• enquête thématique régionale, Jardins remarquables
  • recensement du patrimoine thermal
établissement thermal de Salut, actuellement muséum et musée du marbre
Œuvre repérée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Pyrénées - Haute-Bigorre (La)
  • Commune Bagnères-de-Bigorre
  • Lieu-dit Vallon de Salut
  • Cadastre 2014 AT 9, 128
  • Dénominations
    établissement thermal
  • Appellations
    de Salut
  • Destinations
    muséum et musée du marbre
  • Parties constituantes étudiées

Dès le 17e siècle à Bagnères, l'activité thermale est entre les mains de familles privées qui exploitent leurs propres bains. Froidour, dans ses Mémoires du Pays et des Etats de Bigorre en 1667 écrit "La fontaine de Salut, qui est assez proche des Capucins de Médous, est de même qualité, sauf qu'elle n'est que tiède, et a aussi les mêmes effets" (p. 64). La puissante famille d'Uzer (maires de Bagnères sous l'Ancien Régime) est propriétaire depuis 1675, au sud de la ville, d'un grand domaine où elle exploite cette fontaine de Salut (qui signifie ""santé"") pour ses eaux de plus en plus réputées pour leurs nombreuses vertus. Il ne semble pas y avoir alors de bâtiments de bain.

Les premiers bâtiments, modestes, sont pénalisés par les eaux stagnantes boueuses qui s'écoulent de la résurgence. Pierre Descaunets est le premier à évoquer l'existence d'un bain en 1723. Pour assainir le site, les d'Uzer canalisent l'eau entre des murets et des bassins (cf. lithographies du 19e siècle). Il existe dans les années 1770 deux petits établissements, l'un public, l'autre propriété Uzer et les liens entre les deux entités sont tenus. La commune ne veut ainsi pas financer la réparation du chemin de Salut puisque cela bénéficie qu'aux Uzer, mais doit s'exécuter sous la pression de Monsieur de Richelieu. Puis ils entreprennent dès 1781 la construction d'un imposant bâtiment thermal en remplacement des modestes bâtisses existantes. Il restera le plus important de Bagnères jusqu'à la construction des Grands Thermes par la municipalité (1823).

En 1781, cet établissement est réalisé au trois quart. Avec l'appui de l'intendant d'Auch, M de la Boulaye, les Uzer font détruire ce qui existe pour reconstruire un établissement neuf. Ce dernier comporte a des chambres voûtées, des cuves en marbre blanc, deux salles pour les gens comme il faut, avec respectivement 10 et 5 croisées, des cheminées, des cabinets d'aisance pour les dames, une place plantée de tilleuls et des écuries (document d'archives cité par Guitton p. 67-68). Le nombre de croisées indiquées correspond au bâtiment actuel. Le montant des travaux s'élève à une somme entre 25 000 et 30 000 livres.

Ce premier bâtiment, composé seulement de l'aile longitudinale, est représenté sur une aquarelle du début du 19e siècle (Médiathèque communale de Bagnères). Orienté au sud, il est précédé d'une vaste esplanade bordée d'un mail planté de tilleuls, où évoluent voitures et promeneurs. Les curistes accédaient à l'établissement par la route aménagée au-dessus du vallon. Dans l'angle sud-est se trouvait alors un vaste bassin circulaire de réception des eaux de source.

Les bains de Salut figurent sur le plan de 1787, accompagnés de la précision qu'ils sont au nombre de huit et qu'ils sont superbement arrangés. Sur le plan napoléonien de 1818 est figurée un aile en équerre, reliée au bassin issu de la résurgence de la source thermale. Cette aile sera reprise et agrandie après 1900. La maquette présentée dans le musée donne une représentation de sa première élévation d'allure mansardée.

