• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Lacapelle-Marival
  • Commune Assier
  • Adresse place du Château
  • Cadastre 1839 H1 392, 393, 394 ; 2013 H 703
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, chapelle, communs, jeu de paume, moulin

Le château d'Assier est un édifice exceptionnel : c'est un château du Val de Loire en plein causse de Gramat, construit entre 1520 et 1540 par Galiot de Genouillac, seigneur des lieux et sénéchal du Quercy, maître de l'artillerie des rois Louis XII et François Ier, vainqueur de la bataille de Marignan en 1515.

Il se présentait autrefois sous la forme d'un vaste château à la française, organisé sur quatre ailes entourant une cour centrale, flanquées de tours rondes : vendu à la Révolution, ayant servi de carrière de pierres, il n'en reste aujourd'hui que l'aile ouest, les trois autres étant arasées.

Néanmoins, il se distingue encore aujourd'hui par ses fenêtres, son escalier monumental à deux volets et des médaillons sculptés figurant des personnages mythologiques et historiques.

Racheté par le collectionneur d'art Maurice Fenaille, le château devient propriété de l'Etat en 1934.

Jacques Ricard de Gourdon de Genouillac (1465-1546), dit Galiot, a hérité de sa mère, Catherine du Bosc, du quart de la seigneurie d'Assier, et c'est en tant que seigneur du lieu qu'il apparaît dans le dénombrement de 1504 ; à Assier, qu'il tient de l'abbé de Figeac, il possède alors colombier, moulins, fours, etc. et la moitié de la seigneurie avec toutes justices (L. d'Alauzier, 1984). Ancien page de Louis XI, écuyer de Charles VIII, Galiot de Genouillac devient maître de l'artillerie en 1512, sous Louis XII, participe aux guerres d'Italie et suit François Ier en captivité après la défaite de Pavie (1525). Il accumule charges et récompenses : sénéchal d'Armagnac en 1498, du Quercy en 1517, Grand écuyer de France en 1525... et enfin gouverneur de Languedoc en 1546, année de sa mort.£Galiot de Genouillac a progressivement acquis différents biens à Assier, et toute la seigneurie, les dernières acquisitions étant de 1518 et 1534 (L. d'Alauzier, 1975, p. 133, 135). G. Lacoste situait le début du chantier du nouveau château en 1524, sans citer de source ; bien qu'il considère que les achats de parts de la seigneurie puissent être des sources indirectes, B. Tollon retient que le chantier d'Assier et celui du château de Montal, peut-être commencé dès 1519, se sont probablement déroulés parallèlement : les différentes campagnes de travaux du château d'Assier seraient donc à placer entre 1520 et 1540, porte d'entrée et loggia étant mises en place en 1535, date gravée retrouvée en 1954 (Calmont, 1967).

Le château antérieur à la somptueuse construction de Galiot de Genouillac n'est connu qu'à travers la mention de la "tour del Sal". J. Depeyre (1958, p. 64) pensait pouvoir en reconnaître les vestiges dans les deux tours détachées du quadrilatère, à l'angle sud-ouest devant la tour dite "des archives", et à l'est, près du moulin, mais il faut plutôt y voir des ouvrages avancés dont la fonction serait cependant plus démonstrative que défensive. La "Tour des archives", en revanche, montre trois états successifs, dont le premier est antérieur aux travaux des années 1520-1540 mais ne peut être antérieur au milieu du 15e siècle : ce serait donc un premier château construit par Galiot, et qui aurait été en partie englobé dans le grand château Renaissance.

A la mort de Galiot de Genouillac, tous ses biens échoient à sa fille Jeanne, veuve de Charles de Crussol d'Uzès, dont les héritiers écartèlent leurs armes avec celles des Genouillac. Après la disparition de Jeanne, le château d'Assier est délaissé. En 1768, François-Emmanuel Crussol, duc d'Uzès, en vend les matériaux à un menuisier du village et en 1786, ce qui subsiste du dernier corps de logis est vendu à un avocat : les gravures des "Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France" en montrent les ruines en 1835. Des pierres sculptées se rencontrent éparses dans le village et ses environs (H. Viers, 1958, p. 159-160) ; des médaillons d'empereurs romains provenant des élévations sur cour se trouvent aujourd'hui dans les collections du Musée du Louvre et au Victoria and Albert Museum à Londres, l'une de ses cheminées est aujourd'hui exposée au Metropolitain Museum of Art (MET) à New York. Classé Monument historique en 1901, le château est devenu propriété de l'Etat en 1934.

