Cette maison de garde-barrière, appelée maison de garde n°406 (ou 406 bis), est établie dans le cadre de la ligne de chemin de fer reliant Cahors à Capdenac, concédée à la Compagnie du Paris-Orléans et inaugurée le 14 juillet 1886.
La maison a été réalisée d'après des plans dressés entre 1879 (début des études définitives) et 1886 (réception de la ligne) par le service des Ponts et Chaussées. D'après l'ingénieur en chef, Joseph Lanteirès, en charge de la ligne, tous les travaux devront être achevés trois ans et 10 mois plus tard, en vue de la mise en service en juillet 1886. Lanteirès décèdera quelques mois plus tard à Cahors.
L'ingénieur ordinaire Jean-Pierre Lacaze est en charge de la direction des travaux pour l'arrondissement de Cahors jusqu'à sa mort en janvier 1885. Il est alors remplacé par Eugène-Laurent Heurtault qui fait terminer les travaux d'infrastructure.
Dans sa notice explicative rapportant les dépenses d'établissement, l'ingénieur en chef Lanteirès indique que la mise en adjudication du 3e lot de l'arrondissement de Cahors intervient le 4 janvier 1882 et a désigné les entrepreneurs de Cahors, Audbert frères et Jubin. La maison serait construite entre le 4 janvier 1882 et juillet 1886.
Comme pour les stations, les maisons de garde-barrière sont construites selon deux modèles préétablis. Bien que les plans pour la ligne n'aient pas été retrouvés, ils sont semblables à ceux de la ligne voisine Montauban-Brive, édifiée entre 1880 et 1890. Sur la ligne Cahors-Capdenac, 51 maisons sont établies dont 22 avec soubassement et 29 sans soubassement. Les soubassements servaient de petit magasin et de cellier. Pour les maisons sans soubassement, ce lieu de stockage prend la forme d'un édicule en appentis accolé au pignon. Cette maison appartient à cette dernière catégorie. Pour la grande majorité de maisons de garde, un puits était creusé à proximité (ici, non repéré). Les registres des services des chemins de fer précisent que l'entrepreneur Mathias Granges est chargé de fournir et de poser les barrières du passage à niveau. Cependant, la barrière ayant disparue, il n'est pas possible d'en déterminer le type (pivotant ou roulant).
D'après le tableau des dépenses, les coûts moyens d'établissement d'une maison de garde s'élèveraient à 7 900 Francs dont environ 6 818 Francs pour la construction du bâtiment auquel on peut ajouter 480 Francs pour le puits et entre 400 et 1 000 Francs pour la barrière (selon le type).
Joseph Lanteirès, né en 1825 à Lyon, est élève ingénieur à l’école des ponts et chaussées en 1847. Vers 1851, il entre au service ordinaire des ponts et chaussées du département du Rhône puis passe dans l’arrondissement d’Espalion en Aveyron où il est nommé ingénieur ordinaire 3e classe. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867 alors qu’il n’était encore qu’ingénieur ordinaire. Il finit sa carrière ingénieur en chef en charge du Lot jusqu’à son décès le 11 septembre 1886. À ce titre, il dirige la construction de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac et de la section Montauban-Cahors pour la ligne Montauban-Brive. En dehors de ses activités professionnelles, Lanteirès est également l’inventeur d’un calendrier perpétuel qui permet aux historiens de faciliter la recherche de dates.