En 1854, l'architecte départemental Artigala décrit l'édifice qui s'est dégradé depuis sa construction, et est dépassé, notamment en terme de monumentalité par les grands thermes de 1823. La façade mesure 48 m ; le premier étage et les mansardes servent de logement au régisseur et aux employés (pour la lingerie et le séchoir). Le rez-de-chaussée est affecté à l'exploitation thermale : unn grande galerie vitre ouvre sur un salon d'attente et dix-huit cabines de bains.

Le bâtiment des thermes est racheté par la ville de Bagnères en 1905 pour la somme de 450 000 F. C'est à partir de cette date que la deuxième aile en équerre fait l'objet d'une reprise de façade caractérisée par le style industriel de la Belle Epoque, puis plus récemment, d'une surélévation de style contemporain.

Le bâtiment des thermes est composé de deux parties : une aile imposante orientée au sud, à un étage surmonté d'un comble, ajouré par 17 fenêtres disposées en travées régulières. Cette aile est prolongée dans l'alignement (côté est) par une dépendance plus modeste, en rez-de-chaussée avec comble (anciennes écuries). Le toit du bâtiment principal repose sur une corniche en marbre blanc moulurée. Couvert d'ardoises, il comporte cinq lucarnes sur toute sa longueur. Il est interrompu au tiers de sa longueur par un corps central à fronton qui abrite une tour surmontée d'une flèche polygonale en ardoises.

La porte d'entrée se trouve sous la tour centrale et donne accès à un hall pourvu d'une fontaine de distribution d'eau à boire. De là on passait dans les ailes latérales pourvues de cabines de bain. Seule l'aile ouest a conservé ses anciennes dispositions, avec ses cabines de bains (dont deux encore voûtées d'ogive) pavées de grandes dalles de marbre et dotées de baignoires en marbre de différentes teintes. Les cabines sont aujourd'hui occupées par le mobilier et les nombreux échantillons qui composent la collection du Musée du marbre.

La deuxième partie du bâtiment des thermes, construite en équerre, comporte un rez-de-chaussée monumental largement ajouré par six grandes baies, dont deux portes centrales en cintre et quatre fenêtres en arc segmentaire réparties sur les côtés, à encadrement polychrome de brique et de marbre gris blanc. Deux rangées de corniches moulurées en marbre séparent le rez-de-chaussée du comble. Celui-ci se compose d'un surcroît vitré sous un toit à deux pans en pagode avec croupes. Actuellement consacré au Musée du marbre géré par le Conservatoire botanique, il laisse voir, sur le sol la marque de l'emplacement des anciennes cabines de bains, alignées le long d'un grand couloir ajouré. A l'arrière se situait une vaste terrasse, actuellement condamnée. Elle communique avec l'emplacement où se trouve le bassin de la source résurgente, dans l'angle sud-est du site. On peut voir sur ce bassin les restes d'un lavoir.

  • Murs
    • marbre
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
  • Jardins
    quinconce
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site inscrit

ouvert au public

Bibliographie

  • Lieu de beauté, lieu de mémoire : rapport en vue du classement du site "Vallon de Salut et le Bédat", DIREN, décembre 2007.

  • Barros François de (C.A.U.E. 65), Fruneau Marie-Noëlle (chargée d'étude). Pré-inventaire des parcs et jardins remarquables dans le département des Hautes-Pyrénées, DIREN Midi-Pyrénées, 1997, 205 p.

  • Froidour Louis (de), Mémoire du pays et des Etats de Bigorre publié avec introduction, notes et compléments, par Jean Bourdette H. Champion (Paris) 1892, 182 p.

    p. 64
  • Pierre Descaunets, Traité de la propriété et effets des eaux, bains doux et chauds, de Baignières et de Barège, Toulouse, G. Henault, 1729.

Périodiques

  • Guitton, Philippe, "Les bains de Salut à Bagnères" in Bulletin de la Société Ramond, 1995, 130e année p. 51 à 90.

Documents figurés

  • Musée pyrénéen, Lourdes, gravure.

    Musée pyrénéen, Lourdes
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014, 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées
Articulation des dossiers
Parties constituantes