La typologie retenue dans l’analyse du bâti est celle de la ferme de village sur cour. En effet, l’habitat étudié se caractérise par un développement sur trois niveaux, avec plusieurs travées de baies. De plus, la toiture est à deux pentes ou en appentis.

En façade principale (Sud), la disposition des baies est ordonnancée. Celle-ci traduit un remaniement du bâti, certainement effectué au 19e siècle [MORIN, 2014, p.25]. Toutes les ouvertures ont par ailleurs été reprises, dont l’une abrite au deuxième étage une niche-oratoire dédiée à Notre-Dame (n°4 place des Lilas).

Le bâti reprend le principe de la maison de journalier, avec la présence au rez-de-chaussée d’une étable au sol brut, accessible depuis la cour par une large porte. Cette caractéristique se retrouve dans l’actuelle n°2 place des Lilas, dont le rez-de-chaussée conserve une ancienne mangeoire en bois, rebouchée postérieurement. Tout comme la maison d’ouvrier, l’accès au premier étage s’effectue par un emmarchement extérieur, pouvant être prolongé par un perron d’entrée (n°3 place des Lilas). Le premier niveau comprenait la salle commune, qui regroupe les éléments utilitaires de la vie quotidienne, tel que le four à pain. Deux fours à pain ont été identifiés dans le bâti, dont celui situé dans l’actuelle habitation n°2 place des Lilas est construit en brique dans l’épaisseur du mur d’un ancien foyer. Enfin, les niveaux supérieurs correspondaient aux chambres (2ième étage) et aux combles, utilisés pour le séchage et le stockage des récoltes [MORIN, 2014, p.25]. Si toutes les baies ont été remplacées par des ouvertures plus récentes, celles des combles visibles en façade Nord-Ouest sont d’origine. Ce sont des oculi, dont certains ont un encadrement en cayrous caractéristique du 19e siècle. Par ailleurs, cette façade est marquée par une disposition aléatoire de quelques baies, qui rappelle le type d’habitat présent dans le Conflent avant le 18e siècle.

Enfin, la cour d’origine a été scindée en plusieurs jardins privatifs, délimités par des portails et murets en pierres sèches. Les façades sont reprises par l’application d’un enduit couvrant ou la réalisation d’une maçonnerie en pierres locales, à joints beurrés à la chaux. Par ailleurs, l’enduit « à pierres vues » est visible en façade arrière, au côté d’une maçonnerie à joints secs.