Dossier d’œuvre architecture IA34009037 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison dite "du bailli"
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tour-sur-Orb (La)
  • Commune La Tour-sur-Orb
  • Lieu-dit Boussagues
  • Cadastre 2016 AY 146  ; 1826 E1 95

Cette grande demeure construite au nord du bourg est accolée à une ancienne porte de ville actuellement murée qui donne accès au faubourg nord. La proximité de la porte et sa position sur l'enceinte peuvent laisser supposer que les habitants de cette maison étaient chargés de garder la porte. Si l’élévation nord de l’édifice s’est construite sur l’enceinte du bourg, antérieure au 15e siècle, aucun élément architectural significatif antérieur au 15e siècle n'a été observé sur place. La construction de la maison peut être datée, plus certainement, à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle comme l'indique notamment la forme des fenêtres. Les fenêtres sont à chanfrein, à baguettes croisées ou à larmiers, une variation dans les formes qui est fréquente à la fin du 15e siècle et au début du 16e siècle.

La tradition orale rapporte que le bailli prononçait ses sentences ou faisait connaitre ses volontés depuis une tribune ou loggia supportée par des arcades surbaissées (aujourd’hui murées) donnant sur la place de la Meule (Brunel p.680). Cela ne peut, cependant pas être vérifié car aucun vestige ne permet de l'attester.

La demeure fut l'habitation seigneuriale de la famille des Dalichoux de Sénégra, seigneurs et barons de Sénégra, de Rocassels et autres lieux (Fournier p. 35). Elle fut la propriété successive de la famille Villechoy en 1664, de Clermont-Rieussec en 1698, du baron de Bezouls, seigneur de Boussagues, pour revenir en 1714 aux Sénégra. Selon une source orale, la maison fut confisquée à la Révolution en tant que bien national. Les archives de 1827 indiquent que Joseph Mejanel est propriétaire de la maison (AD Hérault 3 P 2929). Entre 1848 et 1860, Joseph Honoré de Sénégra rachète l’édifice et procède à la restauration de la demeure. Sa nièce, Armandine légua ses biens à son beau-frère Léonce Tapie de Ceyleran, qui transmis le bien à sa fille. Cette dernière se maria avec le comte Alphonse de Toulouse-Lautrec avec qui elle donnera naissance au peintre Henri de Toulouse-Lautrec, qui hérita de la maison mais n'y habita jamais. Par la suite, le bien échu au père de la comtesse Attems puis à la comtesse elle-même et à ses enfants.

A la fin du 19e siècle, la maison accueillit une école. En effet, une lettre du curé de Boussagues, datée du 22 mai 1860 et adressée au maire, réclame l’autorisation d’installer une école de filles dans la maison du bailli (Fargier p. 98). Après approbation, la maison fut mise à la disposition du curé avec une rente annuelle, selon Fabre, de 150 francs. (Fabre p. 48). Louis Fargier estime que l'école fonctionna jusqu’au début du premier quart du vingtième siècle (Fargier p. 103).

La demeure est ensuite abandonnée pendant plusieurs décennies avant d'être acquise par Gabriel-Alphonse Duch en 1941 (Duch p.3).

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle , (incertitude)

