Le couvent a été fondé par l'abbé Odon Dignat (1865-1923), vicaire de Saint-Paul Saint-Louis à Paris qui était né à Salies-du-Salat. Désireux d'y fonder une oeuvre charitable, il s'assure en janvier 1884 du concours des Filles de la Sagesse, ordre fondé en 1703 à l'hôpital de Poitiers et installé en 1720 à Saint-Laurent-sur-Sèvre. La fondation est conforme aux oeuvres de l'ordre puisqu'il s'agit de fonder à Salies-du-Salat un établissement comprenant une école libre (pensionnat ou externat), un orphelinat et une hospitalité pour dames pensionnaires pendant la saison des bains. Grâce à des bienfaiteurs, M. Dignat acquiert un vaste terrain dominant la ville, près de la chapelle Notre-Dame de Montayan. Un premier bâtiment est construit, aménagé de façon à accueillir les classes au rez-de-chaussée, et les soeurs aux deux étages supérieures. C'est l'architecte Joseph-Gabriel Aubrun qui conçoit les bâtiments du couvent. Il était également architecte de la fabrique de l'église Saint-Paul-Saint-Louis où officiait l'abbé Dignat ce qui explique son intervention à Salies-du-Salat. Les soeurs, au nombre de cinq, arrivent pour la rentrée d'octobre 1886, selon des conditions fixées par un traité conclus le 18 septembre 1886 entre l'abbé et les supérieurs de l'ordre. Les cinq soeurs doivent recevoir annuellement la somme de 200 F et être logées, meublées, nourries, blanchies, chauffées, éclairées et médicamentées aux frais du fondateur qui doit également prendre en charge tous les frais engendrés par le mobilier. Le 3 octobre 1886, l'établissement est bénit et les classes ouvrent pour 11 élèves dont 5 gratuites. En 1887, un atelier d'ornements d'église est installé pour y former les jeunes filles de l'orphelinat ce qui suscite l'arrivée de deux nouvelles soeurs dédiées à l'ouvroir. Un article de la Dépêche (23 octobre 1887) brocade la nouvelle fondation "déjà une congrégation à jupon y a pris racine, grâce à la munificience d'un certain abbé voyageur, grand batteur de monnaie, qui , sous la fausse dénomination de couvent, vient de créer à Salies un établissement somptueux, destiné à l'éducation des jeunes filles et à l'entretien de vieilles dames riches, sous la direction d'une escouade de religieuse de je ne sais quel ordre, le tout sous le haut patronage du Mécène en question".£Les travaux de construction de l'Hospitalité sont engagés en juin 1887 et terminés en 1888 ; le bâtiment est bénit par le cardinal Desprez, archevêque de Toulouse. Deux nouvelles soeurs rejoignent alors le couvent pour répondre aux tâches supplémentaires jusqu'à atteindre le nombre de 12 en 1897. En 1890, l'abbé Dignat, face au développement de l'oeuvre, en particulier de l'ouvroir, décide de faire une construire une chapelle qui est achevée en 1892 et bénite le 16 octobre par le cardinal Desprez.£Les lois de séparation du début du 20e siècle signent la fin du volet éducatif de la fondation : le 18 septembre 1903, la supérieure de Salies reçoit une notification ministérielle l'inviant à supprimer l'externat et le pensionnat annexés à l'oeuvre charitable. Les soeurs enseignantes sont rappelées mais l'ouvroir et l'Hospitalité continuent de fonctionner avec les neuf soeurs restées sur place.£En 1949, le site est transformé en centre médico-pédagogique par l'association Notre-Dame-de Montayan qui accueille une centaine d'enfants. Transformé en foyer de vie "Notre-Dame des Monts' en 1981, la gestion en est reprise en 2009 par l'Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales (ADAPEI 31). Des travaux ont eu lieu à partir de 2011 qui ont rénové et étendus les bâtiments d'origine (5 000 m² réaménagés pour 45 places au lieu de 60 précédemment) tandis que deux nouveaux bâtiments ont été construits (2 000 m², une villa de 5 places pour des résidents assez autonomes et un foyer médicalisé de 20 places). Les travaux ont eu pour maître d'oeuvre le cabinet d'architecture Faure&Grau de Saint-Gaudens. Les nouveaux locaux sont inaugurés le 17 juin 2016. La structure, désormais portée par l'Association de gestion d'établissement et service pour personnes en situtation de handicap (AGAPEI), a réouvert ses portes en 2015 sous le nom "Foyer de vie le Comtal".