Le chai est représenté sur le cadastre de 1832. Il présente néanmoins un parti différent car il suit un plan en L avec une aile en retour au sud qui a depuis complètement disparu. Une inscription sur un enduit intérieur (fenêtre murée ? ) porte la mention d'un peintre et la date de 1838.
La cheminée située à l'entrée du chai doit correspondre à un ancien état du bâtiment où cette partie avait une fonction d'habitation. Elle présente une forme datable du 18e siècle et serait antérieure à l'aménagement du chai dans lequel elle est désormais intégrée. Le chai ne présentant ni rampe artificielle extérieure, ni partie enterrée, il semble que la rampe située à l'intérieur ait eu la fonction d'apporter la vendange en hauteur par rapport à la cuve pour pouvoir l'y déverser. Ce devait se faire depuis la galerie qui longeait le premier vaisseau du chai et dont les trous d'accroche sont encore en place. Depuis cette galerie, la vendange devait être versée par le trou percé dans le mur dans le second vaisseau où devait se trouver la cuve de vinification, associée à la cuvette de vidange (= à l'emplacement actuel du pressoir). C'était là le tinal évoqué dans l'acte de vente du domaine en 1883. C'est dans un deuxième temps, sans doute vers 1890 - 1900 (contexte du développement après le phylloxéra) qu'un nouvel aménagement du chai est mis en place. Une grande ouverture est percée sur la façade (trace de repercement) où est installé un pal pour hisser la vendange, reprenant ainsi la disposition du "cuvier médocain". Un plancher muni de trappes devait alors avoir pris place (trous au-dessus des trous qui portaient la galerie qui est alors déposée.) sur le premier vaisseau. Après foulage (fouloir conservé à l'étage), la vendange était alors déversée dans des cuves de fermentation situées au rez-de-chaussée de ce vaisseau. Ce plancher ayant disparu, on ne peut pas confirmer cette hypothèse. C'est à la même époque qu'à dû être installé le pressoir à vis, à l'emplacement de l'ancienne cuve. Le vin était ensuite conservé dans les foudres dont il reste les chantiers en brique qui les calaient. Le sol en terre cuite de l'étage au-dessus de ce vaisseau permettait, à défaut de situation enterrée, d'en réguler la température. Ce dispositif a déjà été observé à la ferme-école de Royat en Ariège.