La maison est constituée d'un corps de logis flanqué d'une tour circulaire contenant un escalier à vis maçonné qui dessert les deux étages ainsi que les combles. Le sommet de cette tour est marqué par un cordon, au-dessus duquel s’ouvrent au sud-est les neuf trous du pigeonnier. Une porte sur la rue, couronné d’un larmier formant un enroulement gras en escargot permet d’accéder à la tour. Dans l'axe de cette porte, deux demi-croisées dont l'une est à quart de rond, avec encadrement mouluré et larmier ainsi que deux petites fenêtres éclairent l'escalier. On trouve aussi sur l'élévation ouest, une demi-croisée à baguettes croisées avec larmier et appui mouluré. La tour s’arrête un peu au-dessus de la plus haute fenêtre dont le décrochement visible indique une surélévation au niveau du comble. Au premier étage et s’appuyant sur la maçonnerie du 15e siècle se trouve un pont doté d’un garde-corps en ferronnerie qui enjambe la rue. Un angle arrondi fait la transition entre les élévations ouest et sud. L'élévation sud s'ouvre au rez-de-chaussée par deux arcades : l'une en arc segmentaire, dont l'un des piédroits est en quart-de-rond, est actuellement murée, tandis que l'autre est moderne. La plus ancienne pourrait être une ouverture de boutique. Le premier étage est marqué par une croisée à double cavet, une demi-croisée et une fenêtre à linteau échancré en arc brisé avec appui mouluré. Au deuxième étage, dans l'axe de la croisée du premier étage se trouve une baie géminée avec trumeau à appui mouluré. Proche d'une ancienne fenêtre aujourd'hui murée, un jour à linteau à accolade est un percement moderne sur une ancienne baie murée. L'élévation nord qui constitue l'arrière de la maison prend appui sur la roche, plus précisément elle s’est construite sur le mur d’enceinte dont la partie basse laisse apparaitre d'anciennes traces d'écoulement d'éviers ou de latrines. Cette construction sur l’enceinte a permis d’ouvrir des fenêtres sur la partie haute. En effet, deux fenêtres couvertes par un seul et même larmier sont surmontées de deux autres fenêtres dont le cordon d'appui a presque disparu. Cette élévation comporte un avant-toit avec six consoles de pierre.

A l’intérieur, une grande cave voûtée supporte toute la partie ouest de l’édifice. C’est par la porte de la tour que l’on accède au premier étage du logis. Une première pièce servant de cuisine permet d’accéder aux autres pièces. Elle contient une cheminée haute traditionnelle et s’éclaire d’une croisée à coussièges. Au deuxième étage, une grande salle dessert les autres pièces. Le comble couvre la partie nord contrairement à la partie sud qui ne comporte pas de comble utile. L’ensemble de l'édifice est couvert de lauzes qui sont une réfection du 20e siècle (Duch p. 7).

  • Murs
    • pierre moellon
  • Toits
    schiste en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à un pan
    • toit conique
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    remanié, restauré
  • Représentations
    • tête de femme
  • Précision représentations

    Au deuxième étage de l'élévation sud se trouve, en remploi, le visage sculpté d'un personnage féminin inséré dans la maçonnerie qui borde le jour à accolade moderne.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 2929 f°1-720. La Tour-sur-Orb : matrices des propriétés foncières, 1827-1913.

  • COMTE, Yvon. Dossier de présentation à la CRPA du 23 janvier 2018, « maison du Bailli » dit « manoir de Toulouse-Lautrec » à Boussagues, CRM/DRAC Occitanie, 2017, 2 p.

  • SIGNOLES, André. Dossier d'Inventaire, La Maison du Bailli, La Tour/Orb, 1971, 8 p.

    p. 2

Bibliographie

  • FABRE, Albert. Histoire de Bédarieux et des communes du canton, XXe volume de la collection Histoire des communes de l’Hérault, Imp. Firmin et Montagne, Montpellier, 1913.

    p. 48
  • FOURNIER, G. Histoire de Boussagues (Hérault) et de ses environs immédiats, rédigé vers 1884-1885, copie conforme, Dijon, 1966, 119 p.

    p. 35

Périodiques

  • BRUNEL, Jules. "Quelques notes d'histoire et d'archéologie sur la baronnie de Boussagues", Cahiers d'histoire et d'archéologie, 1936, t. XI, p. 669-689.

    p. 675
  • DUCH, Gabriel-Alphonse. Le Manoir de Toulouse-Lautrec "Maison du bailli" à Boussagues (Hérault), extrait du Bulletin "Vieilles Maisons Françaises", n°23, juillet 1965, éditions Coquemard, Angoulême, 7 p.

  • FARGIER, Louis. "L’enseignement au XIXe siècle dans l’ancienne commune de Boussagues », Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1993, n°214, p. 98 à p. 103.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
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