Un premier casino régionaliste
Parmi les équipements touristiques et ludiques prévus pour la riche clientèle du futur complexe thermal, un casino est projeté dès les commencements de réalisation (1884). Il est construit dans l'axe de l'avenue de la gare (actuelle rue Jules Danbé), à l'intérieur de l'enceinte du parc qui constitue le coeur du nouveau quartier thermal. D'après une illustration de 1892 (coll. Parou), il sagissait d'une construction en rez-de-chaussée surélevée de style régionaliste, avec un décor de pan de bois en façade.
L'institut thérapeutique
Ce premier édifice est cédé peu avant 1900 à un groupe de médecins, dont les docteurs Grenier de Cardenal et Fraikin, qui le transforme en Institut de Thérapeutique Physique. Le parc est alors traversé par la canalisation d'eau qui alimentait l'Institut dont le Dr Henry Grenier de Cardenal devient le directeur. L'édifice est reconstruit avec une façade monumentale dans le style Beaux-arts prisé à la Belle Epoque, tournée vers l'allée de Paris (de la gare) au nord-est. Il se compose alors d'un pavillon central monumental accompagné de deux ailes basses ouvrant par deux grandes baies au réseau Art Nouveau (cf. carte postale ancienne).
Il est décrit en détail dans un article publié le 11 avril 1903 par E. de Lavarenne, médecin des eaux de Luchon qui indique que l'institut a ouverte ses portes à l'été 1902. L'établissement comporte trois services distincts appelés à être complémentaires : l'hydrothérapie occupe le pavillon central, plus vaste, tandis que la mécanothérapie et l'électrothérapie sont réparties dans les pavillons latéraux. Une tour de 12 m de haut, implantée au centre de la façade, abrite les réservoirs d'eau de l'hydrothérapie, soit trois bassins l'un où l'eau est chauffée à 50 °, le second pour l'eau à 12° provenant du gave d'Azun, le 3e pour l'eau refroidie à 6°.
L'édifice est à nouveau décrit en 1904 par les docteurs Henri Judet et Bergugnat qui indiquent que l'établissement d'orthopédie et la maison de santé associée (villa d'Azun) sont ouverts à l'année pour assurer la permanence des traitements. Le docteur Bergugnat, ancien assistant du docteur Calot de Berck devient alors le seul chirurgien consultant. La maison de santé et chirurgie comprenait huit chambres d'hospitalisation pour les malades nécessitant d'être immobilisés dans des appareils ou ayant besoin de subis des manœuvres de réduction et comportait une salle d'opération. Mais la maison de santé ne pouvait traiter toute une série de difformités ne nécessitant pas une hospitalisation (scolioses, maladies du système nerveux...) ce qui explique la création d'un institut réunissant les agents physiques complémentaire, connu sous le nom d'institut de thérapeutique physique. La villa Gabizos, voisine de la villa d'Azun, était aussi une dépendance de l'institut thérapeutique ; c'était en 1904 une maison pour la santé médicale pour les nerveux.
Un deuxième casino, à la structure plus légère, en bois, est édifié à un autre emplacement, près des thermes, à l'extrémité de l'allée d'Artalens (actuel terrain de pétanque). Mais ce deuxième casino est l'objet dun incendie en août 1901. Il semblerait que la ville thermale ait été alors privée de casino.
Le casino des années 1930
En 1938, faisant suite aux difficultés financières de la société privée propriétaire, la municipalité rachète l'Institut Thérapeutique pour l'aménager en casino. Les adjudications ont lieu en 1938 et 1939, suite au devis établi par l'architecte J. Escougnou de Lourdes. Côté nord, les deux ailes ont été transformées, agrandies en alignement. Côté sud, l'édifice est doublé d'un nouveau corps de bâtiment et doté d'une façade dans le style Paquebot des années 1940.