En 1903, le maire Casimir Delhon dépose devant le conseil municipal l’avant-projet du groupe scolaire dressé par l'architecte biterrois Paul Harant (1873-1953). Le questionnaire remplit par l’inspecteur primaire en 1904 indique que la population de Puissalicon s'élève alors à 1073 habitants, dont 64 garçons et 61 filles en âge de fréquenter l’école, et que cette population tend à s’accroître en lien avec la prospérité viticole qui nécessite plus de main d’œuvre. La municipalité achète un terrain sur la Promenade appartenant à Elise Gast, veuve d’Antoine Bajard, pour la somme de 11 000 francs.
Paul Harant imagine un vaste édifice organisé selon un plan en T. Le corps de bâtiment construit du côté du chemin de la Condamine accueille l’école de garçons à gauche, l’école des filles à droite, chacune avec deux classes. Les salles de cours, situées au rez-de-chaussée, sont éclairées par de larges baies ouvertes sur les façades nord et sud. Les logements des instituteurs sont aménagés à l’étage. Selon les plans soumis à l’administration, le corps de bâtiment central, du côté de la promenade, doit accueillir une école maternelle ainsi qu’une salle de gymnase.
La commission des Bâtiments Civils, chargée de contrôler les constructions publiques partout en France, salue ce projet « très séduisant d’aspect » mais émet des réserves sur l’école maternelle et le gymnase traités avec « une ampleur que ne paraît pas comporter l’ensemble du groupe scolaire ». Elle prévient que leur réalisation ne pourra pas bénéficier des aides financières de l’Etat dédiées aux constructions scolaires. Et pour cause, cet espace accueillera finalement une "salle du peuple" dédiée à la vie syndicale et sociale chère à Casimir Delhon, président du syndicat agricole et de la Caisse de crédit mutuel, membre du Parti socialiste et futur sénateur. L'école enfantine est quant à elle aménagée dans l'ancien presbytère, situé au coeur du village.
Les travaux du groupe scolaire sont réalisés par Pascal Bertrand, entrepreneur à Magalas. Les matériaux utilisés sont majoritairement de provenance locale : cairons, briques et tuiles des usines de Béziers, mortiers de Bédarieux, plâtre gris de Roujan et d’Hérépian, pierre de taille dure des carrières d’Agde…
Les travaux sont terminés en 1907. Au cours de l’année de garantie qui a suivi la réception provisoire sont apparues différentes défectuosités et malfaçons qui ont fait l’objet d’un rapport de l’Inspecteur d’Académie le 21 décembre 1908 (il s’agit principalement d’erreurs concernant les pentes d’écoulement des caniveaux des cours de récréation, qui se déversent devant les salles de classe).
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013