Le logis double est formé de deux corps de bâtiment sur le même alignement, séparés par un mur mitoyen maçonné.
Le logis nord-ouest présente une façade principale à travées, cantonnée à l'ouest d'un pigeonnier demi hors-œuvre. Les trous d'envols du pigeonnier sont dotés d'appuis saillants qui ne sont autre que des remplois moulurés, provenant d'une cheminée à bases prismatiques des 15e-16e siècles. Bâties en moellons calcaires éclatés, avec des chaînes d'angle en pierre de taille, les maçonneries sont encore revêtues d'un enduit à la chaux associé à des bandeaux badigeonnés en blanc. Une génoise à double rang souligne la toiture en tuiles plates. La répartition des ouvertures en façade reflètent la distribution interne : deux pièces au rez-de-chaussée ; chambres réparties à l'étage de part et d'autre d'un couloir central et d'un escalier tournant à deux volées droites. Les cloisons intérieures sont bâties en pan de bois. Si l'ensemble se présente aujourd'hui comme un édifice homogène, les vestiges d'un placard à logette latérale, visible au rez-de-chaussée et portant des traces de taille brettelée, ainsi que les bases prismatiques d'une cheminée monumentale conservées à l'étage signalent un premier état dont il ne semble subsister en place que le mur mitoyen.
Les vestiges anciens sont mieux préservés au niveau du logis sud-est : ils permettent d'identifier une structure en moellons calcaires de l'extrême fin du Moyen Age, remaniée, rehaussée et agrandie dans un second temps. Des refends maçonnés séparent la partie nord-ouest, desservie par un perron (ou "bolet") depuis la cour, de la partie sud-est qui disposait d'un accès indépendant au premier niveau et, probablement, d'un escalier intérieur (traces et trémie visibles au rez-de-chaussée).
Formant la partie centrale de l'ensemble bâti actuel, une maison des 15e-16e siècles se signale, en façade principale, par une porte haute chanfreinée accostée d'une petite fenêtre à chanfrein et appui saillant. Un passage aménagé sous le palier d'entrée conduit vers la porte du rez-de-chaussée qui est animée d'un chanfrein et de congés triangulaires bombés surmontés de petits motifs sculptés (fleur et croix). Cette ouverture est également associée à une petite fenêtre chanfreinée couverte d'un arc déprimé, laquelle n'est plus visible depuis l'extérieur en raison de la construction du perron contre la façade du logis primitif.
L'élévation postérieure révèle d'importantes traces de reprise qui témoignent des campagnes de construction successives. La limite du premier bâtiment est matérialisée par les vestiges fragmentaires d'une chaîne d'angle formée de moellons calcaires sommairement équarris. Elle est associée à un parement assisé de petits moellons éclatés. Plusieurs aménagements sont visibles au premier niveau (de gauche à droite) : extrémité d'un manteau de cheminée en bois traversant la maçonnerie ; grandes dalles de calcaire formant le fond d'un placard et d'un évier ; porte piétonne à linteau, caractérisée par un encadrement étroit et chanfreiné. Les reprises de maçonnerie suggèrent des remaniements au niveau de la porte, élargie dans un second temps, et de la cheminée, probablement insérée dans le mur en place. Au deuxième niveau sont percées une porte haute chanfreinée (transformée en fenêtre) et une petite fenêtre rectangulaire à appui saillant en biseau. Des dalles de calcaire posées de champ et des trous d'écoulement trahissent l'emplacement de l'évier de l'étage, qui a vraisemblablement été remanié ou aménagé dans un second temps (traces de reprise de maçonnerie).
