Dossier collectif IA65010039 | Réalisé par
  • inventaire topographique
les fermes de Bonnemazon
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  • (c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Hautes-Pyrénées
  • Adresse
    • Commune : Bonnemazon

59% des constructions recensées à Bonnemazon datent du 19e siècle ; 28% du 20e siècle et seulement 13% du 18e siècle. Une seule ferme dont l'élément le plus ancien date du 18e siècle a été agrandie au 19e siècle puis au 20e siècle. Une grande majorité des constructions du 19e siècle a donc été bâtie ex nihilo tandis qu'une majeure partie de ces fermes a ensuite été agrandie ou réaménagée au 20e siècle.

Treize dates portées ont été relevées sur les fermes, maisons ou dépendances de Bonnemazon. Les dates sont parfois accompagnées des noms ou des initiales du commanditaire des travaux. Sept d'entre elles attestent une construction ou un réaménagement au cours du 19e siècle, entre 1835 et 1899. Six autres dates appartiennent ensuite à la première moitié du 20e siècle, entre 1904 et 1930.£Si les dates du 19e siècle sont toutes gravées sur des linteaux de porte d'entrée de logis, quatre dates sur les six du 20e siècle apparaissent sur des dépendances. Cette constatation permet d'envisager une campagne de construction durant la seconde moitié du 19e siècle et au tout début du 20e siècle, puis une phase d'agrandissement avec l'adjonction de dépendances entre 1920 et 1930.

Le principal matériau utilisé pour la construction à Bonnemazon est le schiste ; roche locale caractéristique de la géologie de la commune dont de nombreux affleurements sont visibles sur le territoire. Les fondations sont peu profondes voire inexistantes. L'appareil est composé de moellons parfois assisés, hourdés avec un mortier. Les chaînes d'angles sont également en gros moellon de schiste harpé afin d'assurer une bonne cohésion des maçonneries. Le galet apparait également dans les constructions des 19e et 20e siècles, toujours aux côtés du schiste. Il abonde dans les lits de l'Arros et de ses affluents. Quatre édifices possèdent une maçonnerie en partie en terre crue. La terre crue est rare sur ce territoire et jamais exclusive : elle ne concerne qu'une partie d'un mur ou bien une élévation sur quatre d'un édifice, généralement la moins exposée aux intempéries. La terre crue et plutôt courante dans le nord du département des Hautes-Pyrénées.

De nombreuses élévations de fermes ou de dépendances sont closes par un essentage de planches ou par un treillis de lattes. Il s'agit principalement des parties supérieures, orientées sud ou est, qui correspondaient à des lieux de stockage ou de séchage (grain, foin, etc.). Les enduits principaux sont à la chaux pour les plus anciens. L'enduit traditionnel de chaux et de sable est un mélange adhérent et compatible avec le support maçonné. Il est appliqué sur le mur pour le protéger des intempéries tout en laissant respirer le gros oeuvre. Tous les murs ne sont pas enduits. L'effort est plus particulièrement porté sur les élévations principales des maisons et sur celles sur rue. Les dépendances sont rarement enduites sinon plus tardivement avec du crépi.£La majorité des constructions à Bonnemazon est aujourd'hui couverte en ardoise (ou en matériau synthétique l'imitant). Grâce aux sources archivistiques nous savons que d'anciennes construction étaient couvertes en chaume. A Bonnemazon, onze édifices sur les cinquante-sept recensés sont couverts en tuile ou en partie. Sur ces onze, six sont des dépendances. L'utilisation de la tuile est extrêmement rare et se constate donc plutôt sur des éléments secondaires, bâtis au cours du 20e siècle.£Les encadrements des portes et des fenêtres sont en bois ou en pierre. Les fermes du 18e siècle de Bonnemazon n'ont que des encadrements en bois.£D'après les dénombrements conservés aux Archives départementales, les habitations construites avant 1891 étaient principalement composées d'un seul niveau d'élévation. Les observations in situ permettent de dire que ce rez-de-chaussée était surmonté d'un grenier agricole. Ce dernier à souvent été aménagé en surface habitable par la suite.

Tous les logis sont bâtis sur le même module. Ce n'est que la taille des pièces qui change. Deux pièces occupent le rez-de-chaussée : la cuisine et une chambre. La cuisine est équipée d'une cheminée et d'un évier en pierre surmonté d'étagères encastrées dans le mur. Une ouverture percée dans le mur de la cheminée permettait d'accéder directement à la salle de cuisson du four à pain bâti à l'extérieur. Deux fours indépendants de la ferme ont été repérés à Bonnemazon. La chambre peut également être équipée d'une cheminée. Un escalier intérieur en bois permettait d'accéder au grenier.

Un tiers des fermes de Bonnemazon présente un plan longitudinal ou en barre, orienté est-ouest. Le logis et les dépendances sont alignés sous un même toit simultanément ou ont été accolés au gré des besoins du propriétaire. L'alignement est composé d'un logis, d'une remise, d'une grange-étable et le plus souvent d'un toit à porcs surmonté d'un poulailler. Ces derniers étaient parfois bâtis dans la cour.£Le second type de plan de ferme très présent sur le territoire de la commune est celui en L ; les dépendances forment un angle droit avec le logis. Ce dernier est presque toujours orienté est-ouest. L'étable était le plus souvent aménagée dans l'angle formé par les deux bâtiments et une remise était surmontée d'un fenil ou d'une grange. Le toit à porcs et le poulailler se trouvaient dans le prolongement du logis ou étaient indépendants du bâtiment principal.

Deux maisons-fermes peuvent être comptabilisées sur la commune de Bonnemazon. Le logis et les dépendances sont sous un même toit ; le plan général de l'édifice étant plutôt massé.

Trois fermes à logis isolé du 18e siècle sont encore en élévation. Les dépendances mentionnées sur le cadastre de 1830 ont toutes disparu.£Certains plans actuels résultent d'un aménagement qui a le plus souvent consisté à une adjonction de bâtiment agricole postérieurement à la construction primitive ou à une surélévation de celle-ci. Enfin, quelques fermes longitudinales ou en L ont aujourd'hui un plan en U suite à l'édification de nouvelles dépendances.

  • Toits
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
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