Dossier d’œuvre architecture IA31010210 | Réalisé par ;
Maturi Paul (Rédacteur)
Maturi Paul

Chercheur du service Connaissance et Inventaire des Patrimoines de la Région Occitanie depuis 2024.

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  • enquête thématique régionale, Canal du Midi
réservoir dit Bassin de Saint-Ferréol
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn - HAUTE-GARONNE
  • Commune Revel
  • Lieu-dit Saint-Ferréol
  • Cadastre 1970 ZE non cadastré (domaine public)
  • Commune Vaudreuille
  • Lieu-dit Saint-Ferréol
  • Commune Sorèze
  • Lieu-dit Saint-Ferréol
  • Dénominations
    réservoir
  • Appellations
    Bassin de Saint-Ferréol
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    pont, vanne, promenade, demeure, monument, plage artificielle, rigole d'alimentation

Sur les dessins du XVIIe siècle, le réservoir est appelé "magasin d'eau". On peut, en effet, y ponctionner l'eau à la demande, selon les besoins du canal. Le réservoir réceptionne les eaux de la Rigole de la Montagne. Il les évacue en quantités contrôlées

La première mise en eau du réservoir est visible sur un croquis aquarellé datable de 1673-74. Il fut remis à sec pour la poursuite des travaux par Riquet puis par Vauban jusqu'à sa remise en eau définitive en 1694. Plusieurs relevés établis autour de 1770 donnent les courbes de niveaux du vallon de Saint-Ferréol. En 1769, on construit à l'intérieur du réservoir, au-dessus du tambour, un repère revêtu de pierre de taille pour marquer la hauteur des eaux : la pyramide. Des travaux réguliers sont nécessaires pour désensabler le réservoir. L'extension des francs-bords, aux abords du bassin, devient nécessaire pour l'évolution du barrage.

La rive gauche du réservoir est longée par une rigole de dérivation des eaux du Laudot. En 1733 est réalisée l'acquisition de la métairie du Boscaud pour améliorer son tracé et l'écarter de la berge. De 1741 à 1743, on construit à neuf sur cette rigole un épanchoir en parement de pierre de taille, puis un reversoir pour prendre les eaux du canal de dérivation. Les mesures d'étanchéité concernent, parallèlement à la digue, l'imperméabilité de cette rigole qui exerce un travail de sape au pied même du terrassement. En 1765, on envisage un contournement plus large par la métairie de L'Encastre. L'acquisition de la métairie de L'Encastre, en 1766, est réalisée dans ce but. La confortation de la rigole de dérivation reste une préoccupation majeure jusqu'au début du 19e siècle, pour aboutir en 1846-1850 à la création d'un aqueduc de 30 mètres qui assure l'étanchéité du terrassement.

Dès 1766, les plantations autour du réservoir sont recensées, notamment aulnes et saules. La première moitié du XIXe siècle est marquée par un relâchement de l'entretien des berges et par la dégradation des francs-bords. Les arbres sont mis en exploitation et de nouvelles plantations sont programmées. Autour des années 1873-74 a lieu une phase de reboisement massif, en chênes et pins Lariccio, au sud du bassin.

Côté rive droite, la métairie de Sujol ou Saint-Ferréol est acquise le 15 avril 1745. En 1753, la rive droite du lac est décrite bordée par des quartiers de pierre et entourée de foin. Les relevés établis vers 1770 indiquent des champs cultivés, des landes, prairies et pacages. Le problème récurrent de la submersion des rives par les vagues est à nouveau soulevé en 1826. Aussi, les négociations d'achats de terres se poursuivent durant tout le 19e siècle. Toutes les bordures du réservoir doivent être élargies pour une meilleure gestion des francs-bords. Il en est de même pour les terrains proches du parc, au sujet duquel, le 1er mars 1839, est contracté un échange avec le propriétaire Olombel. Après la cession à l'Etat en 1898 du bien du canal, la Compagnie du Canal du Midi reste propriétaire de 180 ha de prés et bois qui dominent le Bassin de Saint-Ferréol qui sont données en fermage en 1899 aux époux Viguier. Dès les années 1900, le site fera l'objet de spéculations immobilières en vue d'aménagements touristiques. La perception a fortement évolué vers la notion de "paysage naturel". En 1900, a lieu une promesse de vente par la Compagnie du Canal du Midi à André Francou. Ses projets immobiliers restent sans suite. Le premier tiers du 20e siècle voit l'essor d'une architecture de villégiature et, vers 1930, celui de la "Station de Saint-Ferréol", avec son club de tennis et de voile. Le trajet de la rigole de dérivation, avec ses ouvrages depuis l'amont à l'aval du bassin, est classé au titre des sites par décret du 16 octobre 2001.

