Dossier d’œuvre architecture IA66003272 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
hôtel du sanatorium , puis hôtel du casino, puis hôtel du Portugal, villa comtesse
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées - Le Canigou
  • Hydrographies
  • Commune Vernet-les-Bains
  • Adresse allée du Parc
  • Cadastre 2007 AI 46  ; 1945 D 479
  • Précisions
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs
  • Appellations
    hôtel du sanatorium ; puis hôtel du casino ; puis hôtel du Portugal ; villa comtesse
  • Parties constituantes non étudiées
    restaurant, salon

La construction de l’hôtel du Portugal est entreprise le 24 juin 1880, pour la société Jean Albiot, Pierre Bourgain et Eugène Brasseur, propriétaires de l’établissement thermal de Vernet-les-Bains. L’hôtel est construit selon les plans de l’architecte Viggo Dorph Petersen. Le 19 juillet 1882, la société Albiot fait faillite, et est reprise par Claudio Chiesa le 1er octobre 1883, qui poursuit les travaux de construction de l’ôtel. Le 11 janvier 1887, Chiesa fait faillite à son tour, et en 1888, le comte de Burnay rachète et termine les travaux de hôtel qu’il nomme hôtel du Portugal. L’hôtel est inauguré le 23 septembre 1890. En octobre 1909, d’importants travaux de rénovation et de modernisation sont entrepris, en particulier l’installation d’un système de chauffage central à eaux chaudes (eaux thermales, source sous le grand escalier de l’établissement). De nombreuses personnalités de l’époque ont séjourné à l’hôtel du Portugal. Citons ici Rudyard Kipling et son épouse, une des filles de la reine Victoria la princesse Battenberg, de nombreux aristocrates britanniques, Maurice Chevalier, Charles Trénet, Mistinguett…

Le comte de Burnay décède en 1909,et la Société Thermale est créée en 1914 afin de poursuivre la gestion des thermes et des édifices qui y sont associés.

Le bâtiment dispose du chauffage central, (mention dans une publicité de 1910) ainsi qu’un ascenseur hydraulique, de l’eau chaude et froide dans les salles de bains.

Lors de la rénovation autour de 1912, les galeries du rez-de-chaussée sont fermées et augmentées de vitres, afin d’installer les salons et la salle à manger de l’hôtel (plans Berthier).

Avec la guerre de 1914, la station de Vernet-les-Bains amorce son déclin. Dès octobre 1915, l’hôtel du Portugal devient un hôpital de guerre, et une maison d’accueil destinée à recevoir les soldats nord-africains engagés sur le front (voir cimetière), qui ne peuvent pas rentrer chez eux pendant les permissions.

A l’origine, l’hôtel du Portugal se situait au centre du parc de l’établissement thermal, tout proche des Bains des Commandants, avec lesquels il était relié par un passage au premier étage à l'arrière du bâtiment, aujourd’hui condamné. Une promenade couverte permettait de relier l’hôtel du Portugal au casino, cet accès n’existe plus à ce jour. L’hôtel du Portugal était également relié par une passerelle aérienne à l’hôtel du Parc attenant par le premier étage sur l'aile nord jusqu’en 1940, où ce dernier a été emporté par l’ « aiguat », des inondations exceptionnelles qui ont emporté les deux tiers de l’établissement thermal.

En octobre 1940, l’« aiguat » frappe Vernet-les-Bains et la vallée de la Têt. Cette inondation, assortie du déferlement de rochers et de troncs d’arbres venus de la montagne, anéantit une grande partie des établissements thermaux. Seuls, l’hôtel du Portugal et le casino, restent les rares témoins d’une époque de faste et de visiteurs et curistes prestigieux.

Après la Seconde Guerre mondiale, face à des difficultés financières, la Société thermale cède peu à peu ses dépendances : villas, hôtels… L’hôtel du Portugal est vendu le 4 décembre 1953 au Ministère de la Défense, à travers la Commission administrative des Maisons Familiales (C.A.M.F) et le Service d’Actions Sociales des Forces Armées. L’institution cherche alors des lieux isolés pour accueillir les soldats en convalescence. L’hôtel du Portugal et son parc sont donnés en dotation à l’I.G.E.S.A (Institut de Gestion Sociale des Armées) au moment de sa création, en 1966. Jusqu’alors réservé aux officiers supérieurs et leurs familles, l’hôtel du Portugal s‘ouvre progressivement aux ressortissants et aux ayants droits.

L’hôtel du Portugal est situé à côté du casino, près du parc. L’esplanade Petersen sépare le casino de l’hôtel du Portugal. Il est relié par une passerelle aérienne à la villa Comtesse attenante par le premier étage, le logement du médecin de l’établissement thermal, puis de la direction de l’hôtel.

