Dossier d’œuvre architecture IA66003567 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Église paroissiale Sainte-Marie
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Molitg-les-Bains
  • Adresse Place Major , Rue de l’Eglise
  • Cadastre 2020 0C 352  ; 1811 C1 173

L’église est mentionnée pour la première fois en 1024 dans un acte de donation, indiquant la transmission de l’alleu de la « villa » de Molig par le prêtre Durand, à destination de l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou. Cet alleu comprenait alors un mas, qui possédait en tant que « quatrième limite (…) le chemin qui va à Sainte-Marie » [CAZES, 1977, p.38]. L’édifice fut dès le 11e siècle rattaché parmi les possessions des comtes de Cerdagne, dont Guifred, fils d’Oliva et fondateur de l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou [ALART, 1868, p.30]. Dans ses dispositions testamentaires rédigées en 1036, le comte laisse une partie du domaine de Molitg ainsi que son église à son troisième fils, du nom de Bérenger [DE POUS, 1981, p.60]. Par ailleurs, l’édifice était dès cette époque inféodée aux seigneurs de So, momentanément privés en faveur d’un certain Bérenger. Il avait en effet été convenu que Bernard de So et ses successeurs tiennent l’église de Molitg seulement après la mort de Bérenger [DE POUS, 1981, p.60].

En 1697, l’édifice roman est désorienté, avec une disposition de l’autel à l’Ouest et la construction d’une nouvelle entrée à l’Est [CAZES, Les églises de la Vallée de Molig, 1969, p.16]. Les chapelles latérales ont quant à elles été rajoutées en 1697, 1701 et 1723.

De nouveaux travaux sont entrepris au 19e siècle, dont le pavage intérieur. Une lettre datée du 15 août 1847 et adressée par le Maire de Molitg au préfet des Pyrénées-Orientales [CAZES, 1993, p.10], mentionne les travaux réalisés ainsi que ceux qui nécessitent d’être faits. La sacristie n’a pas encore son pavé, et celui du sanctuaire est « tout délabré ». De plus, la balustrade du sanctuaire nécessite des réparations importantes, tout comme les deux chapelles latérales. Ainsi, le Maire demande au préfet une aide financière, afin de retrouver une église en aussi bon état qu’autrefois.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 11e siècle , daté par source
    • Principale : 4e quart 17e siècle , porte la date, daté par source
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle , porte la date, daté par source
    • Secondaire : 19e siècle , daté par source

L’édifice était à l’origine constitué d’une nef terminée à l’Est par une abside semi-circulaire. De plus, l’entrée s’effectuait au Sud, à partir d’un portail roman en plein cintre et en pierres de granit. D’importants remaniements sont effectués en 1697, dont le changement de l’orientation, avec la disposition d’un nouveau chœur à l’Ouest terminé par un chevet plat. Un nouveau portail est alors aménagé à l’Est, au sein d’un porche dissimulant l’abside primitive. Il comprend quatre séries de voussures, à claveaux et piédroits en pierres de taille de granit. L’appareillage est probablement un réemploi de l’entrée primitive, qui correspond à une période de construction ou de remaniement de l’église initiale entre la seconde moitié du 12e siècle et le milieu du 13e siècle [MALLET, 2003, p.190]. Par ailleurs, la porte d’accès à deux vantaux en bois, comprend des pentures décoratives en fer forgé.

Au-dessus du porche, se trouve un clocher arcade à baie unique et sans cloche, positionné au centre d’une toiture à trois pans en lloses et à arêtiers en tuiles canal. Son accès s’effectue depuis l’extérieur à partir d’un escalier droit, qui mène à une porte percée au Sud du porche d’entrée. Par ailleurs, une seconde entrée cintrée en cayous située en contrebas de l’escalier permet de rentrer à l’intérieur du porche.

L’accès à la tribune supérieure (18e siècle ?), située au-dessus de l’entrée principale, s’effectue à l’intérieur à partir d’un escalier tournant, intégré dans le mur Nord de l’église. Les deux chapelles latérales en berceau brisé continu qui s’ouvrent sur la nef, ont été rajoutées lors des remaniements puis dans la première moitié du 18e siècle, comme l’atteste la présence de pierres datées (1697, 1701 et 1723) dans la maçonnerie extérieure (bras droit du transept). A l’Ouest, le chevet comprend une baie centrale en arc brisé, divisée par trois meneaux terminés par un œil-de-bœuf central en forme de mandorle. L’espace entre le porche et la nef est surmonté d’une tour semi-circulaire, probablement construite entre les 14e et 15e siècles. Il s’agit d’une des quatre tours défensives, qui forment le château de Molitg attenant à l’église. Formant le clocher actuel de l’église, cette tour est percée à l’Est de petites ouvertures quadrangulaires remaniées, ainsi que d’une baie plus grande obstruée, qui conserve un encadrement en pierre de taille. Le niveau supérieur est percé d’un cadran d’horloge et terminé par un toit en léger appentis. Ce dernier supporte une façade en escalier (clocher-mur ?), percée de deux baies qui abritent respectivement une cloche. L’une des cloches a été bénite en 1775 et réalisée par Narcisse Fortich et François Bis, comme l’atteste son inscription latine « + Sit nomen Domini benedictum. Verbum caro factum est et habitavit in nobis. Hoc tintinabulum benedictum fuit anno 1775 (…) Narcis Fortich et Franciscus Bis me fecit » [CAZES, 1969, p.16].

Tout comme la partie relative au porche, la toiture de la nef développée sur deux pentes est couverte de lloses. Le reste de l’édifice est appareillé en moellons de schiste et de granit, liés à du mortier de chaux. Les chaînes d’angle harpées sont quant à elles traitées en pierre de taille (granit). En dehors du portail d’entrée dont la structuration rappelle les constructions du 12e siècle, l’église garde dans les parties hautes du flanc septentrional les vestiges d’une corniche, sur des modillons moulurés. Celle-ci a très certainement été intégrée dès l’époque médiévale.

L’intérieur de l’église conserve un sol pavé de différents types de marbre ainsi que des peintures décoratives (19e siècle ?), qui matérialisent de fausses croisées d’ogives et arcs-doubleaux brisés. Dans l’ensemble, l’état de conservation est relativement bon, à l’exception de quelques peintures d’encadrement effacées par endroit. De plus, la chapelle latérale Sud est endommagée par les remontées capillaires ainsi que les infiltrations d’eau, tout comme la sacristie qui la jouxte.

La sacristie, accessible par une porte en bois, comprend en partie supérieure des ouvertures en plein cintre, encadrées à l’extérieur par du cayrou. Elle donne directement sur la cour du château médiéval, dont il subsiste les traces d’une ancienne porte murée. Celle-ci communiquait très certainement avec l’entrée d’origine de l’église, dont l’emplacement situé à proximité est encore visible, grâce à la conservation d’un piédroit en pierre de taille.

  • Murs
    • granite moellon
    • schiste moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • fausse voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • représentation non figurative
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • 1977
  • 1868
  • MALLET, Géraldine. Églises romanes oubliées du Roussillon. Éditions Les Presses du Languedoc. Montpellier. 2003, p.190.

    Médiathèque de Prades
    2003

Périodiques

  • 1981
  • CAZES, Albert. Revue Conflent. Les églises de la Vallée de Molig. In Guide Touristique des Pyrénées-Orientales. Prades. 1969. 43 pages

    Médiathèque de Prades
    1969
  • 1993
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers