Dossier d’œuvre architecture IA34009047 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Saint-Xist
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tour-sur-Orb (La)
  • Commune La Tour-sur-Orb
  • Lieu-dit Saint-Xist
  • Cadastre 2016 AD 175 église et clocher ; 2016 AD 176 cloitre ; 2016 AD 177 ancien presbytère, aujourd'hui maison privée ; 1826 G3 1376 Cadastre napoléonien, église et clocher ; 1826 G3 1377 Cadastre napoléonien, cloitre et presbytère
  • Dénominations
    église
  • Précision dénomination
    ancien prieuré
  • Vocables
    Saint Cyr, Sainte Julie
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    presbytère, cimetière

D’après le chanoine J. Segondy, c’est en 1135 qu’apparait la première mention de l’église de Saint-Xist comme dépendance de l’abbaye de Villemagne (Secondy p.756). L’abbé de Villemagne aurait établi des moines à Saint Xist pour faire prélever les impôts dans la haute vallée de l’Orb.

Au 13e siècle, l'église de Saint-Xist apparait dans un acte de vente ; le 30 septembre 1236, Guillaume Ermengaud de Montpaon vend à Déodat de Boussagues ce qu’il possède dans le territoire de Boussagues et dans diverses paroisses parmi lesquelles figure Saint-Xist (Pasquier et Olive, liasse 105).

Quelques années plus tard, le 16 janvier 1271, Aymeri de Boussagues, descendant de Déodat, en présence de Guillaume de Cohardon, sénéchal de Carcassonne et Béziers, de Barthélémy Dupuy, juge de Carcassonne, reconnaissent tenir de Philippe, roi de France, dans la sénéchaussée de Carcassonne et Béziers : les droits exercés par eux dans la paroisse de Saint Cyr et Sainte Julite (Pasquier).

L’église sera à nouveau mentionnée en 1322; Sanctus Cyriacus dans le rôle des décimes, et notamment en 1364 à propos du rôle des syndics de Boussagues établit lors de leur élection. Cette élection eut lieu le 2 décembre 1364 par les habitants de la communauté. Les syndics, Guillaume Verdier, Bernard Fabre et Bernard Boissin avaient pour attribution de "construire, entretenir, réparer les églises et les clochers de N. Dame de Boussagues, de St-Sauveur du Puy, de Notre Dame de Camplong, de St Etienne de Mursan, de Saint Cyr, édifices compris dans la juridiction de Boussagues, et de prendre les mesures ou faire les réquisitions nécessaires pour ces constructions, réparations et entretiens" (Pasquier). Par ailleurs, il est intéressant de noter qu'en 1364 les Grandes Compagnies s'emparent de Boussagues et Bédarieux, l'église de Saint-Xist est alors « fortifiée » ce qui explique l’ampleur de son comble actuel (O.Godet).

L'église est l’une des 43 paroisses qui dépendent de l’archiprêtré de Boussagues, elle est alors une rectorie faisant partie de la manse de Joncels. Elle avait autrefois deux annexes : Frangouille et Saint-Vincent ; la première existait encore en 1789 mais la seconde avait cessé d’exister en 1600. La paroisse est desservie par un curé et un vicaire, l’un des derniers nommé Roustan était également, vers le milieu du 17e siècle, recteur des écoles.

Le 12 juin 1636, Henri Dalichoux, curé prieur de Saint-Xist, et son vicaire perpétuel Jean Bouissy, reçoivent dans leur église l'évêque de Béziers, Mgr Clément de Bonzy, qui dresse alors une description précise des lieux (annexe Visites pastorales des êveques de Béziers).

Le 18 septembre 1690, Guillaume Carbonnier, prieur de Boujan-sur-Libron est reçu à Saint-Xist, par Pierre Massigny prêtre et vicaire du lieu. Son rapport très succinct se limite à l’inventaire du mobilier et des ornements. Par contre, le 25 septembre 1749, Mgr Joseph Bruno de Bausset de Roquefort, reçu par Maistre Migueyrou, curé, dressera un rapport complet de sa visite (annexe Visites pastorales des êveques de Béziers).

