Dossier d’œuvre architecture IA34009079 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Tour de Patau ou Castel de l'Inglès
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tour-sur-Orb (La)
  • Commune La Tour-sur-Orb
  • Lieu-dit Le Bousquet de la Balme
  • Cadastre 2016 C 278  ; 1826 c3 516
  • Précisions
  • Dénominations
    château
  • Précision dénomination
    vestiges
  • Appellations
    Tour de Patau, Castel de l'Inglès
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Les vestiges du château situés au Bousquet de la Balme sont appelés Tour de Patau ou Castel de l'Inglès. Le cadastre ancien de 1826 signale la « tour de Pataü » sur la parcelle 516 de la section C3 du Bousquet de la Balme. Sur la carte IGN au 1/25 millièmes, la tour est là aussi de nouveau indiquée mais sous le nom de Tour de Palaü. Dans son ouvrage sur l'histoire de Boussagues, Fournier, alors qu’il mentionne que la Tour de Patau était la tour du château-bas atteste dans le même temps : « C’est non loin du Bousquet de la Balme et à proximité de la métairie de Riols, que se trouvent pour ainsi dire incrustés à un rocher taillé à pic et presque inaccessible, les ruines de la Tour de Patau, connues sous le nom de Castel de l’Anglès par les habitants du pays » (Fournier p. 73).

Concernant l’origine du nom Tour de Patau, Soutou indique l'existence d'un texte datant de 1754 qui mentionne la tour en question. Il s'agit d'un contrat d’achat par la veuve du marquis de Thésan du Poujol à Louis Dalichoux de Sénégra, de divers fiefs nobles situés dans la baronnie de Boussagues, dont « Patau », avec des droits dans le « château de la Tour de Patau ». Soutou souligne que ce fief dit de Patau était déjà mentionné dans une reconnaissance antérieure (1608-1612) concernant le même seigneur (Soutou p. 48). Du Moyen Âge au 17e siècle, la famille seigneuriale des Patau administre la seigneurie de la Voulte à 25 km à l’ouest du Bousquet de la Balme. Soutou fait un lien entre cette famille et le site du Bousquet de la Balme en supposant qu’un coseigneur dénommé Denis de Pataud mentionné en 1606 possédait le site auquel il a donné son nom juste avant l’achat du seigneur de Sénégra. Le château a donc pu faire partie d’un domaine relevant des seigneurs de La Voulte, et prendre seulement au 17e siècle le nom de tour de Patau, une dénomination conservée au 18e siècle malgré le changement de propriétaire et enregistrée encore au début du 19e siècle dans le cadastre ancien.

A propos de l’appellation « Castel de l’Inglès », Soutou fait l'hypothèse que le château du Bousquet de la Balme a été construit par des mercenaires anglais entre 1364 et 1366 et que le site fut surnommé, sans doute dès le XIVe siècle par les paysans des environs : Castel de l'Inglès. Il construit cette hypothèse grâce aux mentions dans les textes de la présence de routiers d’origine anglaise, notamment le témoignage du chroniqueur biterrois Jacme Mascaro dont il reproduit le texte : « Item l’an desus dig fouc pres lou luoc de Bederieus per alcus engles » : en 1364 la localité de Bédarieux fut prise par quelques Anglais. Pourtant, cette appellation est courante et souvent attribuée à l'époque moderne à des sites qui ont la réputation d’avoir servi de repaires à des bandes de mercenaires lors de la guerre de Cent ans (Séraphin p. 46). Cependant, rares sont les routiers qui prennent le temps d’édifier un château. De plus, Florence Journot note des découvertes archéologiques (fragments de céramiques) sur la pente au pied du château qui peuvent être rapportés aux 10e-11e siècles (Journot Recensement p. 155) affirmant ainsi une occupation des lieux antérieure au 14e siècle. Il est d'ailleurs probable qu’un chevalier ait été « chasé » à cet endroit au 14e siècle (Journot Recensement p. 156).

Les formes de construction conservées dans ces vestiges peuvent supposer une datation de l'ensemble aux 13e ou 14e siècles.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, 14e siècle , (incertitude)

Le château du Bousquet de la Balme est situé sur le rebord rocheux d’un petit plateau dominant le vallon, au-dessus de la partie haute du hameau. Construit sur le flanc d’une montagne, l’accès au site est difficile.

Au pied de la falaise s’appuie un bâtiment quadrangulaire, à côté, d’autres vestiges maçonnés sont recouverts par la végétation. Ce bâtiment dont il reste les trois élévations devait être une tour à usage de logis. Cette tour est légèrement surhaussée par rapport à ses abords immédiats et au sud le rocher qui fait son support, forme dans le même temps le quatrième mur de l'édifice. L’élévation ouest présente une grande brèche vers la paroi au sud où l'on remarque que la base de la paroi rocheuse forme une corniche aménagée. Le pan de mur ouest conserve de multiples trous de boulin et des niches. Au niveau bas de l’élévation est sont disposées deux lignes de meurtrières.

Derrière et au-dessus du donjon se trouve la grotte (en occitan le mot balme signifie grotte) qui fait partie intégrante du site et dont le plafond communique avec le sommet de la falaise. En haut du rocher des départs de maçonnerie laissent supposer l’emplacement possible d’une tour, aujourd'hui arasée.

Au sommet de la falaise et à l'endroit supposé de la tour, un passage menant à la grotte est aménagé grâce à une voûte plus ou moins hélicoïdale dont l'entrée est marquée par un arc plein cintre maçonné. Quelques marches sont taillées dans la roche mais le passage devient rapidement une cheminée verticale.

Une exploration plus poussée des lieux combinés à des relevés permettraient de mieux comprendre le site.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    site archéologique

Bibliographie

  • FOURNIER, G. Histoire de Boussagues (Hérault) et de ses environs immédiats, rédigé vers 1884-1885, copie conforme, Dijon, 1966, 119 p.

    p. 25 et p. 73
  • JOURNOT, Florence. Archéologie des châteaux médiévaux de la montagne héraultaise : Haut bassin de l'Orb et Bassin de la Lergue, Xe-XIVe siècle, thèse sous la direction de Xavier Barral I Altet, Université de Haute-Bretagne, Rennes II, 1990, 3 vol.

    p. 154-156
  • SERAPHIN, Gilles. Donjons et châteaux du Moyen Âge dans le Lot, éditions midi-pyrénéennes, Bozouls, 2014.

    p. 46

Périodiques

  • JOURNOT, Florence. "Les châteaux médiévaux du Haut-Bassin de l'Orb", étude archéologique, Bulletin Monumental, tome 142, n°4, année 1984, pp. 375-396.

    p. 392
  • SNELLING, Pop. "Le Castel de l'Inglès", Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1979, n°27.

    P. 64-70
  • SOUTOU, André. "La tour de Patau, dite château de l'anglais (commune de Latour-sur-Orb)", Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1988, n°149.

    p. 46-50.
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
Articulation des dossiers