Dossier d’œuvre architecture IA66003553 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Moulin à farine
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Campôme
  • Lieu-dit Crouete
  • Cadastre 2020 0A 251, 252  ; 1811 A2 161

Selon l’état des moulins à farine du Conflent dressé en 1741, le moulin de Campôme appartenait à un avocat de Prades, du nom de Nicolas Saletas. De plus, l’activité du moulin pouvait lui rapporter annuellement 80 livres [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p.34]. Le nom du propriétaire est à nouveau indiqué en 1799, dans un procès-verbal de visite des usines et cours d’eau en date du 1er septembre de la même année. Ce dernier indique que le moulin situé sur la rive gauche de la Castellane, conservait deux meules pour le fonctionnement hydraulique [Mosset en 1799 [en ligne], Inventaire des forges et moulins de l’an VII, mise à jour le 13/02/2018]. Le document précise que la prise d’eau est sans digue et sur une distance de 208 mètres.

A la fin du 18e siècle, le moulin est encore actif, comme l’atteste les archives datées de 1773, faisant mentionner « le blé du moulin (…) vendu à Isidore Mestre de Campôme pour le prix de quatre cent quatre-vingt-cinq livres », le 12 juillet 1772 [A.D.P.O. 1 J282]. Plusieurs meuniers se sont succédé au cours de cette période, dont probablement François Fosse, aussi connu en tant qu’artisan au moulin de Catllar entre 1787 et 1791 [A.D.P.O. 1 J282]. De plus, ce dernier est signalé dans la mémoire collective en tant que meunier du moulin de Molitg, certainement actif avant la fin du siècle. En effet, le moulin devait être compris à l’origine parmi les possessions de la seigneurie de Molitg, avant la décision de rendre indépendante la commune de Campôme.

L’emprise bâtie du moulin est projetée sur le cadastre napoléonien de 1811, en écart et à l’Est du village. Une délibération du Conseil municipal en date de 1819 mentionne le moulin en tant que « seul écart » (…), éloigné de moins d’un quart de lieu » [SARDA, 2000, p.9]. Le moulin fut très probablement actif tout au long du 19e siècle ; plusieurs propriétaires se succèdent à cette époque, dont les familles Signé et Caillens. La construction d’un second moulin (fin du 19e siècle), entraîna sa fermeture progressive.

Au cours du 20e siècle, le moulin est transformé en maison d’habitation ; la volumétrie est conservée mais toutes les façades sont modifiées. Les dépendances agricoles encore présentes aujourd’hui sont réaménagées dans les années 1950, dont l’une est rehaussée d’un étage [Témoignage du propriétaire actuel].

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Actuellement constitué de trois corps de bâti, le moulin bénéficiait de la force hydraulique du canal de Mosset, plus particulièrement d’une branche aménagée au Nord de Campôme. Le bâtiment principal de plan quadrangulaire et construit sur une terrasse alluviale, comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, ainsi que deux niveaux supérieurs (dont les combles). L’ensemble a été transformé en maison d’habitation, avec une réfection complète des façades au 20e siècle.Celle orientée au Nord (façade principale), est ordonnancée sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée souligné par un soubassement en pierre de taille (marbre rose), possède une porte centrale en bois à caissons et deux fenêtres latérales, protégées par une grille en fonte peinte. Les trois fenêtres du premier étage sont agencées verticalement et ont des volets bois repliables en tableau. Elles sont complétées par un garde-corps mouluré, reposant sur un appui en béton. En façade latérale Est, les ouvertures sont également ordonnancées sur une unique travée. La baie du sous-sol conserve une menuiserie en bois, tout comme celle du rez-de-chaussée, à petits bois centraux et moustiquaire intégrée.

Tout le sous-sol de l’édifice abritait l’ancien mécanisme du moulin, comme l’atteste la présence de deux sorties d’eau voûtées en plein cintre, avec un encadrement constitué de pierres de granit posées de chant. Celles-ci sont visibles en façade Sud, plus haute que celle orientée au Nord. Plusieurs modifications ont été apportées, dont l’adjonction de vérandas en saillie du sous-sol et du rez-de-chaussée. Un balcon en fonte renforce par ailleurs celle du rez-de-chaussée. Toutes les autres ouvertures ont été remaniées, en dehors d’une fenêtre latérale, à traverses et montants en bois. La façade Ouest est percée de deux baies, correspondant au premier étage et l’étage de combles est marqué par une ouverture sur le mur pignon supérieur. Des modifications ont également été apportées pour les toitures en tuiles canal, dont l’une est à double pente et l’autre en appentis. Une génoise décorative à deux rangs de tuiles, est insérée à l’avant-toit des murs gouttereaux. Enfin, la maçonnerie en moellons de galets de rivière est entièrement recouverte de crépie, à l’exception de l’angle inférieur Sud-Ouest.