En 1754, Louis Dalichoux de Sénégra vend à Mme Claudine J.G. Le Mazuyer, veuve du marquis de Thésan du Poujol, les fiefs nobles situés dans la baronnie de Boussagues ainsi que les droits de patronage et de collation de certaines chapelles au nombre desquelles figure celle de Saint-Xist.

D’après Albert Fabre (Histoire de Bédarieux) et le roman de Ferdinand Fabre (Les Courbezon), Saint-Xist serait un ancien couvent des Recollets. En 1770, il s’agit toujours d’un prieuré séculier, dont le curé se nomme alors Jean Bouisson (Pasquier et Olive, liasse 166). L’installation des Recollets à Saint-Xist apparait de ce fait assez tardive et de courte durée.

Si l’on en croit Ferdinand Fabre, l’église de Saint-Xist fut saccagée et abandonnée, puisqu’en 1816 « les ruines de la vieille église et du vieux couvent des Recollets furent relevées par Clavel de Camplong, maçon. Les travaux commencés à la fin avril 1817 furent complétement terminés le 25 septembre de la même année » (F. Fabre pp. 22,25).

Plusieurs travaux de restauration eurent lieu sur l'église de Saint -Xist. Concernant le clocher, en 1991 des travaux visant à conforter le clocher ont eu lieu sous la direction de Olivier Godet, architecte D.P.L.G. En 1998, une opération de traitement des façades, abside et drainage périphérique de l’église eut lieu. En 2003, une restauration de la couverture de la nef et de la chapelle nord, avec reprise de parements nord de l'église fut effectuée sous la direction de Christian Rouquette, architecte D.P.L.G.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle, 4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle, 16e siècle

L'église de Saint-Xist se situe à l'écart du hameau, une calade, restaurée il y a quelques années permet d'accéder à l'édifice. A proximité se trouvent les ruines d'un ancien château (parcelle 154). Trois croix monumentales sont situées à l'ouest, à l'est et au sud autour de l'église. Un cimetière jouxte l'édifice au nord. Devant l'entrée, se dresse une réplique de la grotte de Lourdes et quelques vestiges de pierre tombale ou de socle de croix de part et d'autre du portail. L’église possède un plan allongé, à nef unique et chevet plat. Le portail de l'église comporte deux voussures en arc brisé, l’angle des voussures est animé par un tore qui retombe sur une colonnette engagée par l’intermédiaire d’une simple bague. L’extrados est marqué par une archivolte à tore à listel qui retombe sur deux culots sculptés en forme de coquilles.

Ce portail est similaire à celui de l'église Sainte-Marie de Frangouille (IA34008372), située à quelques kilomètres de Saint-Xist. Au sommet du pignon de la façade occidentale ; une stèle discoïdale a été placée, sa seule face visible est sculptée en réserve. Elle provient très certainement du cimetière attenant, on trouve une croix discoïdale similaire dans le cimetière qui jouxte l'église de la Trinité de Boussagues (sur le mur de clôture du cimetière). André Soutou a publié un article dans le Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts Cantons de l’Hérault, en 1987 afin de présenter la croix discoïdale de Saint-Xist.

Les élévations latérales de l’édifice, notamment l'élévation nord, aveugle, ne permettent pas d'observations significatives.

A l'intérieur, la nef est couverte d’une voute en berceau brisé sur trois arcs doubleaux qui reposent sur des culots ; elle est séparée du chœur par l'arc triomphal de tracé brisé qui repose sur deux demi-colonnes engagées. Le chœur, est également couvert d’une voûte en berceau brisé qui est plus basse et plus étroite que celle du vaisseau principal. La nef est éclairée par l'oculus sur la façade occidentale, et par une baie en pénétration dans la voûte au sud. Une fenêtre axiale, étroite, ajoure le chœur à l’est. Une autre baie en arc brisé a été aménagée au sud. Une chapelle à double travée ouvre sur la nef et sur le chœur. Au-dessus de la nef et du chœur, un comble a été aménagé, on y accède depuis la sacristie.

