L'édifice connu désormais sous le nom de Buvette du petit lait correspond à la Fruiterie "nouvellement fondée" évoquée par Valdés (op. citée p. 80) en 1881 et figurée sur le plan de Castex de 1882. Valdés précise que depuis six ans, Luchon rivalise sur ce point avec les autres stations thermales de Suisse et d'Allemagne. Marcet (op. citée p. 21) indique que les vases de grès débitant le petit-lait sont placées "dans un élégant pavillon rustique, récemment établi à quelques pas des sources minérales". Le petit-lait y est livré au consommateur à température ambiante par la Fruitière de Luchon (située à l'hospice de Venasque). Il est conservé dans des vases fermés hermétiquement qu'on installe ensuite dans une eau chauffée entre 35 et 40°. Valdés recommande, pour bien le digérer, d'associer les 120 g de petit-lait à 30 cg de bicarbonate de soude ou 60 g d'eau de Vichy. Il est employé de préférence au début de la saison thermale (en mai) où le lait est plus riche en éléments aromatiques. Il est également prescrit après la cure thermale, pour "tempérer les effets d'excitation qu'elle provoque chez certaines constitutions". La prise s'effectue en au moins deux fois, entre lesquelles il faut se promener une demi-heure pour ménager une bonne digestion. D'après Marcet (op. citée p. 26), le petit-lait était également employé sous forme de bain.

Cette pratique ne s’'est pas prolongée très longtemps : en 1926, les registres municipaux parlent déjà de « l'’ancien pavillon du petit-lait ». Il est à cette époque remis en usage et loué à une personne qui y vend du petit-lait, mais également du beurre et du fromage (2 O 42 26).

Connu par une photographie de Trutat au début du 20e siècle, l'édifice était primitivement plus étendu et comportait un vaisseau droit, partiellement maçonné, qui s'appuyait sur le flanc de la montagne et s'achevait par la rotonde actuelle. Le clayonnage a été également largement repris, de façon à mieux fermer l'édifice, peut-être à l'occasion de la location de 1926. Il était primitivement plus lâche en partie haute et plus irrégulier ce qui accentuait l'aspect rustique de la buvette.