Le premier établissement thermal de Couret est construit en 1836 par le Sieur Jean-Fabien Ribet, propriétaire du lac de Bagnious. L’édifice abritait à ses débuts douze baignoires, alimentées par les eaux du lac (cf. AD Haute-Garonne, 5M47, 1850). En 1861 le sous-préfet rapporte que l’établissement thermal de Couret, qui appartient désormais au Sieur Barie, est « plus vaste, mieux distribué, plus avantageusement situé » que celui de Ganties, sans pour autant apporter d’éléments descriptifs sur l’édifice (Cf. 5M47, 1861).
D’après une brochure réalisée sur la station thermale de Ganties, vraisemblablement au début des années 1870, l’établissement aurait été reconstruit en 1869. Les dispositions architecturales de l’édifice, visibles à la fois sur la vue d’artiste datée du début des années 1870 et sur les photographies prises dans les premières décennies du 20e siècle, sont en effet caractéristiques des établissements thermaux construits pendant cette période : colonnade, avant-corps central et latéraux, promenoir desservant les cabines de bains. Dans cet « établissement neuf (…) ont été réunies les meilleures conditions possibles de luxe et de confortable avec salles spéciales pour les bains médicaux divers, les bains vapeurs, les douches, etc. » (cf. Filhol, Notice sur les eaux minérales…, p. 8). L’édition de 1882 du Guide diamant précise que le nouvel établissement abrite douze baignoires et une douche (cf. Joanne, 1882, p. 265).
Les photographies anciennes évoquées précédemment permettent de connaître les dispositions architecturales de l’édifice entre les années 1900 et 1940. Même si celles-ci n’offrent à voir le bâtiment que par fragments, elles présentent un état qui semble ne pas avoir évolué depuis le début des années 1870. En effet, la vue d’artiste qui figure dans la brochure de la station thermale montre l’établissement des bains avec des dispositions architecturales similaires. Il faut toutefois noter que la tour de plan carré construite dans le prolongement est de l’avant-corps latéral nord a été édifiée postérieurement, vraisemblablement au début du 20e siècle. La tradition orale rapporte qu’elle abritait la pompe de remontée des eaux thermales ainsi que le chauffe-eau.
L’état actuel de l’édifice relève de différentes campagnes de travaux réalisées dans la seconde moitié du 20e siècle. La plus importante a eu lieu au début des années 1950, lorsque le propriétaire Félix Trombe a souhaité relancer l’activité thermale. C’est à cette époque que l’avant-corps central ainsi que celui situé au sud ont été démolis, et que celui situé au nord a été rebâti en parpaings. Plus largement, il semble que lors de ces travaux l’ensemble de l’édifice ait été repris avec des matériaux contemporains : le plancher en bois a été remplacé par des carreaux de ciment, les cloisons des cabines ont été refaites en parpaings, la charpente a été reprise, etc. Le propriétaire de l’époque a toutefois conservé le principe de la colonnade, et remployé les menuiseries des portes de cabines. La partie nord de l’ancien établissement thermal a été transformée en habitation au début des années 2000.