Dossier d’œuvre architecture IA34006051 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
Usine de matériel ferroviaire Fouga, puis usine de matériel d'équipement industriel Cameron
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Béziers 4
  • Hydrographies du Midi canal
  • Commune Béziers
  • Lieu-dit plaine Saint-Pierre
  • Adresse avenue Joseph Lazare
  • Cadastre 2011 IS 20, 23, 30 à 34, 48
  • Dénominations
    usine de matériel ferroviaire, usine de matériel d'équipement industriel
  • Appellations
    Fouga, Cameron
  • Parties constituantes non étudiées
    aire des matières premières, aire des produits manufacturés, atelier de fabrication, atelier de réparation, magasin industriel, bureau, local du comité d'entreprise, pont bascule, voie ferrée, pont mobile, château d'eau

La société des établissements Fouga et Cie, créée par Gaston Fouga en 1919, a pour objet la construction, l'entretien et la réparation de tous objets mécaniques et notamment du matériel feroviaire, voitures, camions et moteurs. Les ateliers sont répartis de part et d'autre du canal du Midi. Installés sur 4 ha et occupant 7000 m² couverts, les « ateliers Nord » sont destinés aux wagons. En face, sur une surface de 7 ha dont 35000 m² couverts, les « ateliers sud », dont les premiers bâtiments sont construits entre 1920 et 1925, puis agrandis en 1939, sont établis pour la réparation des locomotives et tenders. Ainsi, les établissements Fouga se spécialisent rapidement dans la réparation et la construction du matériel roulant pour les chemins de fer et obtiennent leurs principaux contrats auprès de la Cie du Midi et de la Cie Internationale des Wagons Lits.

Pendant la seconde Guerre Mondiale, l'entreprise fournit du matériel aux autorités françaises et allemandes. Le 5 juillet 1944, 76 bombes de l'aviation alliée atteignent les bâtiments de l'usine, essentiellement les ateliers sud. Les bâtiments abritant les postes de garde, les bureaux admistratifs, le montage des chaudières, la petite chaudronnerie et un des magasins sont détruits. Entre juillet 1945 et octobre 1946, les travaux, subventionnés par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, sont réalisés, selon les plans de l'ingénieur des établissements Fouga Albert Gibert (ingénieur des Arts et Métiers, à l'origine des constructions initiales), par les Ets Fourre et Rhodes de Paris pour le gros oeœuvre, les Ets Fouga pour la serrurerie, charpente et menuiserie et les Et Louis Blanc de Béziers pour la vitrerie. Les façades des bâtiments abritant le montage des chaudières et des locomotives sont reconstruites à l'identique, comme celui de la petite chaudronnerie, bâti sur ses anciennes assises. Ces travaux permettent également l'agrandissement de l'infirmerie, l'aménagement de douches, l'installation d'une salle de culture physique, d'une bibliothèque et d'une cantine.

Après la guerre, sous la direction d'Henri Froustey, l'entreprise multiplie les commandes auprès de la clientèle privée, dans un effort de reconversion. Entre 1949 et 1950, les travaux pour des particuliers sont multipliés par trois, grâce notamment à la fabrication de pièces de rechange pour les entreprises de forage de l'industrie du pétrole. En 1949, les ateliers sont équipés pour la fabrication en série de citernes métalliques, remplaçant les foudres. Cependant, cet effort n'est pas suffisant face à la baisse des commandes de l'Etat, sensible à partir de 1948. En 1950 prennent fin les réparations pour les wagons lits et celles des wagons de marchandises et des voitures diminuent de moitié. En 1955, le marché pour les locomotives est supprimé par la SNCF. Le 20 juillet 1956, la société Fouga dépose le bilan. Les différents secteurs d'activités sont alors cédés à plusieurs sociétés dont Petro-Fouga (groupe Commentry-Oissel), pour le matériel à destination de l'industrie pétrolière, principalement pour la raffinerie de Lacq, et Fouga et Cie pour le matériel ferroviaire (puis Compagnie Européenne de Matériels (CEMA), puis CEMP, puis PANTRAMA-SIB). Petro-Fouga est en liquidation en 1962, suivie de la PANTRAMA-SIB, en 1966. Seuls demeurent l'usine Isobox (Isobra-Poron France, installée sur le site Nord en 1963) et la Cameron-Iron-Works (Houston), constructeur d'équipements pétroliers, de contrôle et de régulation de pression, implantée sur le site Sud dès 1958.

Spécialisée à l'origine dans la fabrication des vannes sphériques (Ball Valve) équipant les oléoducs et les gazoducs (production transférée en Italie en 2004), l'usine Cameron-Iron-Works de Béziers s'est diversifiée, entre 1980 et 1990, dans les systèmes de forage et de production (drilling systems), avec la production des têtes de puits et des obturateurs de sécurité (BOP), devenus la fabrication principale du site. Utilisés lors de la phase de forage des puits, le BOP permet de maîtriser les éruptions de pétrole ou de gaz. Ses différents composants (bonnet et ram) sont usinés, à partir d'aciers italiens, et assemblés sur le site de Béziers. Auparavant fabriqués aux Etats-Unis, les T Series BOP, obturateurs de sécurité destinés aux forages terrestres de petite taille et à basse pression, sont fabriqués dans les ateliers biterrois de la Cameron depuis 2009. D'autres équipements destinés à l'industrie du pétrole et du gaz en sont également issus comme les manifolds, les Gate Valves (vannes à opercules) et les risers. Les risers de forage sont des colonnes de tubes, d'une longueur de 25 à 30 m, qui permettent de relier le BOP posé au fond de l'océan à la plate-forme de forage et qui servent à guider le train de forage et à canaliser les fluides. Leurs composants (main-pipe et lignes auxiliaires), fabriqués aux Etats-Unis (Houston), sont assemblés, soudés, testés et peints sur le site de Béziers, depuis 2007, et expédiés par voie ferrée jusqu'au port de Sète. Depuis 2011, un service after market a été mis en place pour les BOP. En 2013, 120 BOP ont été traités pour réparation et recertification.