Il est construit en pierre et en brique recouvert d’un enduit. Dans un style néo-classique, l’hôtel présente un plan symétrique en L, une tour ronde assure la distribution des deux ailes de part et d’autre, l’une donnant sur le parc au nord, l’autre sur le casino à l'ouest. Cette tour centrale abrite l’entrée du bâtiment. A l’origine, les baies du rez-de-chaussée formaient une galerie longeant le parc et le square. Construit sur 4 niveaux, il comporte un rez-de-chaussée constitué d’arcades en plein cintre, destinées à accueillir des boutiques et salons. Le rez-de chaussée présente un décor de bossage. Le premier étage était relié aux bains des Commandants pour que les curistes puissent se rendre aux bains depuis leur chambre sans avoir à sortir du bâtiment. Les étages supérieurs sont percés de fenêtres, celles du premier étage sont surmontées de frontons semi-circulaires pour la tour d’entrée, et de frontons triangulaires sur les deux ailes. Le dernier étage de combles dispose de fenêtres de toit à deux pans, recouvertes de zinc. Les fenêtres des premier et deuxième étages sont rythmées par des pilastres surmontés de chapiteaux de style dorique. La tour d’entrée est surmontée d’un dôme et d’un lanternon.

Dans le hall d'entrée, l’escalier principal est en marbre rose, blanc et griotte. C’est un escalier monumental qui mène au premier étage en une seule volée, puis se divise en deux volées doubles à montées divergentes de part et d’autre au premier étage. Au troisième étage, l'escalier retrouve une volée centrale. Sous celui-ci au rez-de-chaussée, se trouve une source d’eau thermale qui permettait de chauffer l’établissement. Cette eau alimente aujourd’hui le lavoir de Vernet-les-Bains, situé rue des lavandières. La salon Amélie, de plan circulaire, est implanté au deuxième étage de la tour d'entrée. Il est agrémenté d'un balcon semi-circulaire, offrant une vue panoramique sur le parc et le casino. Le salon Mistinguett se situe au premier étage de l'hôtel.

  • Murs
    • pierre moellon bossage
  • Toits
    zinc en couverture, ardoise
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
    • coupole sans trompe
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • lanterneau
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier de type complexe en maçonnerie, cage ouverte
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Énergies
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • papier peint
    • miroiterie
    • décor stuqué
  • Représentations
    • paysage, palme, satyre
  • Précision représentations

    Le salon Amélie, situé au deuxième étage de l’hôtel, est un salon circulaire juste au-dessus du hall d’entrée. Il est agrémenté d’un balcon semi-circulaire, qui offre une vue panoramique sur le parc et le casino. Le salon Amélie contient du mobilier Belle Époque. Le lustre est en cristal de Bohème. Deux tables de jeu en bois sont visibles, avec des cendriers aux angles. Les chaises et les fauteuils sont incrustés de nacre, d’ivoire, de cuivre et de laiton, dans un travail minutieux de marqueterie. Les peintures murales ont été restaurées. Les médaillons peints sur les murs représentent, de façon réaliste, les différents points de vue remarquables autour de l’Hôtel du Portugal, comme des fenêtres ouvertes sur les paysages alentours : le vieux village, l’abbaye de St Martin du Canigou, la rivière Cady et le mont Canigou. Les deux miroirs sont en bois sculpté et recouverts de feuilles d’or. La cheminée est en marbre de Carrare et confère à cette pièce un caractère plus luxueux. Un double secrétaire se trouve également dans cette pièce, il est en bois décoré et rehaussé de feuilles d’or. Le plafond est souligné de moulures en stuc représentant des guirlandes de fleurs. Des moulures rythment l’ensemble. Le plafond est peint tel un ciel, et des portraits en médaillons ponctuent l’ensemble.

    Le salon Mistinguett est actuellement fermé au public. Il s’agit d’un grand salon de plan rectangulaire, percé de baies, au premier étage de l’hôtel. Le parquet en chêne est disposé en chevrons. Une cheminée monumentale en marbre noir, jaune et rouge, orne cette grande pièce. Les portes sont surmontées de frontons de bois sculptés de motifs végétaux et médaillons. Les murs sont ornés de papiers peints représentants des paysages exotiques, des vues de jardins, d’eaux et d’oiseaux. Le plafond est souligné par des moulures géométriques et florales colorées, ainsi que de guirlandes en stuc peint. Le plafond peint représente un ciel bleu, agrémenté de compositions florales sur les côtés. La jonction entre les murs et le plafond se fait par un pan de mur en biais, également décoré de motifs végétaux et floraux. Au centre de chaque pan, un médaillon était peint à l’origine, il ne reste que la forme et le motif a disparu. Les angles qui assurent la jonction d’un mur à l’autre, sont surmontés de médaillon en bois sculptés, rehaussé d’une tête de lion.

  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, L’hôtel du Portugal et son parc sont donné en dotation à l’I.G.E.S.A (Institut de Gestion Sociale des Armées) au moment de sa création, en 1966.
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
  • Éléments remarquables
    salon
  • Protections