Dossier d’œuvre architecture IA46101537 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Jardins
jardin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Vallées
  • Commune Larnagol
  • Cadastre 2013 AO 149

Jean de Laporte, chevalier à la Cour des Aides de Montauban, épouse en 1709 Marie Foy le Blanc, fille du seigneur de Trespoux alors président de l'Election de Cahors. Il reconstruit et agrandit le château inférieur de Larnagol (cf. date portée : 1711) ainsi que le portail d'entrée ouvrant depuis la rue sur la basse-cour (réalisé par la maître maçon Antoine Palis après 1717, il fut détruit dans les années 1980). En 1725, le même maçon construit un degré polygonal pour mettre en liaison la basse-cour et le niveau de terrasse devant la porte du château ; il a été englobé entre la fin du 18e siècle et 1811 dans l'emmarchement actuel. Une "oisellerie" ou fauconnerie était située à l'angle du mur de clôture contre le ponceau : elle fut en grande partie démolie peu avant 1950.

Le salon du rez-de-chaussée de l'aile sud ouvrait en 1729 sur un parterre orné de 12 orangers (terrasse méridionale). Les jardins des terrasses orientales avec leurs soubassements puissants datent vraisemblablement du début du 18e siècle : le style des maçonneries s'apparente encore à celui de la fin du 17e siècle. De plus, l'existence d'un bassin est attestée en 1729, date de l'inventaire après décès de Jean de Laporte. Les compositions végétales d'origine ont disparu, mais demeurent les dalles verticales qui délimitaient les plate-bandes. En 1771, des travaux de ferronnerie (porte et rampes des jardins) sont confiés par son fils, Etienne-Alexandre de Laporte, à Fournol, maître-serrurier de Figeac. En 1894, un mur de soutènement du jardin est refait à neuf.

Au début du 20e siècle, l'ensemble est restauré par le célèbre ferronnier d'art Raymond Subes, notamment le dallage des terrasses supérieures autour des bassins ainsi que les maçonneries des escaliers et des bassins.

Une étude archéologique permettrait le repérage de l'ancien système d'adduction d'eau : ce réseau, en provenance d'une source en résurgence de la falaise, au niveau supérieur des terrasses, alimentait les différents bassins ainsi que la demeure : canalisations jusqu'à l'évier de la cuisine constatées par Raymond Subes en 1924. Un système complémentaire de récupération, de stockage et de filtrage de l'eau (batterie de 8 cuves) a été conçu et réalisé par Raymond Subes au début du 20e siècle. Celui-ci avait également présenté des sculptures de Maillol et Rodin sur le premier niveau de terrasse et un faune en fonte de zinc (provenant peut-être de Versailles) dans le bassin octogonal de la terrasse sud. Ces derniers éléments ne sont plus présents sur le site. Raymond Subes conçut également la grille de séparation entre le perron d'arrivée et la terrasse méridionale (orangeraie).

Au sud de la demeure, regardant vers le Lot, s'élève un premier jardin sur une haute terrasse de forme trapézoïdale : orné d'un bassin octogonal aujourd'hui à sec, bordé par une aile en rez-de-chaussée à vocation d'orangerie, il est planté d'un grand tilleul et agrémenté de tonnelles où grimpent de très anciens pieds de vigne.

Les jardins en terrasses sont situés au nord-est : ils sont adossés au relief calcaire qui domine le village et enclos de murs.£Entre les deux, un jardin rectangulaire, perpendiculaire au perron du château, aménagé en étage sur un soubassement de caves cintrées qui ouvrent sur la cour intérieure, crée la liaison entre la demeure et les terrasses. Longé de tonnelles couvertes de vigne grimpante, ce parterre comporte à l'angle sud-est un petit pigeonnier de plan carré aux murs enduits avec toiture en pavillon. L'ancienne "oisellerie", construite entre le porche de la cour et les caves cintrées, a été arasée : son mur est, côté rue, conserve les anciens "trous de boulins".

On passe au-dessus de la rue du village sur un ponceau-passerelle qui présente des traces d'élargissement. Le ponceau donne accès par un portail ouvragé en fer forgé à l'escalier de pierre qui dessert les différents niveaux de terrasses. Cet axe de composition, déporté sur le tiers sud des jardins, n'induit pas de symétrie dans la composition générale des terrasses. Le premier niveau de terrasse est de plain-pied avec le ponceau. Les murs de soutènement, côté amont, comportent de part et d'autre du passage deux hautes alcôves en plein cintre avec bancs de pierre. Des plate-bandes latérales sont soulignées de hautes dalles plates. Un escalier droit rentrant, en maçonnerie, donne accès au deuxième niveau de terrasse, également adossé au niveau supérieur par un mur de soutènement en gros moellons réguliers. On accède ensuite au troisième niveau par un degré droit rentrant : ce niveau est une composition architecturale à part entière, combinant un jeu d'escaliers et de bassins répondant à une géométrie savante et de qualité monumentale. Une terrasse dallée en constitue le socle. Sur chaque côté partent deux volées parallèles de degrés qui permettent d'accéder à un dernier niveau de terrasse. Entre les degrés, côté sud, sont ménagés deux bassins directement alimentés par une source. Celle-ci provient de la falaise et se trouve protégée dans un petit bâti couvert en appentis. La terrasse sommitale comporte un dispositif hydraulique de canalisation de l'eau de source, qui la répartissait sur les bassins, ainsi que sur un buffet d'eau central, aujourd'hui disparu.

  • Murs
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    jardin régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    jardin de niveau, jardin en terrasses
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • Jardins
    pelouse, plate-bande
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • armoiries
    • arabesque
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2001/05/25
  • Précisions sur la protection

    Château de Larnagol et ses jardins (cad. AO 113, 114, 149) : inscription par arrêté du 25 mai 2001.

  • Référence MH

Ensemble remarquable de jardins en terrasses à l'italienne, rare en secteur lotois. Intérêt du système d'adduction d'eau et des dispositions monumentales combinant escaliers, jeux d'eau et bassins.

Bibliographie

  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 216
  • Rousset (Valérie), Le château (Larnagol), Conseil général du Lot, notice numérique, 2005.

  • Rousset (Valérie), Le château de Larnagol (Lot) : étude archéologique, Aubiac, octobre 2000, 26 p.

Périodiques

  • Rousset (Valérie), "Le castrum de Larnagol", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXXIII, 2002, p. 97-134.

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers