L’église Saint-Etienne de Domessargues appartient au diocèse d’Uzès avant la Révolution. Cette église de fondation romane date du XIe siècle. Des fouilles réalisées dans la seconde moitié du XXe siècle mettent au jour la présence de fondations gallo-romaines sous l’abside romane.
La population adhère en majorité au calvinisme au XVIe siècle. L’étude, par un assomptionniste Belge, d’archives paroissiales retrouvées à Domessargues précise néanmoins que la population est en majorité catholique du dernier quart du XVIIe siècle à 1735 où les mentions de population protestantes se multiplient. L’église Saint-Etienne est transférée au culte majoritaire entre le XVIe et la Révolution sans subir de dommages.
L’église de Domessargues entre dans les biens nationaux à la Révolution puis est rendue au culte en 1868 mais les catholiques ne sont plus assez nombreux pour en assurer l’entretien et celle-ci est désaffectée. Le conseil municipal délibère la construction d’un temple le 24 avril 1897 par l’agent voyer cantonal Mabelly mais ce projet n’est pas réalisé.
En 1965, la sœur bénédictine Chantal Bauquier propose à la commune de faire restaurer l’église dans la perspective d’en faire un lieu de culte œcuménique. Un comité de sauvegarde de l’église est créé avec accord des deux communautés religieuses et du père Philippe Liessens. Des appels aux dons sont effectués auprès des populations locales puis relayés dans la presse. Ces derniers proviennent de Marseille, Lyon, Nîmes, Paris, Macon, de la Belgique ou encore des Etats-Unis ; au total 120 000 francs ont été recueillis. Des étudiants originaires de Florennes en Belgique regroupés dans La fraternité des Cévennes participent au chantier lors de camps d’été. L’architecte Troupel de Nîmes coordonne les restaurations effectuées par le maître d’œuvre Champeix. Le maître-imprimeur Marcel Gueidan encadre les bénévoles.
En 1980, l’église de Domessargues reçoit, en reconnaissance de l’investissement de l’ensemble des acteurs de sa restauration, le 6e prix de l’émission « chefs-d’œuvre en péril » (20 000 francs).