée d’un appareillage en moellons de gneiss et granit liés à la chaux, avec des angles en pierres équarries (restauration). Les pierres de taille visibles au niveau du clocher et d’une partie du mur Nord sont plus anciennes. Enfin, la façade Est est percée d’une fenêtre oblongue à ébrasement et la toiture à double pente est en tuiles canal.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • gneiss moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre
  • Énergies
  • Typologies
    chevet plat
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • sainte Catherine d'Alexandrie
  • Précision représentations

    Piédroit Est du bas-côté Nord : Représentation de Sainte-Catherine d’Alexandrie nimbée, portant une robe de couleur ocre jaune et pourpre. Elle est reconnaissable par la figuration de la roue et de la palme de martyre en ocre, qui sont ses attributs.

  • Précision dimensions

    Dimensions du clocher tour : hauteur : 18 m / largeur : 4 m

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Éléments remarquables
    clocher
  • Précisions sur la protection

    Classement du clocher et inscription de l’église par arrêté du 18 avril 1963.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • A.D 66 : 4 V47 : église : Agrandissement : 1 plan (1839), Travaux réalisés au presbytère – Attribution, réparation (an XII – 1835).

    AD Pyrénées-Orientales
    1839
  • A.D 66 : 53J322 : Pré-Inventaire - Commune de Taurinya : enquête, chapelle Saint-Valentin, église Saint-Fructueux, pré-inventaire manuscrit.

    AD Pyrénées-Orientales
  • 116W64 : Taurinya : église – 1965 : Restauration du clocher : travaux de maçonneries.

    AD Pyrénées-Orientales
    1965
  • A.D 66 : 163 AC4 : Travaux d’agrandissements de l’église paroissiale.

    AD Pyrénées-Orientales
  • 116W64 : Taurinya : église – 1965 : Restauration du clocher : travaux de maçonneries.

    AD Pyrénées-Orientales
    1965

Bibliographie

  • CATHALA-PRADAL, Sophie, CHRISTOFOL, Jeannot, NICOLAU, Bernard. Taurinya. Fragments de la vie d’un village du Canigou. Association Vall de Cuixà. 1999. 119 pages.

    Médiathèque de Prades
    1999
  • 1977
  • 2005

Périodiques

  • CAZES, Albert. Revue Conflent. Taurinya. Numéro 47. 1968. 23 pages.

    Médiathèque de Prades
    1968
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers