• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire des églises médiévales
  • dossier ponctuel
couvent de dominicaines Notre-Dame, puis église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Bouriane
  • Commune Les Junies
  • Cadastre 2010 B03 1160, 1161, 1162, 1400, 1450, 1451
  • Dénominations
    couvent, église paroissiale
  • Genre
    de dominicaines
  • Vocables
    Notre-Dame, Saint-Pierre-ès-Liens
  • Parties constituantes non étudiées
    salle capitulaire

Situé dans la vallée de la Masse, le monastère des Junies fut fondé par le cardinal Gaucelm de Jean autour de 1320.

L'achèvement des travaux est attribué à Gisbert de Jean, évêque de Carcassonne de 1347 à 1354. Une bulle de 1355 autorisa la fondation aux Junies d'une communauté de dominicaines, qui y furent effectivement installées avant 1363. Le couvent formait un grand quadrilatère intégrant l'église ainsi que trois ailes organisées autour de l'aire du cloître. Achevée peu après 1348, l'église entièrement voûtée d'ogives est une construction relativement austère, à chevet plat et aux élévations rythmées par d'épais contreforts. Dans l'aile orientale du couvent, subsistent la salle capitulaire, couverte de voûtes d'ogives, ainsi qu'une salle à l'étage pouvant servir de logis à la prieure. L'aile sud, remaniée dès les 15e-16e siècles, devait abriter le réfectoire, la cuisine et le chauffoir au rez-de-chaussée, tandis que le dortoir des religieuses se situait sans doute à l'étage. De l'aile ouest du cloître, accolée à l'église, n'est conservé que le premier niveau arasé qui contient deux vastes salles juxtaposées initialement voûtées en berceau sur doubleaux. La rareté des ouvertures d'origine, l'organisation des espaces intérieurs ainsi que le type de voûtement laissent supposer qu'il accueillait les caves et le chai dont les textes anciens font mention. Il pourrait donc s'agir d'une aile destinée aux convers, intégrant plusieurs espaces de stockage pour les activités agricoles.

Le couvent a été fondé par le cardinal Gaucelme de Jean, aux environs de 1320 selon une enquête de 1668, qui cite en outre le testament du cardinal de 1348 selon lequel il est déjà en grande partie construit (L. Greil, 1899). L'église n'est en tout cas pas achevée en novembre 1347, date du testament d'un neveu du cardinal, Philippe de Jean, qui demande à y être enterré "si elle était finie au moment de son décès", et elle n'est pas encore consacrée en 1348 puisque le cardinal précise alors quelles devront être les dédicaces des autels. Il serait revenu à Gisbert de Jean, évêque de Carcassonne de 1347 à 1354, de s'occuper de l'achèvement des travaux. Une bulle de 1355 autorise la fondation aux Junies d'une communauté de dominicaines, qui y sont effectivement installées en 1363 (L. d'Alauzier, 1962).

L'établissement a souffert des guerres de Religion et en 1668, les bâtiments sont en mauvais état et on travaille alors à la clôture (L. Greil, 1899). Il est vendu comme Bien national à la Révolution. L'église abbatiale devient église paroissiale en 1801. Le clocher-porche a été construit en 1851 par l'architecte Ficat, sur l'emplacement d'un porche antérieur ou d'un auvent, et le portail a été été complété par un tympan historié.

Le couvent a été construit à quelque distance du village et du château des Junies. Au sud de l'église, trois ailes partiellement détruites et remaniées entourent la cour carrée du cloître. L'aile orientale, qui abrite la salle capitulaire au rez-de-chaussée, est conservée sur deux niveaux. Largement transformée, en particulier à l'est et aux niveaux supérieurs, l'aile sud présente des maçonneries en place au rez-de-chaussée abritant le réfectoire. De l'aile ouest, accolée à l'église, n'est conservé que le premier niveau arasé qui était, jusqu'en 2010, entièrement rempli de gravats. Les élévations intérieures du bâtiment sont aujourd'hui dégagées depuis la réalisation de travaux de décaissement qui ont donné lieu à un suivi archéologique. En revanche, les bases des piliers polygonaux délimitant le cloître, partiellement en place jusqu'en 2004, ont, depuis, été déposées.

L'église est une construction relativement austère, à chevet plat de mêmes largeur et hauteur que la nef, où les fenêtres sont rares et dont les élévations sont rythmées par d'épais contreforts, plus massifs encore aux angles, qui montent jusqu'au sommet des murs sans ressaut. La nef unique compte quatre travées carrées, la première formant la croisée du faux-transept constitué par deux chapelles latérales. Tout l'édifice est voûté d'ogives. Dans le chœur, une porte donne accès à la sacristie qui le flanque au sud. L'église disposait de deux autres portes : le portail nord, à voussures multiples et où le tympan du 19e siècle représente le Christ remettant les clefs à saint Pierre, en accord avec le nouveau vocable, et une porte ouvrant sur le cloître.

Le bâtiment qui fermait à l'est l'aire du cloître est construit dans le prolongement de la sacristie. La salle capitulaire comporte trois travées voûtées d'ogives, avec une travée centrale plus large ; la grande porte donnant sur le cloître et les deux baies placées de part et d'autre ont des encadrements en brique dépourvus de tout décor. La pièce de l'étage est équipée d'une cheminée et d'un évier, ce qui laisse penser qu'il pouvait s'agir du logis de la prieure.

L'aile ouest se présente sous la forme d'un bâtiment très allongé de plan rectangulaire. Il comporte deux vastes salles juxtaposées initialement voûtées, séparées par une petite pièce centrale dont les murs ont été largement remaniés. Les vestiges d'arcs engagés dans le parement intérieur des murs, et retombant, dans la pièce nord, sur des piliers quadrangulaires chanfreinés, permettent de restituer deux voûtes en berceau sur doubleaux (entièrement détruites). Les ouvertures d'origine semblent se limiter à des jours percés dans l'élévation ouest (un seul en place au nord), à une petite fenêtre partiellement conservée dans la façade latérale sud et aux portes d'accès (transformées). Leur répartition, l'organisation des espaces intérieurs ainsi que le type de voûtement laissent supposer que le rez-de-chaussée accueillaient les caves et le chai dont les textes anciens font mention. Il pourrait donc s'agir d'une aile destinée aux convers, intégrant plusieurs espaces de stockage pour les activités agricoles. Parfaitement liées aux contreforts de l'église et soigneusement appareillées (assises irrégulières mais joints de lit globalement rectilignes), les maçonneries d'origine en moellons calcaires équarris semblent contemporaines de l'ensemble conventuel du milieu du 14e siècle.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile plate, tuile creuse, ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à deux pans
    • flèche carrée
    • croupe
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • ornement végétal
    • tête humaine
    • armoiries
    • Annonciation
    • Visitation
    • Annonce aux bergers
    • Adoration des Mages
    • Flagellation du Christ
    • Crucifixion
    • Résurrection du Christ
    • saint Pierre
  • Précision représentations

    Chapiteaux ornés de feuillages et têtes humaines sur des niches de lavabos.

    Le vitrail de la fenêtre d'axe, du 14e siècle, représente au-dessus des armoiries des de Jean, de gauche à droite et de bas en haut : les fondateurs du monastère Philippe de Jean, le cardinal Gaucelme de Jean présentant une maquette de l'église, l'évêque de Carcassonne Gisbert de Jean, puis les épisodes de l'Incarnation et de la Passion du Christ : l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Annonce aux bergers, l'Adoration des mages, la Flagellation, la Crucifixion et la Résurrection.

    Armoiries des de Jean sur le vitrail du chœur : de gueules à deux lions passants d'or, à la bordure d'argent chargée de besants d'azur.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1920/07/15
    classé MH, 1995/01/10
  • Précisions sur la protection

    Eglise Saint-Pierre-ès-Liens, actuellement église paroissiale : classement par arrêté du 15 juillet 1920. Aile est du couvent abritant l'ancienne salle capitulaire, ainsi que l'ancienne aire du cloître (cad. B 1161, 1162) : classement par arrêté du 10 janvier 1995. Inscription du 27/07/1978 (salle capitulaire) (arrêté) annulée.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Bru N. (dir.), Séraphin G., Scellès M., Czerniak V., Decottignies S., Amigues G., Blaya N., Les églises du Moyen Âge dans le Lot, Milan, Silvana Editoriale Spa, 2011.

  • Auricoste (Françoise), Histoire de la seigneurie et du monastère des Junies, Association des Amis de la salle capitulaire du couvent des Junies, 2002, 130 p.

  • Rousset (Valérie), L'église Saint-Pierre-ès-Liens (Les Junies), Conseil général du Lot, notice numérique, 2005.

  • Rousset (Valérie), L'ancien couvent Notre-Dame avec l'église et la salle capitulaire (Les Junies), Conseil général du Lot, notice numérique, 2005.

Périodiques

  • Greil (Louis), "État des monastères des filles religieuses du diocèse de Cahors en 1668", Bulletin de la Société des Études du Lot, t. 24, 1899, p. 172-175, 198-202.

    p. 198-202
  • Alauzier (Louis d'), "L’église des Junies et ses vitraux", Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXIII, 1962, p. 29-39.

  • Bonnifait (Fabrice), Floret (Christelle), Villeneuve (David), "Les églises buissonnières dans le Lot. L'église Saint-Pierre-ès-Liens des Junies", dans Quercy Recherche, n° 91, janvier-mars 1998, p. 20-28.

  • Auricoste (Françoise), "La seigneurie des Junies au 16e siècle au temps des Morlhon et de Jean du Pré, poète et guerrier, ami de Hugues Salel", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. 122, 2001, p. 205-218.

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Eglises médiévales du Lot

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2013