• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Vallées
  • Commune Larroque-Toirac
  • Cadastre 1811 B2 384, 385, 388  ; 2013 B 3, 5

Larroque-Toirac a été le siège d'une petite seigneurie dépendant de Montbrun, dont, en 1320, le roi cède la moitié de la baronnie et de ses dépendances, dont Larroque-Toirac, à Arnaud Duèze qui la revend en 1333 à Hugues de Cardaillac-Brengues (L. d'Alauzier, 1950). En 1320 figure parmi les co-seigneurs de Larroque-Toirac un Bertrand de Ruppe, ou de Laroque, sans doute un descendant des chevaliers qui avaient reçu la garde du castrum (L. d'Alauzier, 1950 ; M. Fabre, P.-L., Pardieu, 1978). Pierre de Laroque, qui teste en 1410, s'intitule co-seigneur de Laroque-Toirac et seigneur de Lavergne ; lui succèdent Bertrand, marié à Fayt Ebrard de Saint-Sulpice, Jean, marié à Louise Felzins de Montmurat, puis Claude, mentionné en 1474, marié en premières noces (M. Fabre, P.-L., Pardieu, 1978, p. 40, 46) à Agnès de Mirabel et qui vit encore en 1504 (L. d'Alauzier, 1985). Les deux fils de Claude, Bertrand et François de Laroque, s'engagent dans un procès coûteux qui les amène à vendre la plupart de leurs revenus de Larroque-Toirac, Frontenac, Carayac, Béduer et Ambayrac, et à hypothéquer le château de Larroque-Toirac qui est finalement vendu, en 1546, à Pierre d'Hujols, bourgeois de Figeac (L. d'Alauzier, 1950).

En 1732, Jean-Joseph d'Hujols lègue ses biens à Raymond de Pontanier du Saulon, puis la seigneurie est vendue vers 1760 à Jean-Joseph Dufau ; en 1840, Charles Dufau vend le château en plusieurs lots, que la commune rachète progressivement pour y installer l'école de garçons (C. Didon, 1996).

La tour dite des "Cinq Cayres, les vestiges de murs qui la jouxtent ainsi qu'une partie du corps de logis nord, au moins, appartiennent à des constructions qui peuvent dater du 13e ou du 14e siècle. Pour sa plus grande partie, le château actuel date cependant de la fin du Moyen Age. La modénature des fenêtres et des cheminées le situerait dans les dernières décennies du 15e siècle ou au tout début du 16e. Le nouveau château est la manifestation éclatante de la réussite sociale des Laroque, enrichis par les alliances successives : son commanditaire, Claude de Laroque, a soin de le rappeler en faisant peindre les armoiries de sa grand-mère et de sa mère aux côtés de celles du lignage. La présence, qui n'est pas expliquée, des armes de France, de Savoie et du Dauphiné conduirait à placer l'exécution de ce décor avant 1483, date de la mort de Louis XI (plutôt qu'au début du 16e siècle, qui est la datation habituellement retenue).

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle

Adossé à un escarpement, le château domine le village de Larroque de sa silhouette pittoresque, avec "sa haute tourelle qui semble échappée d'une illustration romantique pour un conte de fées" (L. d'Alauzier, 1950).

Contrairement aux fortifications de falaise, le château est détaché de l'abrupt rocheux dont il est séparé par un chemin, barré au sud par un portail défendu par une archère-canonnière cruciforme. Il présente au sud un corps de bâtiment flanqué d'une grosse tour ronde qui fait fonction de corps d'entrée avec une porte couverte d'un arc brisé et chanfreinée, sur laquelle est sculpté un écu aux armes des Laroque. Ce bâtiment, qui a été arasé pour aménager une terrasse, était relié au corps de logis nord par la tour d'escalier à laquelle on accède, depuis la petite cour qui la précède, par une porte à voussures multiples et arc segmentaire sous une archivolte brisée. Le corps de logis nord, qui confère au château sa silhouette si particulière, est un bâtiment étroit, à six niveaux, flanqué à un angle d'une tourelle haute d'une quarantaine de mètres. Des mâchicoulis sur consoles la couronnaient et formaient aussi une galerie sur l'élévation sud du logis. Les encadrements des fenêtres sont ornés d'un tore retombant sur des bases prismatiques ou de baguettes croisées, ou seulement abattus par un chanfrein ou un cavet.

A quelques mètres au nord-ouest du château, mais sur le même replat, sont conservés les vestiges de deux constructions distinctes. La première, de plan rectangulaire et qui était peut-être à une simple maison du castrum, est arasée au-dessous du niveau du chemin actuel et était accessible par une circulation établie en contrebas.

La seconde, connue sous le nom de "tour à Cinq-Cayres", est également arasée au niveau du chemin qui permet d'accéder aujourd'hui à la terrasse qui la couvre. Elle présente un plan pentagonal dont l'éperon est tourné vers la falaise en vis-à-vis d'une importante cavité. Cette implantation singulière a conduit à supposer que la tour, dans son état originel, aurait été assez haute pour dépasser le niveau de la falaise et opposer son éperon au rebord du plateau.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    4 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Armoiries des Larroque-Toirac sculptées sur la clef du portail d'entrée : (d'argent) à trois rocs d'échiquier de (gueules) posés 2 et 1.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1995/10/23
  • Précisions sur la protection

    Château (cad. B 5) : classement par arrêté du 23 octobre 1995. Inscription 14 04 1926 (arrêté) annulée.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 219
  • Albe (Edmond), Monographies des paroisses de la région Vers-Lot-Célé, transcription de Paulette Aupoix et François Petitjean, Cahors, Archives diocésaines,1998.

    p. 83

Périodiques

  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Études du Lot, tome CVI, 1985, 1er fascicule.

    p. 43
  • Fabre (Michelle) et Pardieu (Pierre-Louis), "Seigneurs et paysans à Larroque-Toirac à la fin du Moyen âge", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XCIX, 2e fascicule, Cahors et le Quercy, Actes du XXXIIe congrès d'études, juin 1977, 1978.

    p. 39-49
  • Alauzier (Louis d'), "Les seigneurs de Larroque-Toirac", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXI, 1950.

    p. 33-37
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Articulation des dossiers
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