Au lendemain de la Victoire, la question de l'école des filles resurgit alors que le projet grandiose de 1914, dû à l'architecte départemental Toulouse, a été rapidement emporté dans le sillage de la Grande Guerre. Le 9 aout 1919, la commission administrative de l'Hospice accepte de céder les locaux de l'ancien hospice pour la somme de 8000 francs à la commune. Le lendemain, le conseil municipal, conscient "que les locaux occupés actuellement par l'école des filles sont dans une grande insalubrité et ne réunissent aucune des conditions imposées par les règlements, que le maintien de (ses) jeunes enfants dans des locaux infectés par les fosses d'aisance et les éviers voisins aurait de tristes conséquences en cas d'épidémie et engagerait fortement (sa) responsabilité", est d'avis de décider le plus rapidement possible la fermeture de l'école et son transfert à l'emplacement de l'ancien hospice. Par ailleurs, il décide, de façon très pragmatique cette fois-ci, "la construction, aussi simple que possible, d'un rez-de-chaussée comprenant les trois classes réglementaires", conformément aux instructions données par l'inspection académique.

Les plans et devis sont dressés le 13 septembre par l'architecte communal Adolphe Sourdoire (Bordeaux, 1877 - L'Isle-Jourdain, 1974) qui évalue les travaux à la somme de 37 000 francs. Le 13 février 1920, l'inspecteur d'Académie écrit au préfet : "l'examen des plans montre que l'architecte s'est efforcé de tirer le meilleur parti possible de l'emplacement adopté et l'école projetée sera, dans l'ensemble, installée convenablement". Le projet semble donc en bonne voie. Pourtant, trois ans plus tard c'est le statu quo qui prévaut si l'on en croit le rapport alarmant de l'inspecteur Primaire qui écrit le 22 février 1923 : "l'école des filles reste installée dans un local très vieux, très délabré, très défectueux et à ma connaissance et il n'est plus question de la réalisation du projet de construction qui fut soumis à notre examen il y a deux ans". Il poursuit en décrivant l'état de ruine dans lequel se trouve l'école, "installée depuis deux ans à titre provisoire dans un bâtiment où les cloisons se lézardent, les pierres des murs qui clôturent la cour se détachent et des accidents peuvent se produire". Le 1er mars, le préfet écrit au maire qu'au vu du mauvais état des bâtiments de l'école des filles l'administration académique décline toute responsabilité en cas d'accident.

Cette situation perdure encore trois ans de plus avant qu'un élément imprévu provoque enfin une issue favorable à cette affaire. En effet, le 2 mars 1926 le ministre de l'Instruction publique décide la suppression de l'école primaire supérieure de garçons à partir du 1er octobre, l'effectif étant descendu pendant trois ans au-dessous de 15 élèves par année d'étude. Ainsi, lors de sa séance du 22 août, le conseil municipal peut désormais envisager de créer dans les locaux devenus disponibles un groupe scolaire comprenant non seulement l'enseignement primaire des garçons, mais aussi celui des filles ainsi que l'école maternelle. Ce projet reçoit l'avis favorable de l'inspecteur d'académie le 23 septembre et les travaux d'appropriation du bâtiment suivent dans les mois suivants.