Actuellement constitué de trois corps de bâti, le moulin bénéficiait de la force hydraulique du canal de Mosset, plus particulièrement d’une branche aménagée au Nord de Campôme. Le bâtiment principal de plan quadrangulaire et construit sur une terrasse alluviale, comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, ainsi que deux niveaux supérieurs (dont les combles). L’ensemble a été transformé en maison d’habitation, avec une réfection complète des façades au 20e siècle.Celle orientée au Nord (façade principale), est ordonnancée sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée souligné par un soubassement en pierre de taille (marbre rose), possède une porte centrale en bois à caissons et deux fenêtres latérales, protégées par une grille en fonte peinte. Les trois fenêtres du premier étage sont agencées verticalement et ont des volets bois repliables en tableau. Elles sont complétées par un garde-corps mouluré, reposant sur un appui en béton. En façade latérale Est, les ouvertures sont également ordonnancées sur une unique travée. La baie du sous-sol conserve une menuiserie en bois, tout comme celle du rez-de-chaussée, à petits bois centraux et moustiquaire intégrée.
Tout le sous-sol de l’édifice abritait l’ancien mécanisme du moulin, comme l’atteste la présence de deux sorties d’eau voûtées en plein cintre, avec un encadrement constitué de pierres de granit posées de chant. Celles-ci sont visibles en façade Sud, plus haute que celle orientée au Nord. Plusieurs modifications ont été apportées, dont l’adjonction de vérandas en saillie du sous-sol et du rez-de-chaussée. Un balcon en fonte renforce par ailleurs celle du rez-de-chaussée. Toutes les autres ouvertures ont été remaniées, en dehors d’une fenêtre latérale, à traverses et montants en bois. La façade Ouest est percée de deux baies, correspondant au premier étage et l’étage de combles est marqué par une ouverture sur le mur pignon supérieur. Des modifications ont également été apportées pour les toitures en tuiles canal, dont l’une est à double pente et l’autre en appentis. Une génoise décorative à deux rangs de tuiles, est insérée à l’avant-toit des murs gouttereaux. Enfin, la maçonnerie en moellons de galets de rivière est entièrement recouverte de crépie, à l’exception de l’angle inférieur Sud-Ouest.
L’accès au mécanisme du moulin s’effectue donc depuis le sous-sol, par une porte en bois à linteau droit et encadrement en pierre de taille (granit). Les piédroits latéraux conservent des gravures anciennes, dont une représentation de meule. Actuellement, il est difficile de savoir si la roue motrice horizontale actionnée par la force hydraulique est conservée, en raison de l’important encombrement de toute la partie inférieure correspondante aux voûtes précédemment citées. De plus, le conduit d’amené d’eau à très certainement été bouché pour des raisons de sécurité. Cependant, il subsiste en partie supérieure deux grandes meules en silex, à cerclage en fer. Il s’agit d’anciennes meules tournantes (mobiles), autrefois positionnées au-dessus de meules dormantes (gisantes). Elles conservent en leur centre des engravures, utilisées à l’origine pour accueillir l’anille en fer. Celle-ci permettait de tenir la roue tournante en équilibre sur l’arbre vertical en bois (disparu ?), qui recevait l’impulsion du rouet [ROSENSTEIN, Revue Conflent, 1989, p. 25]. D’autres meules de très grandes tailles (2 m environ) sont conservées à l’extérieur du moulin, dont deux en granit. L’une d’entre elles est une meule tournante, comme l’atteste les traces d’engravures.
La parcelle 0A 251 est également occupée par deux anciennes dépendances agricoles, modifiées aux 19e et 20e siècles. Celle développée au Nord du moulin et conçue selon un plan rectangulaire, est la plus grande. Elle est prolongée à l’Est par un pilier quadrangulaire et un portail en ferronnerie, qui délimite l’entrée du site. La dépendance agencée sur deux niveaux, comprend un rez-de-chaussée, utilisé actuellement en tant que débarras. Cet espace servait de grange (chevaux), probablement jusqu’à la fin du 20e siècle. Un anneau d’attache est par ailleurs conservé dans le mur extérieur Sud. De plus, l’intérieur abrite une mangeoire en bois ainsi qu’un râtelier pour recevoir le fourrage. Les murs sont montés en moellons de granit, liés à du mortier de chaux et de ciment. A l’Ouest, la façade est très peu modifiée et garde des petites ouvertures encadrées de cayrous ou de granit, qui permettent la circulation de l’air entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. D’importantes modifications ont été réalisées dans les années 1950, dont l’exhaussement de l’existant pour aménager un espace habitable. Cet ajout est visible à travers les parpaings laissés nus et la transformation de la toiture initiale en double pente. Les ouvertures sont simples et agencées par deux (baie et porte fenêtre), au niveau des façades Nord et Est.
Enfin, la seconde dépendance agricole développée à l’Est du moulin et de plan carré, comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et un étage carré. La façade principale (Nord) est non ordonnancée et dispose d’une unique travée de baies désaxées. Celle de l’étage servait à hisser le foin mais ne conserve aucun encadrement caractéristique de l’architecture agricole. En effet, toutes les façades sont remaniées et recouvertes d’un enduit. Toutefois, l’espace intérieur conserve une charpente en bois ainsi que des pannes en acier. L’espace du sous-sol aujourd’hui en état de délabrement, servait autrefois de bergerie. L’ensemble est agrandi dans les années 1950, avec une extension quadrangulaire de la façade Est.