L’église Saint-Saturnin de Russan, bâtie dans la seconde moitié du XVIIe siècle, remplace une église primitive sans doute détruite durant les guerres de Religion. Le doubleau séparant la nef du chœur porte les dates de construction (1682) et de restauration (1849).
La construction de l’église de Russan est ordonnée par monseigneur Poncet de la Rivière, évêque d’Uzès en 1681. C'est dans un acte notarié signé à Uzès le 27 mars 1681 que sont établies les modalités de financement des travaux. L'acte est contresigné par l'évêque, le notaire Royal d'Uzès (Jean Génolhac), les prieurs de Saint-Nicolas (La Parre) et de Dions (Raimond).
Un premier devis projetant le remplacement du clocher est proposé par le géomètre et architecte Jacques Rouvière le 27 avril 1803. Le maçon Pierre Chalas préconise la création d’une tour-clocher pour lutter contre l’affaissement de la voûte de la nef. Au début du XIXe siècle, diverses restaurations sont effectuées par cet entrepreneur sur des décors datant du XVIIIe siècle : les murs et les voûtes sont blanchis à la chaux, les piliers, corniches et arcs doubleaux sont peints en jaune. Le dallage de l’église et le couvert sont remplacés respectivement en 1831 et en 1833 (900 tuiles provenant de la fabrique de Saint-Maximin).
Une tour est construite au début du XIXe siècle à gauche du chœur par le curé pour servir de clocher, mais ce projet reste inachevé. Le couvert est repris par Clément Combe dès 1844 suite à de nouvelles infiltrations au niveau du clocher-mur. La tribune dont l’escalier comble une baie est sans doute ajoutée au milieu du XIXe par manque de place. Le sanctuaire est paré de boiserie à la même période et les décors en gypserie sont réalisés en 1847. La chaire et son escalier à l'angle de la chapelle nord et de la nef, visibles lors de l'enquête en 1973, ne sont plus présents en 2022.
La crue du Gardon de 2002, dont témoigne le repère sur la façade, engendre la fermeture de l’église au public. Des travaux de restauration du bâti et des décors sont en cours.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013