L’accès au mécanisme du moulin s’effectue donc depuis le sous-sol, par une porte en bois à linteau droit et encadrement en pierre de taille (granit). Les piédroits latéraux conservent des gravures anciennes, dont une représentation de meule. Actuellement, il est difficile de savoir si la roue motrice horizontale actionnée par la force hydraulique est conservée, en raison de l’important encombrement de toute la partie inférieure correspondante aux voûtes précédemment citées. De plus, le conduit d’amené d’eau à très certainement été bouché pour des raisons de sécurité. Cependant, il subsiste en partie supérieure deux grandes meules en silex, à cerclage en fer. Il s’agit d’anciennes meules tournantes (mobiles), autrefois positionnées au-dessus de meules dormantes (gisantes). Elles conservent en leur centre des engravures, utilisées à l’origine pour accueillir l’anille en fer. Celle-ci permettait de tenir la roue tournante en équilibre sur l’arbre vertical en bois (disparu ?), qui recevait l’impulsion du rouet [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p. 25]. D’autres meules de très grandes tailles (2 m environ) sont conservées à l’extérieur du moulin, dont deux en granit. L’une d’entre elles est une meule tournante, comme l’atteste les traces d’engravures.

La parcelle 0A 251 est également occupée par deux anciennes dépendances agricoles, modifiées aux 19e et 20e siècles. Celle développée au Nord du moulin et conçue selon un plan rectangulaire, est la plus grande. Elle est prolongée à l’Est par un pilier quadrangulaire et un portail en ferronnerie, qui délimite l’entrée du site. La dépendance agencée sur deux niveaux, comprend un rez-de-chaussée, utilisé actuellement en tant que débarras. Cet espace servait de grange (chevaux), probablement jusqu’à la fin du 20e siècle. Un anneau d’attache est par ailleurs conservé dans le mur extérieur Sud. De plus, l’intérieur abrite une mangeoire en bois ainsi qu’un râtelier pour recevoir le fourrage. Les murs sont montés en moellons de granit, liés à du mortier de chaux et de ciment. A l’Ouest, la façade est très peu modifiée et garde des petites ouvertures encadrées de cayrous ou de granit, qui permettent la circulation de l’air entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. D’importantes modifications ont été réalisées dans les années 1950, dont l’exhaussement de l’existant pour aménager un espace habitable. Cet ajout est visible à travers les parpaings laissés nus et la transformation de la toiture initiale en double pente. Les ouvertures sont simples et agencées par deux (baie et porte fenêtre), au niveau des façades Nord et Est.

Enfin, la seconde dépendance agricole développée à l’Est du moulin et de plan carré, comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et un étage carré. La façade principale (Nord) est non ordonnancée et dispose d’une unique travée de baies désaxées. Celle de l’étage servait à hisser le foin mais ne conserve aucun encadrement caractéristique de l’architecture agricole. En effet, toutes les façades sont remaniées et recouvertes d’un enduit. Toutefois, l’espace intérieur conserve une charpente en bois ainsi que des pannes en acier. L’espace du sous-sol aujourd’hui en état de délabrement, servait autrefois de bergerie. L’ensemble est agrandi dans les années 1950, avec une extension quadrangulaire de la façade Est.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • marbre pierre de taille
    • enduit
    • crépi
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier, plan régulier en L
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • 1964

Bibliographie

  • SARDA, François. Campôme, 1900-2000. Perpignan. 2000, p.19 et p.20.

    Médiathèque de Prades
    2000

Périodiques

  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Revue Conflent. Les moulins en Conflent. 1989, p.23.

    Médiathèque de Prades
    1989
  • TOSTI, Jean, MARQUIÉ, Yvan. Association Els Amics de Catllà. Revue Le fil à soi, Un village, une histoire : Catllà. Numéro spécial. 1996, p.25.

    1996

Documents multimédia

  • 2018
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers