• dossier ponctuel
ancien palais épiscopal, devenu sous-préfecture puis école
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gers - Lombez
  • Commune Lombez
  • Adresse place de la Cathédrale
  • Cadastre 2011 AB 205

A la création de l'évêché en 1317, le nouvel évêque hérita dans un premier temps des bâtiments de l'ancienne habitation abbatiale. Mais un nouveau palais épiscopal fut certainement construit au cours du 14e siècle, en même temps que la nouvelle cathédrale. Malheureusement, aucune donnée historique ne le confirme, et aucun vestige ne subsiste de cette époque.£Toutefois, il paraît attesté que le palais se développait au sud de la cathédrale et était desservi par une aile du cloître, à l'est ou au sud. La mention d'une tour ronde, visiblement médiévale, sur la copie d'un plan de 1783, fournit une indication supplémentaire : cette structure se généralise près des palais épiscopaux dès le 12e siècle ; si la tour de Lombez n'est peut-être pas aussi ancienne, elle pourrait être du 14e siècle, une époque où les palais présentent un aspect plus défensif qu'auparavant, en particulier dans le Midi en raison des événements liés à la guerre de Cent Ans. Cette tour aurait donc fait partie intégrante du palais épiscopal de Lombez situé à proximité immédiate. Ses fonctions pouvaient être variées : trésor, dépôt d'archives, prison...£En 1348, à la mort du troisième évêque, Antoine 1er (1341-1348), un inventaire de ses biens fut réalisé. A cette époque, le palais était constitué de plusieurs ailes de bâtiments abritant d'une part l'appartement de l'évêque et les chambres de son personnel, d'autre part les pièces domestiques et enfin les pièces dévolues à l'administration de l'évêché. De nombreuses personnes, en plus des domestiques, entouraient l'évêque : des secrétaires, un trésorier, des gardiens du sceau, des écuyers. Le mobilier était très simple et dénué de richesse, se composant principalement de linge, de sièges, de coffres et d'armoires, de matelas, de deux baignoires et de nombreux chaudrons, écuelles et poêles.£En 1360, un incendie aurait détruit une partie du palais et certaines archives qu'il abritait, dont les coutumes de la ville. Le palais fut donc partiellement reconstruit dans la seconde moitié du 14e siècle.£La thèse d'une destruction complète ou partielle du palais de Lombez pendant les guerres de religion est parfois avancée, et il subsiste en effet un corps de logis à pans de bois datés du 16e siècle, au niveau de l'ancien angle sud-ouest du cloître, parallèle à la cathédrale.£C'est au cours du 18e siècle qu'intervinrent les plus importants bouleversements touchant le palais épiscopal de Lombez. Vers 1715, l'évêque Antoine Fagon (1711-1719) agrandit l'emprise de sa demeure en créant une cour de ménagerie et une volière à l'angle sud-ouest de la cathédrale, supprimant ainsi le vieux cimetière et l'entrée des chanoines sur la façade sud de l'église. Le palais, qui jusque-là semblait s'étendre principalement à l'est et au sud du cloître, gagna le côté occidental au détriment des bâtiments canoniaux qui tendaient à disparaître, les chanoines vivant depuis plusieurs siècles dans des maisons individuelles.£En 1740, l'entrée dans l'enceinte du palais se faisait au débouché de l'actuelle rue du Barry Neuf. Une première cours desservait entre autres les écuries, la volière et la cour de ménagerie ; d'autres bâtiments inconnus, vraisemblablement fonctionnels, devaient compléter cet espace. Au fond de la cour, un passage au-dessus duquel se trouvait la chapelle privée et les appartements de l'évêque permettait l'accès à la seconde cour avec le cloître et la tour ; on accédait par l'angle nord-est à la salle des domestiques et au salon de compagnie ayant vu sur un parterre d'agrément ; un second s'étendait au sud sous les fenêtres de l'appartement de l'évêque. Près de la tour, un passage conduisait vers le canal, le vivier et le parc de l'évêque.£En 1780, le roi accorda un prêt de cent mille livres à l'évêque de Lombez pour la réparation du palais. Une enquête préalable avait en effet constaté la vétusté des bâtiments. La première pierre, encore visible dans l'église, fut posée le 20 mai 1781 par l'évêque Fénelon (1771-1787). Trois ans après, la copie du plan de 1783 semble montrer que peu de travaux avaient été accomplis : bien qu'en ruine, le corps de logis comprenant la tour, à l'est, n'avait pas encore été détruit. Le palais semblait encore présenter un aspect très proche de celui de 1740. A la mort de Fénelon en 1787, les bâtiments vétustes à l'est et la tour avaient été supprimés : de nombreux matériaux qui en étaient issus s'entassaient dans la première cour. A la place, de nouvelles pièces domestiques avaient été bâties. La mention de l' ""ancienne"" chapelle de l'évêque semble prouver qu'une nouvelle avait été construite ou aménagée (non localisée). L'étage du cloître (constitué de deux ailes) constituait une partie à part entière de l'habitation et reliait toujours cette dernière à la cathédrale, et sans doute à l'oratoire de l'évêque, ouvrant sur la travée droite du choeur. D'une manière générale, Fénelon semble avoir voulu moderniser son palais et harmoniser les différentes ailes de bâtiments.£Alexandre Chauvigny de Blot, dernier évêque de Lombez (1787-1790), résida peu de temps à Lombez : l'évêché fut supprimé en 1790 ; en 1791, les bâtiments de l'évêché furent vidés et cédés à la municipalité qui y établit un tribunal. En 1800, Lombez abrita la nouvelle sous-préfecture ; les derniers vestiges de l'évêché, et parmi eux les deux galeries du cloître, furent détruits en 1820. En 1926, la sous-préfecture fut supprimée et le bâtiment abrita alors une école.£Le bâtiment actuel est celui de la sous-préfecture, construit au 19e siècle ; seuls subsistent le corps de logis à pans de bois daté du 16e siècle et des caves voûtées sous le bâtiment principal.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Couarraze (Georges), Au pays de Savès, l'ancien évêché de Lombez, Lombez, chez l'auteur, 1969.£Couarraze (Georges), Lombez, évêché rural : 1317-1801, Lombez, chez l'auteur, 1973.£Carsalade (Monique), La cathédrale et l'ensemble épiscopal de Lombez, thèse de doctorat, sous la dir. d'Yves Bruand, Toulouse II, 1991.£Erlande-Brandenburg (Alain), La Cathédrale, Paris, Fayard, 1989.£Marboutin, "Lombez", Congrès Archéologique de France, Paris, Picard, 1930, p. 200-215.£Marcelier de Gaujac, "Quelques mots sur la ville de Lombez et sur sa cathédrale", MSAMF, t.8, Toulouse, [s.n.], 1865-1866, p.387-398.
  • NOTB_S Archives départementales du Gers, G 78 : Inventaire de la succession de messire Léon-François-Ferdinand de Salignac de La Mothe Fénelon, évêque et seigneur de Lombez, 224 feuillets.£Archives départementales de la Haute-Garonne, B 1965 : Lettre autorisant Léon-François-Ferdinand de Salignac de La Mothe Fénelon, évêque de Lombez, à emprunter la somme de 100 000 livres pour la reconstruction du palais épiscopal.£Archives du diocèse d'Auch, non coté : Le mobilier de l'évêché de Lombez, 1348 : reproduction partielle par A. Clergeac de l'inventaire après décès du troisième évêque de Lombez mort en 1348.
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  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
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