Deux typologies ont été observées sur le terrain, liées aux différentes activités agricoles en essor tout au long du siècle. La première concerne les cabanes implantées en bordure de vignes, qui pouvaient servir d’abri pour les agriculteurs et d’entreposer du matériel agricole [TOSTI. Jean. Cabanes en pierres sèches dans les Pyrénées-Orientales (en ligne)]. Elles sont pour la plupart construites sur un terrain granitique, dont les roches existantes permettent d’assurer une fondation naturelle et solide. Entièrement construites en blocs de granit utilisés bruts ou équarris, les cabanes sont de forme demi-circulaire, avec une entrée méridionale développée sur un plan rectangulaire. Leur voûtement en encorbellement se compose de blocs de granit disposées en léger décalage entre elles, comblées par de petites pierres au niveau des interstices. Elle est fermée au sommet par une ou plusieurs grandes dalles de granit, entourées en partie supérieure d’une couche de terre. Celle-ci est mélangée avec des gravillons, et protégée par une pelouse naturelle, qui assure l’étanchéité de la cabane [Parc naturel régional des Pyrénées-Catalanes, Mai 2004, p.29]. L’espace intérieur comprend le plus souvent des éléments rudimentaires, dont des banquettes en pierres qui pouvaient servir pour le repos, ainsi que des niches aménagées au ras du sol. Ces niches ont la particularité de maintenir une température constante, qui assurait la conservation de bouteilles de vin entreposées [Revue Le fil à soi, N°12, juillet 1996, p.4].
La deuxième typologie observée est celle de l’orri, identifiée dans le dictionnaire toponymique de Lluís Basseda comme étant une « cabane de berger » (…) en pierre sèche, où on conservait le lait et les fromages [BASSEDA, Revue Terra Nostra, Numéros 73 à 80. Prades. 1990, p.75]. L’orri a également été utilisé comme habitat temporaire pour les bergers, notamment lors des estives. Ce type de construction se retrouve en moyenne et haute montagne et se distingue par des dimensions importantes. Ainsi, l’utilisation en tant que bergerie n’est pas écartée [TOSTI. Jean. Cabanes en pierres sèches dans les Pyrénées-Orientales (en ligne)].
Lieu-dit Las Arenes :
Coordonnées : Latitude : 42,64488 / Longitude : 2,3922 / Altitude : 583 m
Cette cabane est située en bordure d’une vigne, au lieu-dit Las Arènes. Si la vigne est aujourd’hui comprise parmi les deux dernières parcelles viticoles de Molitg, toute la zone dans laquelle se trouve la cabane était au 19e siècle constituée de nombreux cépages. La cabane, entièrement constituée de blocs de granit utilisés bruts ou équarris, prend appuie au Nord contre un chaos granitique, déjà existant avant sa construction. Elle est également maintenue à l’Ouest par une terrasse, certainement conçue pour se protéger des aléas du climat (vent, etc.). Comme la plupart des cabanes répertoriées dans la vallée de la Castellane, celle-ci est construite en demi-cercle, avec une entrée au Sud développée sur un plan rectangulaire. La voûte est en encorbellement, avec des pierres disposées en léger décalage entre elles. Elle est fermée par de grands blocs de granit, recouvert en partie supérieure d’une couche de terre, sur laquelle pousse une pelouse de protection. L’entrée, formée d’un linteau droit en granit équarri, est relativement réduite. Son étroitesse permettait aux animaux de ne pas pénétrer à l’intérieur de la cabane. En effet, ce type de construction servait essentiellement d’abri pour les agriculteurs (raparo en catalan) [Revue Le fil à soi, N°12, juillet 1996, p.2], qui pouvaient également y entreposer du matériel agricole.
Lieu-dit Lous Cabaills :
Coordonnées : Latitude : 42,64624 / Longitude : 2,3909 / Altitude : 578 m
Orientée au Sud, la cabane est une structure demi-circulaire, construite dans le prolongement d’une terrasse viticole. Celle-ci conserve un escalier volant à marches en saillie (granit), tout comme la face Ouest de la cabane. Les marches permettaient de passer d’une terrasse à l’autre et de ne pas empiéter sur la bande cultivable. L’ensemble est développé en légère pente et repose sur la roche existante. En effet, l’entrée comprend des bas-côtés qui s’appuient sur de gros blocs de granit. Son linteau droit et équarri, assure la stabilité de la construction.La voûte en encorbellement est fermée au sommet par une grande dalle de granit. A l’extérieur, un amas de gravillons et de terre, permet d’assurer l’étanchéité de la cabane. Enfin, l’intérieur de la construction comprend une petite niche carrée, aménagée au ras du sol.Entièrement constituée de blocs de granit équarris, la cabane a été renforcée par un hourdage en fine couche de terre, lors de sa construction. Le propriétaire actuel a consolidé la maçonnerie au début des années 2000, en intégrant du mortier de ciment sur le côté Ouest de la cabane.
Lieu-dit La Clause-Sud :
Coordonnées : Latitude : 42,66832 / Longitude : 2,39125 / Altitude : 882 m
La cabane a la particularité d’être double, avec une première partie destinée à l’habitat temporaire et une seconde partie probablement dédiée au bétail. La toiture de cette dernière s’est écroulée, laissant apparaître le voûtement en encorbellement. Tout comme les cabanes viticoles décrites précédemment, l’orri comprend une entrée rectangulaire exposée au Sud, surmontée d’un linteau droit massif en granit. Cette entrée est étroite, afin d’empêcher le bétail (essentiellement des vaches) d’y pénétrer [Parc naturel régional des Pyrénées-Catalanes. Mai 2004, p.28]. Ainsi, la partie arrière faisant office de bergerie, devait comprendre une ouverture distincte de l’entrée principale. L’ensemble est constitué de pierres de granit dégrossies au marteau, liées par un hourdage en terre. A l’intérieur, l’espace principal comprend des piliers latéraux, qui convergent vers le sommet. Celui-ci est fermé par de grands blocs de granit, en partie recouverts de végétation.