En 1920, l'atelier Nord occupe 75 ouvriers. En juin 1936, l'arrêt de travail des 1450 métallurgistes aboutit à l'augmentation des salaires, la signature d'une convention collective, l'obtention de 15 jours de congés payés pour tous et l'élection de délégués du personnel dans chaque atelier. En 1948, les établissements comptent 2242 salariés, puis 1698 en 1953, 1481 en 1955 et 1200 en 1956. La Cameron emploie 800 personnes.

Sur une surface totale de 97 450 m², les ateliers d'usinage occupent une surface couverte de 38 875 m², répartis dans un ensemble de 8 halles comportant chacune plusieurs travées, construites suivant une orientation est-ouest. Cet ensemble présente une homogénéité architecturale liée à l'emploi du béton à la fois pour le gros-oeuvre en pan de béton armé hourdis de briques, pour la charpente ainsi que la couverture en voile mince de béton. Seuls la travée sud de l'atelier des Gate Valve et des Ram (bâtiment O), le bâtiment destiné à la maintenance (bâtiment S), la travée centrale des BOP (bâtiment Q) et l'atelier de soudure et outillage (bâtiment V) surmonté de trois sheds, comportent des charpentes métalliques. Les coques de béton des toitures sont percées de lanterneaux vitrés. L'éclairage intérieur des ateliers est complété par des bandeaux vitrés latéraux. Chaque vaisseau comporte plusieurs ateliers d'usinage avec tours et centres d'usinage automatisés, postes de soudure, fours de détensionnement, chambres de peinture, zones d'assemblage, tests en bunkers et contrôles des pièces. Au centre de cet ensemble bâti est installé le parc à fer. A proximité un château d'eau, également en béton et briques, complète les installations annexes d'origine. Au nord, deux grands ponts-roulants permettent la manutention des pièces dans la zone de test des BOP et la zone du stack (stockage) avant expédition. Une voie ferrée traverse le site du sud au nord où elle débouche sur un pont-levant métallique (Schneider) permettant le passage du canal du Midi, puis la desserte des anciens ateliers Nord et l'embranchement direct sur la ligne de Béziers. Les bâtiments de service et d'administration, à l'origine au nord du site, ont été déplacés vers le sud : infirmerie (bâtiment K), programmation informatique (bâtiment L) et bureaux (bâtiment O' et E). Au sud-est du site, le bâtiment de l'administration, de plan carré, à un étage surmonté d'un toit terrasse, rompt avec l'architecture en béton de l'usine par l'emploi d'une ossature en aluminium laissée apparente.

  • Murs
    • brique
    • béton pan de béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en béton armé apparente
  • Couvertures
    • toit bombé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier de fabrication

Documents d'archives

  • AN. Série F ; sous-série 12 F : 12 F 11314. Fonds de développement économique et social.

    dossier des Etablissements Petro-Fouga (1957-1961)
  • AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 361. Établissements classés, 1920-1932.

    dossier Ateliers du matériel de chemins de fer (établissements Fouga) (1920)
  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 415. Dommages de guerre, 1944-1953.

  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 578. Dommages de guerre, 1944-1949.

  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 579. Dommages de guerre, 1944-1950.

  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 869. Dommages de guerre, 1944-1958.

  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 872. Dommages de guerre, 1944-1946.

  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 884. Dommages de guerre, 1944-1945.

  • AD Hérault. Série W ; 739 W 61. Etablissements classés, 1960.

    dossier usine Cameron (1960)
  • AD Hérault. Série W ; 760 W 31. Etablissements classés, 1968.

    dossier usine Cameron (1968)
  • AD Hérault. Série W ; 760 W 38. Etablissements classés, 1968.

    dossier usine Cameron (1968)
  • AD Hérault. Série W ; 1459 W 20. Etablissements classés, 1987.

    dossier usine Cameron (1987)
  • AD Hérault. Série W ; 1691 W 41. Etablissements classés, 1992.

    dossier usine Cameron (1992)

Bibliographie

  • BALSO, Raoul. Les Établissements Fouga de Béziers (1920-1966). In Actes du 10e colloque de l'AHICF (25-27 avril 2002 ; Arles). Ateliers et dépôts du matériel ferroviaire : deux siècles d'histoire. Revue d'histoire des chemins de fer, n°28-29, printemps-automne 2003.

    p. 44-56.
  • CALISTE, Lisa. Les établissements Fouga à la lumière des archives des dommages de guerre. Construction et reconstruction d'ateliers modèles. Etudes héraultaises, 2014, n°44-1, p. 95-106.

  • CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).

    p. 90-93
  • MARASSE, Philippe. Un fleuron industriel biterrois : les Etablissements Fouga et Cie (1919-1967). Société Archéologique, Scientifique et Littéraire de Béziers, 2011-2012.

    p. 85-105.
  • MARTZEL, Georges. Fouga et son histoire, 1920-1966. sl : sn, 1994 (4 tomes, dactylographiés).

Documents figurés

  • Etablissements Fouga et Cie, Béziers - Bombardement aérien du 5 juillet 1944 - Reconstruction - Documentation photographique [1944-1947]. Photographies positives (AD Hérault. 36 W 869).

  • Les établissements Fouga en grève. [vers 1955]. Photographies positives (AC Béziers. Fonds Cans).

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Ville de Béziers