• recensement du patrimoine thermal
villa Isaby
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Commune Argelès-Gazost
  • Adresse 3 place Edouard VII
  • Cadastre 2023 AK 01 238
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    de villégiature
  • Appellations
    Isaby
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément

Le terrain a été acheté le 27 novembre 1893 par Fernand Ortmans et son épouse auprès de la Société des eaux d'Argelès-Gazost, au sein d'un lot comprenant aussi le terrain de la villa les Érables. Les conditions de la vente prévoyaient la construction d'une villa "d'une valeur d'au moins seize mille francs dans un délai de cinq ans". Si Ortmans fait bien construire la villa des Érables, il revend finalement cette villa et le second terrain encore nu à la Société des villas d'Argelès-Gazost le 8 mai 1894.

En mai 1897 société revend le terrain, toujours nu, à René Dubois, président du conseil d'administration de la dite qui semble faire construire la villa : en 1903, de nombreuses annonces sont publiées pour vendre celle qui s'appelle désormais la villa Isaby. Cette appellation fait référence au vallon de l'Isaby dont le lac éponyme (sur la commune de Beaucens) était un but d'excursion. Elle a donc été construite entre 1897 et 1903 par l'architecte bordelais Achille Monginoux qui signe sur l'angle sud de l'édifice.

La commanditaire serait la comtesse de Laistre, ce qu'indique le blason de la famille au-dessus de la porte, accompagné de la devise "comme eux sans tâches". D'après les propriétaires au moment de l'étude, le coût de la construction de la villa, l'une des plus grandes et luxueuses d'Argelès au moment de son édification, aurait contraint la comtesse à la vendre dès 1904 ce qui explique les nombreuses annonces de vente en 1903.

En 1905, la villa est propriété du député Delarbre mais est encore à vendre et la préfecture envisage un temps de l'acheter pour loger les services de la sous-préfecture d'Argelès-Gazost.

Dans le premier quart du 20e siècle, au moins entre 1907 et 1918, elle est mise en location par Mme Ricau-Lac qui gère plusieurs villas (5 sur une publicité 7 sur une autre) à Argelès-Gazost, qu'elle propose à la vente ou à la location. L'annonce précise que les villas, disposées autour du parc de la station, sont meublées et dotée de l'eau et de l'électricité. La propriétaire vend également des terrains à bâtir ainsi propose d'autres locations, "châteaux et maisons de campagne" dans la vallée. En 1912, les annonces dans la presse indiquent que Mme Ricau-Lac se trouve au chalet Pax d'Argelès situé près de la gare.

La vue aérienne montre que la villa occupait initialement les deux tiers de son îlot. Le jardin a été amputé pour laisser place à une autre maison. Avant cela, un plan de la station thermale en 1940 montre la présence d'un garage en fond de parcelle.

La villa est implantée au nord est de la place Edouard VII, anciennement appelée place du cirque. Cette place prévue dès l'origine de la station, implantée au sud du parc thermal, distribue six voies dont l'avenue Victor Hugo sur laquelle donne l'élévation latérale de la villa. La parcelle est ceinte par une grille portée par un mur bahut. Un portail en ferronnerie permet d'accéder à la façade de l'édifice depuis la place qui est ainsi mise en valeur par le cadre urbain. Le piédroit droit porte une plaque en bois où sont dégagées les lettres portant le nom de la villa. La plaque possède des angles arrondies et se termine par deux motifs évoquant des têtes de cygnes.

La villa est construite en brique avec des chaînes harpées aux angles et aux articulations des différentes corps la constituant et l'ensemble est couvert par des toitures en ardoise. Le corps central, au format rectangulaire couvert par un toit à longs pans est cantonné sur trois de ses angles par des corps semi hors-oeuvre de plans carrés couverts de toit en pavillon. Ils sont tous trois de volumes et de hauteur différentes. L'angle nord est traité comme une petite aile en retour du corps central et est couronné par une grand pignon.