Le bâtiment présente la particularité de conserver plusieurs éléments de confort domestique résultant des différentes campagnes de construction. Ils attestent la présence de deux espaces de vie superposées, mais dont les occupations ou affectations semblent avoir évolué au cours du temps. Au rez-de-chaussée, la porte d'entrée et la petite fenêtre à coussièges disposées dans le mur sud-ouest font face à la porte arrière et aux équipements ménagés dans le mur nord-est : évier voûté à tablettes latérales ; placard à étagère intérieure (vantail disparu) ; cheminée d'angle à faux-manteau en bois (conduit disparu). Plusieurs niches, probablement destinées à accueillir des lampes ou bougies, sont également ouvertes dans les murs latéraux. Dans le mur sud-ouest, elles encadrent une partie centrale aveugle sur laquelle apparaissent, en partie basse, d'importantes traces de rubéfaction : ces éléments semblent se rattacher à un état primitif du bâtiment qui comportait peut-être une cheminée centrale adossée au mur latéral (ancien mur-pignon ?). Si les maçonneries semblent en place au niveau des murs sud-ouest, nord-ouest et sud-est, le mur nord-est a, lui, fait l'objet d'importantes transformations dont semblent résulter les aménagements conservés. Outre l'élargissement de la porte arrière, on note plusieurs reprises au niveau de l'angle est qui sont liées à l'aménagement (ou déplacement ?) de la cheminée. Probablement remployé, le faux-manteau en bois prend appui à gauche sur un corbeau dont l'insertion semble avoir nécessité de retailler l'une des pierres de taille du placard. La cheminée paraît contemporaine d'un sol dallé qui a été construit sur la partie nord-est du rez-de-chaussée, peut-être en remplacement d'un plancher sur vide sanitaire. Le plafond du rez-de-chaussée révèle également des indices de remaniement : le solivage repose sur des corbeaux et une poutre maîtresse massive qui semblent réinsérés dans la maçonnerie d'origine. Le remplacement des solives d'origine et la mise en place d'une poutre maîtresse a peut-être justifié le déplacement de la cheminée centrale dans l'angle est. La poutre transversale a par ailleurs servi d'appui à une cloison en pan de bois dont il ne subsiste que les sablières basses. Délimitant le sol dallé, elles marquent encore la subdivision du rez-de-chaussée en deux pièces nord-est/sud-ouest. Les poteaux de remplissage et les palançons constituant le clayonnage ont été démontés mais ils ont laissé des traces d'encastrement visibles sur les sablières et la poutre maîtresse (pièces déposées et conservées in situ).
L'étage comporte une pièce unique, ouverte dans un second temps sur une deuxième pièce aménagée à l'étage de la partie sud-est. Cette vaste salle destinée à l'habitation était éclairée par deux petites fenêtres pourvues d'un seul coussiège, contrairement à celle du rez-de-chaussée qui en présente deux (fenêtre nord-est bouchée). La cheminée engagée dans le mur mitoyen nord-ouest présente des piédroits arrondis à bases prismatiques, surmontés d'un linteau à crossettes mouluré et orné d'un écu renversé. Associée à un placard ouvrant à gauche du manteau, elle est disposée en miroir par rapport à la cheminée conservée à l'étage du corps de bâtiment ouest. Ce double aménagement de part et d'autre du mur mitoyen confirme l'existence d'au moins deux logis accolés au 16e siècle. L'étage est également équipé d'un évier aménagé dans le mur nord-est, à l'intérieur d'une niche en plein cintre. Au regard du système d'évacuation des eaux et des traces de reprise, il pourrait être issu d'un remaniement tardif, peut-être à l'emplacement d'un évier plus étroit aménagé près du conduit de la cheminée du rez-de-chaussée qui a été détruit.
La partie sud-est du logis abrite deux pièces superposées, équipées de cheminées à manteau droit et percées de baies à arêtes vives. Avec ses fenêtres assez trapues, l'étage se rattache à un état homogène datable du 18e siècle, tandis que le rez-de-chaussée présente des ouvertures élancées caractéristiques du 19e siècle. Cependant, les maçonneries conservent, en partie basse, des vestiges de chaînes d'angle plus anciennes en pierre de taille de grand appareil. Par ailleurs, une fenêtre à encadrement chanfreiné doté de congés pyramidaux semble remployée dans le pignon sud-est, au niveau du comble.