Au 16e siècle, la métairie des Tuilières appartient à André de Malafosse, seigneur et baron d’Aigne et La Caunette, qui la baille en acapte à Jean Roque . Elle passe au milieu du 17e siècle à la famille de Cazalets en même temps l’ensemble de la seigneurie. Le 8 mars 1717, Etienne Saisset, bourgeois de Mailhac, reconnait tenir en emphytéose perpétuelle plusieurs biens à Las Teulières appartenant à Charles de Cazalets. La liste des possessions mentionne notamment :
- une métairie comprenant une maison, deux bergeries, une étable, un ciel ouvert et un patu, tenue en indivision avec Marc Paule et les héritiers Sigié
- une bergerie et deux fours, l’un à cuire le pain et l’autre la brique près du ruisseau de Répude
- la moitié d’une bergerie, l’autre étant dans le terroir d’Oupia .
- plusieurs champs, prés, jardins, terrains en fourrages, terres incultes…
Au début du 18e siècle, la métairie des Tuilières est donc exploitée par trois familles (Saisset, Paule et Sigié) avec pour principales activités l’élevage ovin, l’agriculture et la fabrique de tuiles et de brique. Ces biens sont cités sur le compoix de 1716 parmi ceux des héritiers de Jean Siguier (ou Sigié). Le document mentionne également aux Tuileries une maison de 19 cannes appartenant à Marc Paule. En 1727, les métairies des sieurs Saisset et Calas (s’agit-il de celle appartenant en 1716 à Marc Paule ?) peuvent contenir 60 chèvres et celle de Sigié, peut en contenir 20.
La « métairie des Tuilleries » apparait encore parmi les biens de la famille Saisset après la Révolution . Sur le plan cadastral napoléonien, une vaste maison avec cour est figurée, entourée de terres labourables, de pâtures et de bois. La matrice cadastrale fait également mention d’une pépinière et d’un jardin au sud-est de la métairie, le long du ruisseau du Répudre. La comparaison des plans cadastraux de 1817, 1934 et actuel permet d’observer l’évolution de l’emprise des bâtiments. Dès 1934, l’ancienne maison (parcelle 289 section C2 du cadastre napoléonien) est morcelée en six parcelles bâties et non bâties. Si les emprises au sol de l’élévation sud-ouest et d’une partie de l’élévation sud-est sont identiques à celles observées sur le cadastre napoléonien, l’ensemble des constructions paraît avoir été largement modifiée. De nouveaux remaniements interviennent après 1934 sur les bâtiments construits à l’est de la parcelle, qui présentent aujourd’hui une emprise différente côté cour.
Tout au long du 20e siècle le hameau est habité par une à trois familles. L’ancienne ferme est aujourd’hui dédiée principalement à l’activité viticole.
Aucun vestige de la métairie citée au 16e siècle ne semble avoir été conservé, du moins sur la base de ce qui a pu être observé, ce qui exclut les élévations sur cour ainsi que l’intérieur des bâtiments. Les constructions actuelles ne semblent pas antérieures aux 19e et 20e siècles.