L'angle sud, visible depuis la place et depuis l'avenue, bénéficie d'un traitement particulier : l'angle est abattu et percé d'une porte-fenêtre d'angle qui ouvre sur un balcon dont le garde-corps et formé d'une balustrade en pierre. Il repose sur un oriel hors-oeuvre de plan circulaire, percé de trois baies couverte d'arcs cintrés surmontés d'un large ébrasement en stéréotomie de qualité. Des demi-colonnes engagées sont intercalées avec les baies et supportent l'arrivée des arcs couvrant chacune d'entre elles. La corniche de ce pavillon d'angle comporte un décor de frise d'arcatures alors que sur le reste de l'édifice, les corniches sont lisses.

Les fenêtres et lucarnes ont des formats variés en fonction de leur emplacement sur l'édifice : baies jumelles cintrées au niveau de l'entrée dont l'une est porte, l'autre une fenêtre, lucarne passante en façade sur le pavillon sud, fenêtres avec traverses ou meneaux sur l'élévation postérieure. Les deux lucarnes de la façade sont couvertes d'un fronton à volutes affrontées qui ont toutes deux perdue leur amortissement visible sur les vues anciennes. Les baies jumelles de l'entrée sont surmontées de deux écus ornés de cygnes, encadré par des cygnes affrontés sculptés. L'ensemble est surmonté d'une couronne sculptée. La devise de la famille est gravées sur un phylactère placée à la base de l'ensemble sculpté.

A l'intérieur une grande cage d'escalier abrite un escalier tournant en bois dont le départ de rampe est sculpté. La cage d'escalier est éclairée par des vitraux colorés qui sont d'origine. Ceux du salon ont disparu mais la pièce conserve un manteau de cheminée en bois sculptés orné de deux têtes de lion.

L'esthétique brique et pierre est une référence à l'architecture de type Louis XIII mais le traitement des volumes en plusieurs corps imbriqués et la variété des ouvertures et décors ne correspondent pas à ce choix esthétique : l'alliance de ces éléments disparates est assez typique de l'architecture éclectique de villégiature au tournant du siècle dont cette villa est un très bel exemple.

  • Murs
    • brique maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de comble, 1 étage carré, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • cygne, lion, couronne
  • Précision représentations

    Les cygnes sont évoqués sur la plaque portant le nom de la villa à l'entrée et de façon insistante dans et autour du blason surmontant la porte.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Hautes-Pyrénées, 3E 75 121, minutes notariales de Me Marcelin Davezies, 1893.

    AD Hautes-Pyrénées : 3E 75 121
  • AD Hautes-Pyrénées, 3E 75 122, minutes notariales de Me Marcelin Davezies, 1894.

    AD Hautes-Pyrénées : 3E 75 122
  • AD Hautes-Pyrénées, 3E 119, minutes notariales de Me. Dupas, 1897.

    3E 119 : AD Hautes-Pyrénées
  • AD Hautes-Pyrénées, 1 FI 188, Argelès-Gazost, station climatique et hydrominérale, centre de tourisme. Plan d'Argelès en 1940, édité par le syndicat d'initiative.

    1 FI 188 : AD Hautes-Pyrénées

Bibliographie

  • Conseil général des Hautes-Pyrénées, Rapport du préfet, rapport de la commission départementale et délibérations du conseil général des Hautes-Pyrénées, session d'août 1905, Tarbes, J.-A. Lescamela imprimeur de la préfecture, p. 225 - 232.

    p. 225 - 232.
  • La vie au grand air : revue illustrée de tous les sport, n° 259, 6e année, 28 août 1903.

  • Pétiet, René, Armorial Poitevin. Liste alphabétique des familles nobles ou d'ancienne bourgeoisie habitant le Poitou ou ayant habité le Poitou, Niort, G. Clouzot éditeur, 1911, p 78.

    p. 78
  • BENSA, Mathilde. L'architecture de villégiature dans la station thermale pyrénéenne d'Argelès-Gazost (1885-1938), l'influence des acteurs privés et privés. Mémoire de Master histoire de l'art contemporain, Université Toulouse II Jean Jaurès, 2022/2023.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023