Le moulin (notice J. Bonhôte). Placé juste en amont de la perte du ruisseau d'Assier, le moulin est vraisemblablement édifié à l'emplacement de l'ancien moulin médiéval, entre 1515 et 1524. La salle des meules, au rez-de-chaussée, comporte une cheminée en pierre de taille du 16e siècle ; encore en place, les quatre paires de meules et leurs mécanismes peu usagés datent d'une modernisation tardive vers 1880, tout comme, en soubassement, les quatre rouets en métal, et, à l'étage, des vestiges de renvois d'angle qui servaient notamment à faire tourner une scierie extérieure au moulin. Le moulin a cessé de fonctionner en 1914.

  • Remplois
    • Parties déplacées à Commune : Ile-de-France,75,Paris
    • Parties déplacées à Commune : Royaume-Uni,Londres
    • Partie déplacée à Commune : New York, Etats-Unis d'Amérique Adresse :
  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 16e siècle , date portée, datation par travaux historiques
    • Secondaire : limite 15e siècle 16e siècle , (incertitude)
  • Dates
    • 1535, porte la date
  • Auteur(s)

Bien qu'aux trois-quarts disparu, le château d'Assier est bien connu grâce, en particulier, à des dessins de la collection Gaignières, réalisés vers 1680 et en 1692. Les bâtiments entouraient une cour centrale en formant un vaste quadrilatère flanqué aux angles de tours rondes couvertes en dôme. On a depuis longtemps relevé qu'Assier était encore dans la lignée des "châteaux de plaine" du Moyen Age.

Les constructions sont pour leur plus grande partie en moellons de calcaire noyés dans du mortier : il est probable que les élévations aient été enduites. Les toitures étaient en ardoise. La porte d'entrée monumentale était entièrement peinte et dorée (J. Calmont, 1967).

La "Tour des archives" a été transformée en véritable "tour à canon" par la construction d'une épaisse chemise destinée à des casemates de tir (B. Tollon, 1993).

Le bâtiment du moulin, à un étage, est en pierre.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • grès pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    3 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • toit conique
    • dôme circulaire
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    vestiges, restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • candélabre
    • médaillon
    • buste
    • armoiries
    • salamandre
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1901/09/02
  • Précisions sur la protection

    Les restes du château et les parcelles de terrains avoisinantes (cad. H2 388p, 389p, 390p, 391 à 396, 401, 402, 403p, 404 à 408) : classement par arrêté du 2 septembre 1901

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, EST VA-432 et EST VA-46 (collection Gaignières).

Bibliographie

  • Delpon (Jacques-Antoine), Statistique du département du Lot, Paris-Cahors, 1831, tome I.

    p. 493-498
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1886, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome IV.

    p. 51
  • Escat (Monique), Tollon (Bruno), "L'apparition de l'escalier droit dans les châteaux du Quercy", dans Cahors et le Quercy. Actes du XXXIIe congrès d'études tenu à Cahors les 17, 18 et 19 juin 1977, Fédération des Société Académiques et Savantes, Cahors, 1978.

    p. 138-149
  • Tollon (Bruno), "Le château d'Assier", dans Congrès archéologique de France, 147e session, Quercy, Paris, S.F.A., 1993, p. 138-149.

  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 172-175

Périodiques

  • Roumejoux (A. de), "Rapport sur des excursions archéologiques en Quercy", dans Bulletin monumental, 4e série, t. 3, 33e vol., 1867.

    p. 504
  • "Séance du 9 décembre 1880 (porte provenant du château d'Assier, à Espédaillac)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. VI, 1880, p. 302.

  • Depeyre (abbé J.), "Le château d'Assier", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXIX, 1958, p. 13-37, 88-120, 157-182.

  • Calmon (Jean), "Observations faites au cours des travaux de moulage de la porte d'Honneur d'entrée du château d'Assier (Lot)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXVIII, 1967, p. 133-134.

  • Alauzier (Louis d'), "Une assignation de revenus en Quercy et Périgord faite en 1287 au roi d'Angleterre", dans Bulletin Philologique et historique (jusqu'à 1610), année 1964, Paris, C.T.H.S.,1967, p. 550.

  • Alauzier (Louis d'), "Les seigneurs d'Assier (Lot)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XCVI, 1975, p. 133-143.

  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CV, 1984, 3e fascicule.

    p. 222
  • Tricaud (Marie-Rose), "Le château d'Assier en Quercy (Position de thèse)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXXV, 2004, p. 199-216.

Documents figurés

  • Châteaux et manoirs du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2015.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Cadot Fabien
Cadot Fabien

Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.

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