Le bassin-réservoir a une contenance maximale de 6.300.000 m3, mais sa contenance habituelle reste inférieure à 6 millions de mètres cube et correspond à une surface de 67 ha. La forme du bassin est celle d'un triangle formant une longue pointe orientée vers l'est, la digue constituant le plus petit côté.

À l'extrémité ouest, qui correspond à la pointe du triangle, le bassin reçoit les eaux du Laudot en provenance de la montagne. À ce niveau, un ouvrage composé de deux vannes et d'un reversoir permet de diriger les eaux du Laudot soit vers le bassin soit vers la rigole de dérivation. Cette quatrième rigole contourne le réservoir et le barrage pour acheminer directement les eaux du Laudot vers la sortie du barrage, en cas de mise à sec du réservoir. Elle prend naissance quelques dizaines de mètres avant l'arrivée du Laudot dans le bassin, avec l'épanchoir du Bouscaud qui régule la quantité d'eau à capter, selon les besoins du réservoir. Cet épanchoir est composé d'une vanne double, pour réguler les deux prises d'eau, et d'un reversoir de trop-plein, en cas d'engorgement du Laudot par excès d'eau en Montagne Noire. Sur le trajet de la rigole de dérivation, l'eau peut être déchargée sur le bassin en deux autres points : la vanne de la Gariotte et la vanne de Lencastre. Celle-ci, constituée d'une épanchoir en parement de pierre de taille, avec reversoir, est située à quelques dizaines de mètres en amont du terrassement du grand mur, au niveau du ruisseau de Lencastre. Une vanne sur la rigole elle-même, quelques mètres en aval, permet de retenir l'eau de la rigole pour la déverser, autant que nécessaire, dans le bassin.

Le bassin est entouré de francs-bords d'une dizaine de mètres de large. La berge nord est bordée d'un mur en blocs de pierre au-dessus duquel est plantée une pinède. La berge sud, aux contours adoucis, est entièrement doublée par la rigole de dérivation et son chemin de service. Les plantations, à caractère ornemental, contribuent à faire de ce cheminement un parcours d'agrément. L'évolution paysagère du site lui confère un caractère balnéaire. Le réservoir est appréhendé comme un bassin utilisé pour son potentiel touristique. Autour du réservoir, les premiers reliefs collinaires permettent, sur les versants ouest et nord, des points de vue panoramiques sur la plaine de Revel et le Lauragais. Vers l'est et le sud-est, le réservoir est dominé par le massif boisé de l'Aiguille et, au-delà, par les sommets plus élevés de la Montagne Noire.

  • Murs
    • pierre de taille
    • maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site classé, liste du patrimoine mondial
  • Protections
    inscrit MH, 1997/03/13
  • Précisions sur la protection

    Barrage de Saint-Ferréol sur les communes de Revel et Vaudreuille (Haute-Garonne), ouvrage d'art du domaine public non cadastré : inscription par arrêté du 13 mars 1997.

  • Référence MH

Bien que non architecturé, le réservoir ou bassin de Saint-Ferréol constitue un seul et même ensemble avec le barrage construit. Par son système de rigoles d'approvisionnement ou de contournement, équipées de vannes et de batardeaux, il est partie prenante dans le principe hydraulique du barrage.

Image non consultable

Documents d'archives

  • Ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, Voies Navigables de France, Archives du Canal du Midi, Toulouse, Carte du Bassin de Saint-Ferriol et des surfaces des eaux qu'on a pu prendre, non daté (vers 1770-1773). Dessin aquarellé, 3e quart 18e siècle.

    Archives Voies navigables de France

Bibliographie

  • Le canal royal de communication de la mer Océane à la Mediterranée où lon voit les dévelopement des ouvrages qui ont été faits pour parvenir à la Perfection de cette merveilleuse entreprise dessigez par le sieur De Bourges, ingénieur du roy et présenté pa

    Bibliothèque d'études méridionales : MS 1552, folio 8

Documents figurés

  • Gravure.

    Bibliothèque nationale de France : VA-81 H158155
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2009, 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
Maturi Paul
Maturi Paul

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