Le clocher, sur plan quadrangulaire est à trois étages, au premier niveau est venue s’appuyer à l’ouest une chapelle latérale. Ce premier étage était ouvert sur ses quatre faces par une baie en plein-cintre, aujourd’hui murée. Les baies du deuxième étage sont également occultées, il s’agit de baies-géminées. Seules les ouvertures de la chambre des cloches ont été épargnées. Ce dernier étage est souligné par un bandeau continu. Un toit en pavillon repose sur l'ensemble.

Le cloître s'ouvre sur la cour par huit arcades en plein cintre, composées de moellons. La galerie entoure la cour et repose sur des arcades visibles en contrebas. La galerie est bordée par un muret composé de pierres d’extraction locale de couleur rouge issue de la ruffe (roche formée par la combinaison de sédiments argileux et d'oxydes de fer). Couverte d’un toit de tuiles rondes, la charpente de la galerie prend appui sur une série de seize colonnes de section polygonale avec tablette sommitale aux angles abattus en cuillère. Le toit, à un seul versant s’appuie du côté opposé à la cour, sur le mur de l’église au nord, le mur de la sacristie à l’est, sur celui du presbytère au sud, et à l’ouest sur celui d’anciennes dépendances. La porte mettant en communication l’église et le cloître s'orne d'un linteau à accolade porté par des piédroits moulurés. Une partie du cloître est transformée en sacristie, la galerie sert de lieu de passage entre l’église et le presbytère.

  • Murs
    • grès pierre de taille crépi
  • Toits
    tuile, schiste en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    comble à surcroît
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, église, clocher et cloitre
    propriété d'une personne privée, ancien presbytère parcelle AD 177.
  • Protections
    inscrit MH, 1979
  • Précisions sur la protection

    église ; façade et toiture des bâtiments bordant la cour intérieure avec leurs galeries (CAD. AC 175 à 177). Inscription par arrêté du 27 décembre 1979.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Dossier de restauration église de Saint-Xist par l’architecte D.P.L.G Olivier Godet, 15 mai 1991, DRAC Occitanie, CRMH, Site de Montpellier.

Bibliographie

  • FABRE, Albert. Histoire de Bédarieux et des communes du canton, XXe volume de la collection Histoire des communes de l’Hérault, Imp. Firmin et Montagne, Montpellier, 1913.

  • FABRE, Ferdinand, Les Courbezon, scènes de la vie cléricale, Paris, 1862.

  • FOURNIER, G. Histoire de Boussagues (Hérault) et de ses environs immédiats, rédigé vers 1884-1885, copie conforme, Dijon, 1966, 119 p.

  • PASQUIER F., OLIVE S. Le Fonds Thésan aux archives du château de Léran (Ariège), Imprimerie Lauriol, Montpellier, 1914.

  • PASQUIER, Félix. "Documents relatifs à la seigneurie de Boussagues, de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle", Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1899, III, n° 3, p. 243-310 ; 1900, n° 3, p. 325-412. Tiré à part, Béziers, 1901, 164 p.

  • SECONDY, Jean, Les églises du diocèse de Béziers d’après les visites pastorales, 1942.

  • MOTTE, Claude. Paroisses et communes de France, dictionnaire d'histoire administrative et démographique, Hérault, Ed. CNRS, Paris, 1989.

    p.452-453
  • ALZIEU, Gérard (abbé), Les anciennes églises de Bédarieux, Montpellier,1954.

Périodiques

  • SIGNOLES, André, « L'Ancien prieuré Saint-Cyr et Sainte-Julie à Saint-Xist », Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1979, n°26.

    p.71-83.
  • BRUNEL, Jules. "Quelques notes d'histoire et d'archéologie sur la baronnie de Boussagues", Cahiers d'histoire et d'archéologie, 1936, t. XI, p. 669-689.

  • SOUTOU. André, "La nouvelle croix discoïdale de Saint-Xist", Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1987, n°10.

    p.76-86.

Annexes

  • Visites pastorales des évêques de Béziers.
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles