Cette croix en pierre porte deux détails gravés qui semblent rajoutés : la date 1686 au bas de la hampe et une croix latine sur un socle triangulaire. Selon un des membres de l'association « Les Amis du prieuré de Saint-Xist », les boules de pierre qui ornent les extrémités des bras de la croix ont été ajoutées dans les années 1990.
Si la croix porte la date de 1686, sa base sculptée est antérieure. Le décor, par sa réalisation et son choix iconographique, laisse à penser qu'il s'agit d'une réalisation de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. En effet, la figure du Christ dans l'attente de la crucifixion n'apparaît pas avant la fin du 14e siècle, mais elle est surtout répandue au 16e siècle où elle donne lieu à des créations particulièrement expressives. Aussi, les épisodes de la vie du Christ comme la messe de saint Grégoire connaissent à partir du 14e siècle un engouement croissant et ce jusqu’au 16e siècle. La représentation de Saint Jacques le Majeur a évolué au fil des siècles et c'est à partir du 13e siècle que l'apôtre est de plus en plus représenté avec les attributs du pèlerin. Le saint Jacques ici présenté reprend les représentations du Saint au 15e siècle.
La notice d'Inventaire d’André Signoles signale que la croix se trouve dans le cimetière attenant à l'église. Aujourd’hui, elle est mise à l’abri dans le cloître avec un moulage de sa base. La situation d’origine de l’ensemble dans le cimetière pourrait nous laisser supposer que la base ait accueilli une croix plus ancienne remplacée au 17e siècle par la croix actuelle. La base et sa croix d’origine auraient pu remplir une fonction de cénotaphe, comme c'est le cas pour une œuvre similaire : le premier cénotaphe de Philippe de Gueldre, conservé au Musée lorrain de Nancy (inv.2121.1).