En mai 1868, l'architecte départemental Emile Jean-Marie Toulouse établit un rapport alarmant sur l'état de conservation de l'ancienne église paroissiale de Calamane. Il met en garde notamment sur le mauvais état du clocher et du mur sud qui présentent des lézardes importantes et un surplomb inquiétant. Toutefois, l'architecte estime que la reconstruction totale de l'édifice n'est pas obligatoire et que les travaux pourraient se limiter à la réédification du clocher et de la nef, au remaniement de la couverture et à l'abaissement du sol du cimetière qui confronte l'église au nord, cause d'une humidité importante.

En 1872, aucune résolution n'a pourtant été votée par la municipalité alors que l'architecte réitère ses conclusions. La destruction est opérée l'année suivante, sous la pression des habitants les plus proches du clocher qui menaçait ruine et dont la distance avec les premières maisons n'était que de 4,5 m. Vu l'insalubrité de l'ancienne église et son insuffisance pour la population de la paroisse, le conseil municipal décide finalement sa reconstruction complète et en confie le projet à l'architecte départementale et diocésain Jean-Baptiste Victor Tourrette.

Cet ardéchois, né en 1823 à Montpezat-sous-Beauzon, élève à l'école des Beaux-Arts de Paris où il entre en 1843, a d'abord été architecte départemental de la Lozère et de la Haute-Loire avant d'être nommé dans le Lot en 1864 où il conçoit notamment la reconstruction de plusieurs églises dont celles de Concots, Cras, Crégols, Espère, Frayssinet-le-Gélat, Gaillac (Cajarc) et Vidaillac, avant de décéder en 1892. Les plans qu'il dresse pour la nouvelle église de Calamane sont datés du 31 mars 1874 : celle-ci suit désormais un axe nord-sud alors que l'ancienne église était orientée (la nef de cette dernière correspond à peu près au transept du nouvel édifice) ; prévue pour 400 fidèles, sa longueur totale doit être de 30,7 m, sa largeur au transept de 14,9 et à la nef de 7,9 m ; le niveau du dallage a été prévu à 1 m au-dessus de la place qui peut être « envahie par les eaux du ruisseau qui traverse le village » lors d'inondations. Les travaux sont confiés à Pierre Gélis et Baptiste Pontié, entrepreneurs à Crayssac et commencent en 1876. Leur décompte final, en 1879, fait apparaître une dépense totale de 44808,27 francs.

En janvier 1902 un projet d'assainissement est mis au point par l'architecte Edmond Fournier qui écrit que « l'église est adossée à l'est à un terre-plein beaucoup plus élevé que le dallage, qui entretient dans les murs de l'édifice une humidité persistance ». Afin de corriger cette situation il prévoit la construction d'un important mur de soutènement pour la rue longeant l'église au nord.

Suite à la destruction de la flèche du clocher par la foudre, l'entrepreneur Alos est chargé de sa reconstruction en juin 1931 suivant les plans et devis dressés par l'architecte G. Bergougnoux pour un montant de 10531,40 francs.