Dossier d’œuvre architecture IA46103001 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Gramat
  • Commune Gramat
  • Lieu-dit Pissebas
  • Cadastre 1824 H1 97 à 107  ; 2011 OH 58 à 61, 65, 67, 695
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable à vaches, aire à battre, remise, toit à porcs, fournil

Le hameau de Pissebas se compose de plusieurs bâtiments agricoles organisés autour d'un logis double. Granges-étables monumentales, caselle, fournil et loges à cochon se répartissent autour d'un potager clos de murets en pierre sèche et d'une aire à battre taillée dans le rocher. Cet ensemble bâti se caractérise par un grande homogénéité et une qualité de la construction, associant les moellons calcaires à la pierre de taille (encadrements, chaînes d'angle) ou à d'impressionnant éléments monolithes (piédroits).

Si les dépendances agricoles ont principalement été bâties après le début du 19e siècle, les logis accolés conservent d'intéressants vestiges d'un habitat à plusieurs unités d'habitation qui semble issu de la phase de repeuplement des campagnes après la guerre de Cent Ans (fin 15e siècle, début 16e siècle).

En l'état actuel des recherches, les plus anciennes mentions du hameau datent de la fin du 17e siècle. D'après les registres de l'Etat Civil, le premier habitant connu est Guillaume Pouch, époux de Marie Lacaze, né vers 1658 et résidant à Pissebas jusqu'à sa mort en 1735. Son fils Bernard, né en 1688 au sein d'une fratrie de six enfants, est laboureur, probablement comme son père. Avec sa femme et ses huit enfants, il demeure également à Pissebas jusqu'en 1744.

Plusieurs des parcelles bâties actuelles figurent au cadastre de 1824. L'emprise du logis n'a pas évolué depuis cette date. Il englobe deux unités d'habitation accolées, probablement reconstruites au 16e siècle à l'emplacement d"un logis de la fin du Moyen Age (voir sous-dossier : logis). Aucune dépendance agricole se rattachant à cet état de la ferme n'est conservée. En dehors du logis double, les bâtiments les plus anciens, qui figurent sur le plan cadastral de 1824, sont une petite étable et un fournil situés au sud de la propriété (parcelles OH 67 b et 695). Une parcelle bâtie apparaît à l'emplacement de la grange nord-ouest (OH 61) mais celle-ci semble avoir été entièrement reconstruite en 1838, d'après la date gravée sur le linteau de la porte charretière. Les autres bâtiments, à savoir trois granges ou granges-étables (parcelles OH 58, 65 b et 65 c), une loge à cochons (parcelle OH 65 d) et une cabane circulaire en pierre sèche, ou caselle (parcelle OH 67 c), sont également postérieurs au premier quart du 19e siècle. La grange-étable située sur la parcelle OH 65 (c) a probablement été bâtie peu avant celle reconstruite au nord-ouest, comme l'indique la date de 1833 gravée sur le linteau de la porte charretière. Ses maçonneries intègrent plusieurs remplois en pierre de taille de calcaire, chanfreinés et moulurés, provenant d'un habitat du 15e ou du 16e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1833, porte la date
    • 1838, porte la date

Le hameau de Pissebas se compose de huit bâtiments agricoles, organisés autour de deux logis en alignement (ou logis double : voir description dans le sous-dossier).

Quatre granges ou granges-étables sont réparties de part et d'autre du chemin d'accès, au sein de parcelles délimitées par des murets en pierre sèche. Au centre de l'ensemble, en bordure du chemin, prennent place un potager clos de murs et une aire à battre taillée dans le rocher. La cour aménagée devant le logis double est bordée au sud par une cabane ou caselle de plan circulaire, à deux niveaux d'élévation et toit conique en lauzes calcaires, et par les ruines d'un petit bâtiment allongé en pierre sèche (étable ou bergerie). Un fournil, également bâti en pierre sèche et couvert de tuiles plates, est conservé au sud de l'ensemble : le mur-pignon nord est percé d'une porte bâtarde à piédroits monolithiques, tandis que le mur-pignon sud est flanqué du four semi-circulaire.

Les deux granges-étable construites dans les années 1830 présentent une structure similaire : dans les deux cas, un vaste bâtiment en rez-de-chaussée avec comble à surcroît, bâti en moellons calcaires équarris et couvert d'une toiture à deux longs pans et demi-croupes en tuiles plates, abrite une étable et une remise surmontées d'une grange-fenil accessible par une rampe d'accès. Le comble ouvre en mur-pignon par une porte charretière en pierre de taille dotée d'un arc en anse-de-panier à crossettes. La clé saillante de l'arc porte le nom du maçon (difficilement lisible) ou un cœur gravé sous la date de construction. Au premier niveau, les ouvertures comportent des éléments monolithes (piédroits et linteaux) ainsi que des remplois issus des logis plus anciens. Dans l'étable du rez-de-chaussée, les mangeoires-crèches maçonnées équipées de râteliers ainsi que les dallages en calcaire sont encore en place. Les deux charpentes sont à chevrons formant fermes : elles comportent plusieurs couples de chevrons-arbalétriers reliés par un faux-entrait avec poinçon, dont les charges sont réparties sur un système à sablières et potelets engagé dans les maçonneries. Elles se caractérisent également par la présence de liernes traversant les chevrons-arbalétriers et recevant les chevrons secondaires, comme sur les charpentes à courbes tardives. Ce type de charpente était probablement prévu pour recevoir une couverture en chaume, comme l'atteste la mise en œuvre des rives et des égouts en lauzes calcaires sur la grange nord. Refaite en tuiles plates, la toiture de la grange-étable nord (OH 65) a été dotée d'un isolant et pare-pluie en paille, maintenu au moyen de liteaux fixés sur les chevrons-arbalétriers. Elle est sommée par un épi de faîtage en calcaire en forme de poinçon tronconique.

Les autres granges, plus récentes, possèdent une charpente à fermes à entrait retroussé, dont une présente des arbalétriers courbes qui sont probablement remployés (parcelle 58). Une loge à cochon associée à un enclos complète l'ensemble au nord du logis.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit partiel
    • pierre sèche
    • moellon
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique, calcaire en couverture
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • toit en pavillon
    • demi-croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, à étudier
  • Éléments remarquables
    logis
  • Protections
    inscrit MH, 2023/03/20
  • Précisions sur la protection

    Sont inscrits en totalité au titre des monuments historiques le logis, les quatre granges-étables, le fournil, la loge à cochons, le poulailler-gariotte, les ruines du bâtiment rectangulaire, les murets en pierres sèches, les emprises de l'aire à battre, du potager, du réservoir d'eau et du cloup. (cad. H 58 à 61, 65 à 68, 70 et 695) : inscription par arrêté du 20 mars 2023.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Cadot (Fabien), Etude méthodologique pour la connaissance et la conservation du patrimoine rural lotois, Département du Lot/Région Occitanie, dactylographié, 2020.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Articulation des dossiers