Le temple de Sauzet prend place dans l’ancienne église Saint-André depuis 1797. Cette église, de fondation médiévale, est incendiée par les camisards en 1703. Elle fait partie du diocèse d’Uzès avant la Révolution.
Un décret impérial du 30 thermidor de l’an XIII (18 août 1805) confirme le transfert d’usage au culte réformé en échange de l’entretien de l’édifice.
Le temple ne suffisant plus à l’exercice du culte protestant, l’architecte Gaston Bourdon dresse des plans et devis d’agrandissement en 1847 (8 289,03 francs). La commune approuve ce projet dans une délibération du 9 août et prévoit de répartir le financement entre une imposition extraordinaire et une aide du gouvernement.
Dans ce contexte, les catholiques, cherchant un lieu pour exercer leur culte, proposent de participer aux frais de construction d’un nouveau temple en échange de la restitution de l’église. La préfecture donne son accord sous réserve qu’un terrain soit donné gratuitement à la commune pour la construction. Le conseil municipal approuve les plans et devis d’Eugène Laval en février 1855 (20 390,61 francs).
En 1858, le conseil de fabrique de Saint-Geniès-de-Malgoirès revendique la propriété du temple de Sauzet en vertu du décret du 30 mai 1806 qui attribue les biens des églises supprimées aux fabriques auxquelles elles étaient réunies. Ces projets d’agrandissement, de construction et de transfert au culte catholique n’aboutissent pas.
Une tribune et une chaire sont ajoutées en 1861 par Amédée Mallet (6 483,75 francs). Les enduits extérieurs, le portail d’entrée et la couverture en plomb sont restaurés au même moment.
Le clocher est érigé entre 1865 et 1869 selon un projet initial de l’architecte Eugène Laval. Le chantier est attribué à Auguste Porcheron (4 147,15 francs). L’architecte Mallet constate, en rédigeant le métré des travaux, des vices d’exécutions : pierre de taille de trop petite dimension et démolition de deux contreforts qui soutenaient la tour. Il ordonne alors la reconstruction de l’ouvrage mais l’entrepreneur exige une enquête. Les experts nommés sont messieurs Roux, architecte à Anduze, représentant la commune et Armand, architecte à Nîmes, représentant l’entrepreneur.
Le rapport d’expertise précise que certains travaux ont été faits en dehors du projet initial mais étaient nécessaires (escalier menant au clocher, reprise des maçonneries de la façade en pierre de taille) ; ils devront donc être payés à l’entrepreneur. Cet escalier a cependant engendré un affaissement de la voûte et une fragilisation du clocher qu’il serait imprudent de ne pas reconstruire. L’entrepreneur est déclaré responsable de l’enlèvement de la tour et partage les frais avec la commune qui avait exigé un campanile en fer de plus grande dimension.
Depuis février 1976, la communauté protestante prête le temple aux catholiques à Noël pour célébrer l’eucharistie.
Gaston Bourdon est architecte départemental en Lozère jusqu'en 1828 puis est nommé en 1832 dans le Gard. Neveu de Simon Durant, il prend la suite de Charles-Etienne Durand dans la construction de temples néo-classiques dans le Gard.