Dossier d’œuvre architecture IA46106124 | Réalisé par
Bernard Guillaume
Bernard Guillaume

Chercheur pour le Département du Lot depuis 2017. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.

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  • enquête thématique départementale, patrimoine scolaire
école primaire de filles (projet n°1)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Luzech
  • Commune Luzech
  • Adresse Le Barry
  • Cadastre 1812 E 217, 220, 221 ; 2017 AY 293

Alors qu'une école primaire supérieure flambant neuve est achevée en 1885 pour accueillir les garçons, la situation matérielle de l'enseignement des filles et des jeunes enfants reste précaire en cette fin du 19e siècle malgré le voeu de l'inspecteur d'Académie du Lot écrivant au préfet en mars 1882 que la commune "devra construire à bref délai une école de filles et une école maternelle".

En 1890, l'école communale des filles est laïcisée mais elle continue à occuper, comme du temps des congréganistes, l'ancien hospice sis dans le quartier du Barry, au moins depuis la fin des années 1850. Ce local "est malsain et impropre à servir de maison d'école" et "il serait dangereux d'y réunir plus longtemps les élèves de l'école publique de filles" selon le rapport de l'inspecteur d'Académie en mai 1897. Point de vue relativisé par la municipalité qui écrit que "pendant 40 ans les soeurs moins exigeantes que les laïques actuelles ont habité cet établissement avec 6 maîtresses, 20 pensionnaires et plus de 100 élèves tandis qu'aujourd'hui il n'y a que 3 maîtresses, pas de pensionnaires et 25 à 30 élèves" ! La municipalité, qui se défend en arguant que la construction de l'école primaire supérieure a grevé son budget, consent malgré tout à installer provisoirement l'école des filles dans les locaux de la mairie en appropriant trois salles en 1898.

Quelques années plus tard l'école des filles regagne les locaux de l'ancien hospice ce qui n'est pas sans provoquer de nouveaux rapports accablants de la part de l'inspection académique à destination du préfet. En 1906, la première classe "à un éclairage insuffisant et une aération impossible, une cloison la sépare du rocher humide et tombe en ruine" ; dans la deuxième classe "on doit installer trois élèves sur des tables à deux places" ce qui rend "la discipline difficile et le travail forcément insuffisant" ; "la classe enfantine est trop exiguë, les enfants y sont entassés" et il n'existe ni lavabo, ni vestiaire, ni matériel d'enseignement approprié ; quant à la cour de récréation elle est mal clôturée et "occupée les jours de foire", dépourvue de préau couvert sans compter l'accès difficile des privés également "ouverts au public". Les effectifs sont pourtant conséquents puisque pour l'année scolaire 1903-1904 on comptait 49 enfants de moins de six ans (dont 30 filles), 59 de six à treize ans (dont un garçon) et 4 filles de plus de treize ans, soit un total de 112 élèves.

En mars 1912, l'inspecteur d'Académie prévient le préfet qu'une "épidémie de rougeole sévit actuellement d'une manière intense à l'école des filles (54 absences sur 100 élèves) tandis qu'aucun cas ne s'est produit à l’école des garçons". Il conclue que "l'installation très défectueuse de cette école contribue certainement au développement des épidémies". Devant l'inertie de la municipalité, ce dernier écrit directement au maire de Luzech le 12 juillet 1913. En plus de répéter un constat déjà connu depuis longtemps sur "la situation lamentable de l'école publique de filles", il lui impose l'ultimatum suivant : "si avant le 1er octobre prochain la municipalité ne nous a pas fait présenter un projet de construction acceptable, je me verrai dans la nécessité de demander à Mr le Préfet de prendre d'office et aux frais de la commune les mesures nécessaires pour assurer le service scolaire conformément aux dispositions légales".

Désormais au pied du mur, le conseil municipal va solliciter Emile Jean-Marie Toulouse, architecte départemental depuis 1897, pour dresser les plans d'une nouvelle école. Suite à la décision en décembre 1913 de la Commission administrative de l'Hospice d'agréer le "nouveau projet de reconstruction de l'école à l'emplacement du dit Hospice", le conseil municipal, le 29 mars 1914, fait le choix définitif pour son emplacement "de l'espace compris entre la rue du Barry del Valat et la place Lucterius, et les rues de l'Hospice et Antoine de Luzech". Le 10 mai, les plans et devis modifiés selon les avis du conseil municipal du 5 avril portant sur une part plus importante à accorder à la décoration des façades principales, sont adoptés par la municipalité. Ce projet grandiose - dont il ne reste aujourd'hui que les plans datés du 30 mars 1914 et toujours conservés en mairie - ne verra jamais le jour : trois mois plus tard, le déclenchement de la première guerre mondiale aura finalement raison de ce projet dont le caractère monumental semblait déjà être un frein à sa réalisation effective.

Bâtiment de plan rectangulaire formé de trois corps en U autour d'une cour fermée, en rez-de-chaussée surélevé et étage carré et élévations à travées. Le corps central, orienté au nord-ouest, est pourvu d'un avant-corps. L'entrée principale est ménagée dans l'aile nord-est en retour d'équerre dont la façade porte l'inscription suivante : ECOLE DE JEUNES FILLES. L'aile opposée présente en étage de soubassement une galerie à cinq arcades en plein cintre, servant de préau, ouvrant au sud-est sur un jardin. Le rez-de-chaussée surélevé est dévolu à l'enseignement avec trois classes occupant chacun des corps de bâtiment (la classe enfantine au sud-est, la classe des moyenne à l'opposé et la classe des grandes dans l'avant-corps central), tandis que l'étage est occupé par les logements des institutrices.

  • Murs
    • maçonnerie
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    oeuvre non réalisée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Registres des délibérations du conseil municipal et fonds non classés concernant les écoles

    Archives municipales de Luzech
  • Projet de construction d'une école de fille

    AD Lot : 2O202/1, 1T72, 1T188

Bibliographie

  • Association Luzech au XXe siècle, Luzech au XXe siècle, Cahors : Publi-fusion éd., 1997, p. 180-181.

    p. 180-181

Documents figurés

  • Dessin aquarellé, façade sur rue, côté nord, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, façade côté jardin, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, façade sur cour, côté du Midi, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, plan du rez-de-chaussée, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, plan du sous-sol et caves, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, coupe sur la cour, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, plan du premier étage, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, plan général, 1914.

    Archives communales de Luzech
  • Dessin aquarellé, façade sur la rue du Barry, 1914.

    Archives communales de Luzech
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Bernard Guillaume
Bernard Guillaume

Chercheur pour le Département du Lot depuis 2017. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.

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