L’édifice était à l’origine constitué d’une nef terminée à l’Est par une abside semi-circulaire. De plus, l’entrée s’effectuait au Sud, à partir d’un portail roman en plein cintre et en pierres de granit. D’importants remaniements sont effectués en 1697, dont le changement de l’orientation, avec la disposition d’un nouveau chœur à l’Ouest terminé par un chevet plat. Un nouveau portail est alors aménagé à l’Est, au sein d’un porche dissimulant l’abside primitive. Il comprend quatre séries de voussures, à claveaux et piédroits en pierres de taille de granit. L’appareillage est probablement un réemploi de l’entrée primitive, qui correspond à une période de construction ou de remaniement de l’église initiale entre la seconde moitié du 12e siècle et le milieu du 13e siècle [MALLET, 2003, p.190]. Par ailleurs, la porte d’accès à deux vantaux en bois, comprend des pentures décoratives en fer forgé.
Au-dessus du porche, se trouve un clocher arcade à baie unique et sans cloche, positionné au centre d’une toiture à trois pans en lloses et à arêtiers en tuiles canal. Son accès s’effectue depuis l’extérieur à partir d’un escalier droit, qui mène à une porte percée au Sud du porche d’entrée. Par ailleurs, une seconde entrée cintrée en cayous située en contrebas de l’escalier permet de rentrer à l’intérieur du porche.
L’accès à la tribune supérieure (18e siècle ?), située au-dessus de l’entrée principale, s’effectue à l’intérieur à partir d’un escalier tournant, intégré dans le mur Nord de l’église. Les deux chapelles latérales en berceau brisé continu qui s’ouvrent sur la nef, ont été rajoutées lors des remaniements puis dans la première moitié du 18e siècle, comme l’atteste la présence de pierres datées (1697, 1701 et 1723) dans la maçonnerie extérieure (bras droit du transept). A l’Ouest, le chevet comprend une baie centrale en arc brisé, divisée par trois meneaux terminés par un œil-de-bœuf central en forme de mandorle. L’espace entre le porche et la nef est surmonté d’une tour semi-circulaire, probablement construite entre les 14e et 15e siècles. Il s’agit d’une des quatre tours défensives, qui forment le château de Molitg attenant à l’église. Formant le clocher actuel de l’église, cette tour est percée à l’Est de petites ouvertures quadrangulaires remaniées, ainsi que d’une baie plus grande obstruée, qui conserve un encadrement en pierre de taille. Le niveau supérieur est percé d’un cadran d’horloge et terminé par un toit en léger appentis. Ce dernier supporte une façade en escalier (clocher-mur ?), percée de deux baies qui abritent respectivement une cloche. L’une des cloches a été bénite en 1775 et réalisée par Narcisse Fortich et François Bis, comme l’atteste son inscription latine « + Sit nomen Domini benedictum. Verbum caro factum est et habitavit in nobis. Hoc tintinabulum benedictum fuit anno 1775 (…) Narcis Fortich et Franciscus Bis me fecit » [CAZES, 1969, p.16].
Tout comme la partie relative au porche, la toiture de la nef développée sur deux pentes est couverte de lloses. Le reste de l’édifice est appareillé en moellons de schiste et de granit, liés à du mortier de chaux. Les chaînes d’angle harpées sont quant à elles traitées en pierre de taille (granit). En dehors du portail d’entrée dont la structuration rappelle les constructions du 12e siècle, l’église garde dans les parties hautes du flanc septentrional les vestiges d’une corniche, sur des modillons moulurés. Celle-ci a très certainement été intégrée dès l’époque médiévale.
L’intérieur de l’église conserve un sol pavé de différents types de marbre ainsi que des peintures décoratives (19e siècle ?), qui matérialisent de fausses croisées d’ogives et arcs-doubleaux brisés. Dans l’ensemble, l’état de conservation est relativement bon, à l’exception de quelques peintures d’encadrement effacées par endroit. De plus, la chapelle latérale Sud est endommagée par les remontées capillaires ainsi que les infiltrations d’eau, tout comme la sacristie qui la jouxte.
La sacristie, accessible par une porte en bois, comprend en partie supérieure des ouvertures en plein cintre, encadrées à l’extérieur par du cayrou. Elle donne directement sur la cour du château médiéval, dont il subsiste les traces d’une ancienne porte murée. Celle-ci communiquait très certainement avec l’entrée d’origine de l’église, dont l’emplacement situé à proximité est encore visible, grâce à la conservation d’un piédroit en pierre de taille.