Dossier collectif IA48901379 | Réalisé par
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Aqueducs (29) de la Voie royale située entre le Plan de Fontmort et le col de la Pierre Plantée
Copyright
  • (c) Conseil départemental de la Lozère
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    aqueduc
  • Aires d'études
    Lozère
  • Adresse
    • Commune : Saint-Martin-de-Lansuscle
      Lieu-dit : Cadastre :

Le long du tracé de cette portion dite de la Voie royale, ont été repérés plusieurs aménagements liés à la gestion et à la canalisation de l'eau. Ce sont 29 aqueducs qui sont ainsi construits en dessous de la voie afin d'évacuer l'eau lors des intempéries. La position de chaque aqueduc est conditionnée par la topographie : on les retrouve surtout au niveau des valats, des talwegs ou dans le lit des ruisseaux. Souvent à sec hors période de pluie, ces lits constituent pourtant des zones de reflux importantes en cas d'épisode cévenol. Les aqueducs peuvent être alimentés directement par le valat mais aussi par des fossés latéraux récupérant les eaux de ruissellement. L'évacuation se fait quant à elle directement dans le cours du valat, à des hauteurs plus ou moins importantes en fonction de la situation altimétrique de la voie par rapport au terrain naturel.

Les aqueducs sont toujours associés à des maçonneries (au moins à un mur de soutènement aval) dans lequel ils s'intègrent. L'aqueduc est majoritairement positionné perpendiculairement au tracé de la voie mais nous en avons repéré au moins un dont le tracé est en diagonale. Ils observent aussi une déclivité intérieure qui reste toutefois peu prononcée. Selon le débit du valat, les aqueducs peuvent être dotés ou non d'un avaloir situé devant la bouche d'entrée. De forme rectangulaire avec des hauteurs de maçonneries différentes, l'avaloir peut être alimenté par le valat (face au caniveau) et/ou par des fossés latéraux. Il fait office de récupérateur d'eau et contribue à casser la force de l'eau avant qu'elle ne s'engage dans le canal. Les murs de soutènement aval, dans lesquels les aqueducs sont intégrés, adoptent toujours un profil incurvé (convexe) afin de contrer la poussée de l'eau et du terrain.

Les aqueducs sont des couloirs maçonnés : ils possèdent deux parements latéraux souvent réalisés en moellons de schiste, d'épaisseur plus ou moins fine selon les filons exploités. Le sol de l'aqueduc est constitué, dans la grande majorité des cas, par de longues dalles de schistes (jusqu'à 1m de long). Ces dalles peuvent être juxtaposées (alignées) ou posées en chevauchement. De rares cas montrent des sols constitués des galets posés sur chant (clavade), seuls ou associés à des dalles. Le sol d'un seul aqueduc est constitué par le rocher naturel retaillé (au moins dans la partie amont de l'aqueduc). L'évacuation de l'eau peut être facilitée par la présence d'un déversoir, c'est-à-dire d'une dalle débordante qui permet à l'eau de ne pas ruisseler sur la maçonnerie. Le ressaut des déversoirs mesurent de 10 à 30cm. A l'intérieur du canal, les dalles au sol sont soit passantes sous les parements latéraux, soit prises entre ces maçonneries. Le 1er cas entraîne souvent la fracture des dalles dans leur milieu à cause du poids des murs (en effet, les dalles sont peu traversantes sous les murs). Dans le 2e cas, les dalles ont tendance à se déchausser à cause du ravinement de l'eau.

La couverture des aqueducs est double. Visible à la fois aux bouches amonts et aval, les aqueducs se caractérisent par la présence d'un double linteau. Le premier linteau couvre le canal : il est constitué de 7 à 11 longues dalles de schiste posées bout à bout reposant directement sur les parements. L'arrière-linteau est posé au-dessus de cette première assise mais avec un espace vide intermédiaire. Cette technique permet à la maçonnerie d'être indépendante et de mieux répartir la charge supérieure. L'assise de l'arrière-linteau (nommé aussi linteau de décharge) possède les mêmes caractéristiques que celle du linteau. L'arrière-linteau peut parfois servir directement de dalles de couvrement pour les maçonneries ou pour la voie. L'alignement des dalles de l'arrière-linteau était donc facilement repérable sur la voie (en cas de réparation) ; ces dernières étaient aussi plus enclines à être dégradées ou cassées à cause des passages répétés. Les dalles de couvrement situées au niveau des têtes de parement sont nommées "cabussel".

Si les aqueducs possèdent des longueurs dont la moyenne oscille autour 6.50m concordant avec celles de la voie (longueur min observée : 5.20m - longueur max observée : 7.95m), leurs largeurs et leurs hauteurs sont très variables. Elles sont liées à l'emplacement des structures et au débit possible des valats. De plus, le profil du canal peut aussi bien former un rectangle quasi parfait ou bien avoir une forme trapézoïdale avec une base plus large de 10cm que sa partie supérieure. Les dimensions moyennes des bouches se situent autour de 0.80m de hauteur pour une largeur 0.60m.

La datation exacte de ces ouvrages reste inconnue même si la construction de la Voie royale (et l'élargissement de voies anciennes) est attribuable à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle, ils ont sûrement été repris au cours du temps. Divers types de maçonnerie au niveau des murs de soutènement de la voie marquent des reprises, des reconstructions et des réparations de différentes époques.

  • Typologies
    (limite 17e siècle 18e siècle)
  • Toits
  • Murs
    • schiste moellon sans chaîne en pierre de taille
    • schiste grand appareil
  • Décompte des œuvres
    • repéré 29
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
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