L’édifice situé en aval du premier moulin à farine de Campôme, recevait l’énergie hydraulique à travers un canal de dérivation encore partiellement conservé. Ce dernier a en effet été creusé artificiellement dans le terrain et est protégé par une digue en pierres sèches. La prise d’eau certainement située en amont du moulin, est actuellement difficile à identifier en raison de l’abondante végétation présente sur le site.
Deux corps de bâtiment de forme quadrangulaire composent le moulin. Le plus ancien comprend en sous-sol de la façade principale (Est) deux voûtes en plein cintre à arceaux en granit, pour l’évacuation de l’eau du conduit d’amenée. Les niveaux supérieurs sont formés du rez-de-chaussée, accessible par une large porte en bois à arc surbaissé et d’un étage supérieur. De plus, les ouvertures sont constituées de fenêtres à petits bois et de volets à pentures, en dehors de la grande baie qui surmonte la porte d’entrée, comprenant une fenêtre à grands carreaux avec un encadrement et soubassement en bois. Un petit balconnet en fonte a été rajouté postérieurement. En façade arrière, les ouvertures non ordonnancées sont de même type que les précédentes décrites. Plusieurs remaniements ont été réalisés, dont l’ajout d’une petite baie au premier étage et le recouvrement des façades par un enduit.
Le second bâtiment étagé sur trois niveaux est une adjonction au bâti principal construit en 1959. A l’origine, l’accès à l’intérieur de l’édifice s’effectuait en façade Est, par un escalier latéral à perron bétonné encore visible. Actuellement, l’entrée positionnée en façade Nord (mur pignon), est accessible par une terrasse suspendue, ouverte sur une porte en bois (premier étage). Celle-ci est encadrée de fenêtres récentes et surmontée d’une petite baie couronnée de l’inscription peinte « 1959 ». Les façades latérales (murs gouttereaux) possèdent une travée de baies ordonnancées verticalement. Enfin, les toitures à longs pans sont à double pente et couvertes de tuiles canal.
L’intérieur du moulin conserverait les restes de l’axe vertical (la cameta en catalan), qui recevait l’impulsion d’une roue motrice horizontale (le rodet), aujourd’hui disparue. De plus, des restes de meules sont dispersées dans le moulin ainsi qu’à l’extérieur. Celles visibles devant le moulin sont taillées dans du silex, composé de silice pure, d’oxyde de manganèse et d’alumine. Il s’agit d’un matériau employé à partir du 19e siècle, provenant de carrières situées dans les environs de Paris ou de la région de Bordeaux [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p.27].
A proximité du bâtiment construit dans les années 1950 se trouve une ancienne fontaine, dont l’utilisation est actuellement complexe à identifier (usage pour la scierie ?). Il s’agit d’une structure voûtée en plein cintre, recouverte à l’intérieur par un enduit et encadré par un arceau en pierres sèches. Elle comprend un conduit d’évacuation maçonné au mortier de ciment, ainsi qu’une pierre de réemploi (granit) laissant apparaître l’inscription « 1844 » gravée et portée à l’envers. En dehors du bâtiment principal, le moulin possédait une dépendance de type cortal, actuellement en état de ruine et recouvert de végétation. Une ancienne carte postale datée de 1920 permet d’identifier sa typologie, avec une toiture en appentis caractéristique des architectures agricoles.