Au milieu des années 1840, Pierre Dosset alors maire de la commune fonde un établissement thermal au cœur du village de Siradan. En dépit de l'opposition du propriétaire de l'établissement de Bains de Sainte-Marie, situé au nord-est du village, il obtient l'autorisation d'exploiter la source dite du Lac en 1853 (AD Hautes-Pyrénées, 5 M 74, 1853). Peu de temps après, le site comprenant l'édifice abritant les bains et les logements des curistes, un jardin et la source, est acquis par trois habitants de Siradan. Ils en conservent la propriété jusque dans les années 1870 où l'ensemble est vendu à trois investisseurs toulousains, Bruno Latour, Louis Dartigues et un certain Boyer (AD Hautes-Pyrénées, 427 E DEPOT 15).
Le site thermal se développe véritablement après ce rachat suite à la construction d'un nouvel établissement thermal en retour sur le jardin, équipé de vingt-cinq baignoires, d'un hôtel dans le prolongement des bains primitifs, et à l'aménagement du parc thermal. En plus de ces équipements le centre thermal est aussi doté d'une buvette ainsi que de commerces alimentaires pour permettre aux curistes de s'approvisionner sans avoir à se déplacer (Gimet, Luchon en poche, 1874, p. 146).
Dès lors les nouvelles installations supplantent celles de l'établissement Sainte-Marie qui apparaît désormais comme « plus primitif » (Garrigou, « Les eaux minérales », 1886, p. 243). Entre 1877 et 1880, le centre thermal reçoit environ deux à trois cents baigneurs chaque année (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1881).
Même si le centre thermal fait l'objet d'améliorations et d'extension à la charnière du 19e et du 20e siècle, c'est au tout début des années 1930 que les édifices font l'objet d'une reconstruction. La famille Dartigues, installée à Paris et à Toulouse reste propriétaire de l'ensemble du site jusqu'à la fin des années 1910. Celui-ci est alors repris par un industriel de Seine-et-Oise, Émile Bouton (AD Hautes-Pyrénées, 427 E DEPOT 17). En 1930, suite à la faillite de Fernand Cire, propriétaire exploitant depuis la fin des années 1920, l'ensemble est acquis par adjudication à un groupement de dix-huit propriétaires. En 1929 un incendie ayant largement endommagé les bâtiments, l'établissement thermal est presqu'entièrement rebâti et l'hôtel primitif laisse place à une construction moderne (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1931). Un nouveau pavillon pour la buvette de la source du Lac est aussi édifié. Dix ans plus tard un second est construit dans le parc thermal pour abriter la buvette de la source Fernande.
Au début des années 1930 l'établissement accueille environ deux cents baigneurs et cent cinquante buveurs par an. Ceux-ci viennent à la fois de la métropole et des colonies (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1931).£Après plusieurs années d'inactivité, le centre thermal rouvre en mars 1948 sous l'impulsion de M. Bergé. En dépit de la rénovation des infrastructures thermales et de l'aménagement d'un petit hôtel doté de seize chambres, l'activité thermale ne connaît pas de nouvel essor. L'ensemble immobilier est alors mis en vente (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1953). Il est acquis par la Caisse régionale de Sécurité sociale de Toulouse en 1953-1954 pour y installer un préventorium pour enfants. Dans cette perspective cet organisme fait édifier en 1956 un immeuble de trois étages dans le prolongement de l'ancien hôtel (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1956). Aujourd'hui le site est occupé par la Maison d'accueil spécialisée Auguste Valats pour personnes handicapées.