Le hameau de Pissebas se compose de huit bâtiments agricoles, organisés autour de deux logis en alignement (ou logis double : voir description dans le sous-dossier).
Quatre granges ou granges-étables sont réparties de part et d'autre du chemin d'accès, au sein de parcelles délimitées par des murets en pierre sèche. Au centre de l'ensemble, en bordure du chemin, prennent place un potager clos de murs et une aire à battre taillée dans le rocher. La cour aménagée devant le logis double est bordée au sud par une cabane ou caselle de plan circulaire, à deux niveaux d'élévation et toit conique en lauzes calcaires, et par les ruines d'un petit bâtiment allongé en pierre sèche (étable ou bergerie). Un fournil, également bâti en pierre sèche et couvert de tuiles plates, est conservé au sud de l'ensemble : le mur-pignon nord est percé d'une porte bâtarde à piédroits monolithiques, tandis que le mur-pignon sud est flanqué du four semi-circulaire.
Les deux granges-étable construites dans les années 1830 présentent une structure similaire : dans les deux cas, un vaste bâtiment en rez-de-chaussée avec comble à surcroît, bâti en moellons calcaires équarris et couvert d'une toiture à deux longs pans et demi-croupes en tuiles plates, abrite une étable et une remise surmontées d'une grange-fenil accessible par une rampe d'accès. Le comble ouvre en mur-pignon par une porte charretière en pierre de taille dotée d'un arc en anse-de-panier à crossettes. La clé saillante de l'arc porte le nom du maçon (difficilement lisible) ou un cœur gravé sous la date de construction. Au premier niveau, les ouvertures comportent des éléments monolithes (piédroits et linteaux) ainsi que des remplois issus des logis plus anciens. Dans l'étable du rez-de-chaussée, les mangeoires-crèches maçonnées équipées de râteliers ainsi que les dallages en calcaire sont encore en place. Les deux charpentes sont à chevrons formant fermes : elles comportent plusieurs couples de chevrons-arbalétriers reliés par un faux-entrait avec poinçon, dont les charges sont réparties sur un système à sablières et potelets engagé dans les maçonneries. Elles se caractérisent également par la présence de liernes traversant les chevrons-arbalétriers et recevant les chevrons secondaires, comme sur les charpentes à courbes tardives. Ce type de charpente était probablement prévu pour recevoir une couverture en chaume, comme l'atteste la mise en œuvre des rives et des égouts en lauzes calcaires sur la grange nord. Refaite en tuiles plates, la toiture de la grange-étable nord (OH 65) a été dotée d'un isolant et pare-pluie en paille, maintenu au moyen de liteaux fixés sur les chevrons-arbalétriers. Elle est sommée par un épi de faîtage en calcaire en forme de poinçon tronconique.
Les autres granges, plus récentes, possèdent une charpente à fermes à entrait retroussé, dont une présente des arbalétriers courbes qui sont probablement remployés (parcelle 58). Une loge à cochon associée à un enclos complète l'ensemble au nord du logis.