Dossier d’œuvre architecture IA34008366 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château-bas de Boussagues
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tour-sur-Orb (La)
  • Commune La Tour-sur-Orb
  • Lieu-dit Boussagues
  • Cadastre 1826 E1 158  ; 2016 AY 183
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    Château-bas
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Dès la fin du 12e siècle, l'existence d'un château à Boussagues est attestée dans les actes. En 1199, Guillaume Aton de Curvalle remet en gage d'un emprunt à Déodat de Boussagues ce qu'il possède dans le château de Boussagues, à l’exception de la tête du vieux château (caput castri) de Boussagues : " in castro de Bociacis et in suis terminis, excepto capite castri veteris de Bociacis " (Pasquier p. 288). Ce texte fait supposer l’existence d’un castrum novum qui sera effectivement cité dans un acte de vente en 1218 : « in castro novo de Bociacis » (Pasquier p. 310) puis en 1256 dans une quittance de dot : « Acta sunt hec in castro de Bociacis in domo nova » (Pasquier p. 251). Domo nova s’oppose alors au caput castris (vieux château).

L'appellation "Tour de Patau" qui est parfois rattachée à cette tour ne semble pas justifiée. En effet, en 1885 Fournier indique dans son ouvrage sur l’histoire de Boussagues : « la tour carrée à fenêtre géminée du château inférieur, portait le nom de Tour de Patau, et c’est de cette dernière dont il est parlé dans l’acte d’accord passé entre Bernard-Aton et Deodatus de Bossacie, en 1145 » (Fournier p. 31). Fournier date alors la tour, ainsi que l’aile du château auquel elle est reliée au commencement du 12e siècle. Or selon André Soutou, ce texte mentionne simplement : "le château de Boussagues" (castello de Bociagas) et "la tour de ce château" (turrem praedicti castelli) sans qu’il ne soit jamais question d’une tour dite "de Patau" (Soutou p. 46). Les auteurs postérieurs reprennent l'affirmation de Fournier ancrant ainsi cette appellation dans la tradition populaire. Pourtant, le texte sur lequel s'appuie Fournier semble plutôt désigner une tour reliée non pas au château inférieur de Boussagues mais au château supérieur. D'ailleurs, le château-bas n’est mentionné indirectement qu’en 1199 et par opposition au caput castris. Les deux châteaux de Boussagues suivent un parti assez semblable et tous deux forment une partie de l’enceinte. Pourtant, si une enceinte propre isole le château-vieux, rien n’indique que c’était le cas pour le château-bas.

Les formes et techniques de construction permettraient de dater la tour sud-est de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. Cette partie sans doute affectée au logis fut étendue par l'aile est au début du 16e siècle. Les ailes nord et ouest ont été ajoutées au 17e siècle comme le montrent les fenêtres hautes refaites à la même époque.

Dans les archives de 1827, Pierre Rey, capitaine retraité est le propriétaire du château-bas alors indiqué comme « maison » (AD Hérault 3 P 2929). Il s’agit ici de l’aile ouest car l’aile est, est figuré à l'état de ruine sur le cadastre ancien de 1826. Une photographie du début du 20e siècle montre que le château est toujours sans couverture à cette époque. L'édifice a donc connu des restaurations importantes, sans doute à partir du 2e quart du 20e siècle. En effet, une photographie issue du fonds Maurice Oudot de Dainville constitué entre 1922-1935 révèle qu'à cette époque la couverture du château est en place.

Le château étant un édifice remarquable du bourg, il mériterait une étude archéologique approfondie. Il serait notamment intéressant de réaliser un plan des différentes phases de constructions de ce château.

  • Période(s)
    • Principale : limite 12e siècle 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle, 17e siècle , (incertitude)

Au château « vieux » situé sur le haut du bourg répond le château « neuf » à l’est. Le site présente un ensemble de bâtiments accolés en fer à cheval autour d’une cour. Le bâtiment initial occupe le côté sud-est de la cour ; il s’agit d’une tour carrée à trois étages qui présente des assises de moellons équarris auxquels se mêlent des assises de pierres de taille. Elle présente au nord-ouest une porte haute sous arc plein-cintre dont l'encadrement paraît avoir été repris, ainsi qu'un alignement de trous de poutre qui part du côté gauche de la tour pour aboutir sous le seuil de la porte. Des baies étroites rythment les élévations sud-ouest et sud-est. Au sud-est se trouve une baie géminée à colonnette munie d’un chapiteau à crochets et couverte d'arcs en plein cintre. A cette tour furent annexées des constructions plus étendues : le corps central d’abord et plus tard la tour nord et l’aile nord-ouest.

Le corps central (aile sud-est) est bâti de moellons équarris en moyen appareil. Il est percé, sur le côté est, de deux croisées visiblement reprises en partie haute et de deux archères en partie basse.

Les deux ailes accolées en équerre forment la partie nord-est du château. La tour de l'angle nord, qui fait la jonction, est composée de moellons dont les reprises sont visibles. Elle possède une croisée sur angle, sans doute remontée, dont les meneaux, comme les encadrements, sont moulurés. Cette fenêtre est surmontée d’un larmier à cavets. En partie haute de l'élévation sud-est se trouve une demi-croisée avec encadrement mouluré et appui saillant.

Sur l'élévation nord-ouest, une croisée et une demi-croisée, sans doute remontées, rythment les étages. Une porte, probablement percée à l'époque moderne permet d'entrer dans le château depuis le bourg.

Les bâtiments encadrant la cour au nord-ouest étaient probablement réservés aux communs.

L’intérieur de l’édifice n’a pas été vu, cependant, deux descriptions permettent de comprendre l'aménagement intérieur : la notice d'inventaire d'André Signoles qui fige l'état du château dans les années 1970 et le recensement de Florence Journot réalisé dans les années 1990. Ces travaux nous indiquent que la grande salle du premier étage de l'aile sud-est est couverte d’une charpente sur trois arcs diaphragmes dont le tracé est brisé et qui portent des traces de reprises.

  • Murs
    • pierre moellon
    • pierre pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Le château-bas de Boussagues, en dépit de sa restauration au 20e siècle, garde un état de conservation notable et présente un fort intérêt archéologique.

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 2929 f°1-720. La Tour-sur-Orb : matrices des propriétés foncières, 1827-1913.

  • SIGNOLES, André. Dossier d'Inventaire, Château-bas, La Tour/Orb, 1971, 6 p.

Bibliographie

  • FOURNIER, G. Histoire de Boussagues (Hérault) et de ses environs immédiats, rédigé vers 1884-1885, copie conforme, Dijon, 1966, 119 p.

    p. 31
  • JOURNOT, Florence. Recensement des châteaux et fortifications villageoises dans les hauts cantons de l'Hérault, S.l. : s.n., 1990.

  • PASQUIER, Félix. "Documents relatifs à la seigneurie de Boussagues, de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle", Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1899, III, n° 3, p. 243-310 ; 1900, n° 3, p. 325-412. Tiré à part, Béziers, 1901, 164 p.

    p. 251, 288, 310
  • PASQUIER F., OLIVE S. Le Fonds Thésan aux archives du château de Léran (Ariège), Imprimerie Lauriol, Montpellier, 1914.

Périodiques

  • JOURNOT, Florence. "Les châteaux médiévaux du Haut-Bassin de l'Orb", étude archéologique, Bulletin Monumental, tome 142, n°4, année 1984, pp. 375-396.

  • SOUTOU, André. "La tour de Patau, dite château de l'anglais (commune de Latour-sur-Orb)", Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts-Cantons de l'Hérault, 1988, n°149.

    p. 46
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
Articulation des dossiers